Des entrepreneurs néerlandais sortent Centric des mains de Sanderink
Le fournisseur de services IT néerlandais Centric est racheté par un consortium de firmes et d’entrepreneurs. Ces dernières années, Centric était surtout connue pour les actions étonnantes de son fondateur Gerard Sanderink, qui ont fait plus de mal que de bien à l’entreprise.
Centric est rachetée par un groupe dirigé par Imker Capital. La semaine dernière, cet investisseur londonien a également pris une participation majoritaire dans le fabricant allemand de modems AVM. Les autres acquéreurs sont Adriaan Mol (fondateur de Mollie and Bird), Ronald Bezuur (fondateur et CEO d’Uniserver) et Bram Bastiaansen (fondateur d’ACT Group).
Acteur en vue, propriétaire excentrique
Avec 3.100 collaborateurs répartis dans huit pays, dont la Belgique, Centric est un acteur ICT important avec un chiffre d’affaires de 425 millions d’euros (2023). Mais l’entreprise s’est surtout fait connaître ces dernières années à cause de son propriétaire et fondateur Gerard Sanderink et de sa partenaire Rian van Rijbroek. Cette dernière est une experte autoproclamée en cybersécurité et a écrit des livres en la matière. Cependant, ces ouvrages étaient rédigés de manière plutôt imaginative et dénuée de faits avérés.
Tout cela a généré plusieurs litiges au fil des années. En privé, Sanderink s’est opposé à son ex-partenaire devant le tribunal. En outre, van Rijbroek a progressivement gagné en influence chez Centric, ce qui a provoqué la création d’un département de cybersécurité qu’elle a dirigé.
Parallèlement, les frictions internes n’ont pas manqué. De hauts dirigeants ont régulièrement démissionné ces dernières années. En septembre 2022, ce fut même l’ensemble de la direction, y compris le CEO de l’époque, Johan Taams, qui s’en alla. Sanderink en personne a été démis de ses fonctions à plusieurs reprises, avant de revenir par la suite. Cela s’est produit par exemple à l’automne 2022, après qu’un tribunal néerlandais l’a jugé capable de scinder sa vie privée de celle de Centric.
La combinaison des actes du CEO et de sa partenaire d’une part et des frictions susmentionnées d’autre part s’est également répercutée sur les clients. Centric travaille pour divers services publics néerlandais, ce qui a également suscité des questions politiques quant à la stabilité et à la fiabilité de l’entreprise.
En quête d’eaux plus calmes
L’implication de Sanderink et van Rijbroek a été problématique pour Centric, ce qui a incité celle-ci à rechercher un acheteur potentiel pour rompre complètement les liens. Il s’agit donc du consortium dirigé par Imker Capital.
‘Centric dispose d’une base solide qui, malgré une période de turbulences, offre des perspectives d’un avenir durable et indépendant’, déclare Harm van Goor, directeur des investissements chez Imker Capital Partner.
‘En collaboration avec un certain nombre d’entrepreneurs renommés du secteur néerlandais des logiciels et des services IT, nous apportons notre expertise et notre capital pour prendre les mesures nécessaires afin de transformer et renforcer les fondations de Centric dans les années à venir et de tirer parti des opportunités de croissance futures.’
Nouveau départ après l’été
Le montant versé par le groupe d’entrepreneurs pour acquérir Centric n’a pas été divulgué. Le rachat doit cependant également être approuvé par la Nederlandse Autoriteit Consument & Markt, et le comité d’entreprise doit également fournir des conseils. Bien que l’entreprise et l’acquéreur s’attendent à ce que cela soit terminé d’ici septembre.
En pratique, le rachat signifie que les filiales seront revendues sous l’appellation Centric Holding. Centric Holding même continuera temporairement d’exister pour gérer la procédure d’enquête sur les litiges entre actionnaires ou administrateurs, avant de changer ensuite de nom.
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