Le géant américain des puces Nvidia est devenu mercredi la première entreprise au monde à franchir le cap symbolique des 5.000 milliards de dollars de valorisation boursière, preuve de l’appétit accru pour les valeurs liées à l’intelligence artificielle (IA).
Peu après l’ouverture à Wall Street, vers 14H00 GMT (15H00 heure belge), le prix de son action s’envolait de 5,45% à 211,99, lui permettant d’afficher une capitalisation boursière de plus de 5.100 milliards de dollars.
A titre de comparaison, c’est plus important que le PIB de la France ou de l’Allemagne. La valorisation de l’entreprise est plus élevée que celles de Tesla, Meta (Facebook) et Netflix réunies.
“Nvidia continue d’être le moteur de l’optimisme des investisseurs (…) en raison du potentiel de croissance qu’elle présente”, commente auprès de l’AFP Sam Stovall, de CFRA. Depuis le début de l’année, le cours du concepteur de processeurs, cartes graphiques et logiciels s’est envolé de près de 60%. Il est la tête de proue de l’enthousiasme des marchés autour de l’IA, dopé par les ventes de ses processeurs graphiques ou GPU (graphics processing units) sophistiqués.
S’il n’est pas le premier à avoir développé des GPU, le groupe californien en a fait sa spécialité dès la fin des années 1990, pivotant rapidement des jeux vidéo vers l’informatique à distance (cloud computing), alors naissante, et a donc une expérience unique dans le domaine. “C’est une entreprise qui ne cesse d’améliorer son efficacité opérationnelle et qui semble annoncer des contrats colossaux tous les jours”, explique à l’AFP Art Hogan, de B. Riley Wealth Management.
Mardi, Nvidia a annoncé prendre une part de 2,9% dans le fabricant finlandais d’équipements télécoms Nokia, moyennant 1 milliard de dollars. Fin septembre, le groupe a déclaré injecter 100 milliards de dollars pour qu’OpenAI, le créateur de ChatGPT, puisse construire ses centres de données. Certains opérateurs s’inquiètent toutefois de l’explosion d’une possible “bulle de l’IA” sur les marchés boursiers.
“Les valorisations sont très élevées” et “les actions pourraient donc être vulnérables à toute mauvaise nouvelle”, avance Sam Stovall. Les dépenses dans l’IA devraient atteindre dans le monde environ 1.500 milliards de dollars en 2025, selon le cabinet américain Gartner, puis plus de 2.000 en 2026, soit près de 2% du PIB mondial.