La Commission européenne inquiète du projet d’achat de VMware par Broadcom
Elle a fait part à ce dernier “de sa conclusion préliminaire selon laquelle son projet d’acquisition de VMware pourrait restreindre la concurrence sur le marché de certains composants matériels interopérables avec les logiciels de virtualisation de VMware”.
Selon l’enquête approfondie de la Commission sur d’éventuelles violations des règles de concurrence de l’UE, débutée en décembre dernier, il existe un risque que Broadcom restreigne l’accès des concurrents à des logiciels VMware spécifiques. Elle lui a dès lors adressé une communication officielle de griefs.
Le fabricant de puces a maintenant la possibilité de présenter ses observations et de répondre aux préoccupations de la Commission, qui a jusqu’au 21 juin prochain pour prendre une décision finale.
Il y a près d’un an, Broadcom avait annoncé le rachat de VMware dans le but de renforcer ses activités dans le domaine des logiciels. L’entreprise acheteuse avait alors proposé 142,5 dollars par action, soit un prix total d’environ 61 milliards de dollars (55,4 milliards d’euros). Elle devait également reprendre 8 milliards de dollars de dettes de VMware.
Cette société est le premier fournisseur mondial de logiciels de virtualisation de serveurs dans les environnements sur site et en nuage privé. Elle était détenue majoritairement par la société informatique américaine Dell Technologies jusqu’à sa scission en 2021.
Plusieurs organisations professionnelles européennes ont déjà exprimé leurs inquiétudes quant à cette acquisition de 61 milliards de dollars (55,4 milliards d’euros). Elles craignent notamment que l’opération n’entraîne des hausses de prix drastiques. Elle coûtera également du temps et de l’argent aux clients qui souhaiteront passer de VMware à un concurrent. Cela prendra au moins trois à cinq ans, ce qui pourrait dissuader les entreprises de faire appel à un autre prestataire.