Apple abandonne son monopole sur les applications pour iPhone dans l’UE

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Les utilisateurs d’un iPhone dans l’Union européenne pourront à l’avenir non seulement installer des applications à partir de l’App Store d’Apple, mais aussi utiliser des marchés d’applications alternatifs. C’est ce qu’a annoncé Apple jeudi depuis Cupertino (Californie), lieu de son siège aux États-Unis, à l’agence de presse allemande DPA.

La marque à la pomme va en outre autoriser des méthodes de paiement concurrentes et des technologies alternatives pour les navigateurs web, qui n’étaient jusqu’à présent pas autorisées par Apple en raison des risques de sécurité.

Pour pouvoir utiliser ces nouvelles possibilités, la dernière version du système d’exploitation iOS 17.4 devra être installée sur l’appareil. Apple répond ainsi aux exigences légales de la nouvelle loi européenne sur les marchés numériques (Digital Markets Act). Selon ce règlement, les grands fournisseurs dominants, appelés “gatekeepers”, doivent autoriser les magasins d’applications d’autres fournisseurs. Jusqu’à présent, il n’était possible de télécharger des applications sur les iPhones qu’à partir de l’App Store, la plateforme de téléchargement d’Apple.

Le géant américain continuera toutefois à contrôler en partie l’installation des applications, même si celle-ci a lieu en dehors de son propre App Store. Les applications ne pourront pas être simplement téléchargées avec le navigateur et installées à ses propres risques, comme c’est le cas avec le système Android de Google. Les clients devront utiliser pour cela des places de marché “certifiées”, des applications iPhone qui, avec la bénédiction d’Apple, peuvent à leur tour installer d’autres applications.

Dans un entretien avec DPA, Phil Schiller, l’un des principaux dirigeants de la marque à la pomme, a fait référence aux risques liés à une installation directe. “Si n’importe quel site web peut télécharger des applications sur l’appareil, cela représente un grand danger pour la sécurité et la protection des données des utilisateurs”, a-t-il justifié.  Ce système mis en place, avec un processus d’authentification, répond également aux exigences de la loi européenne sur les marchés numériques.

Dans l’ensemble, les mesures imposées par ce règlement exposent toutefois les utilisateurs européens à un risque plus élevé que ceux situés hors de l’UE. Avec la mise en œuvre annoncée, Apple sera à l’avenir en mesure de contrôler automatiquement toutes les apps sur les places de marché alternatives pour détecter les logiciels malveillants connus et autres menaces de sécurité. En revanche, les pratiques commerciales liées aux apps ou les contenus qui y sont affichés ne seront pas vérifiés. La marque à la pomme a par ailleurs également introduit d’autres modifications afin de répondre aux accusations de monopole de l’UE. Les utilisateurs européens pourront ainsi à l’avenir définir librement le navigateur par défaut de l’iPhone. Jusqu’à présent, Safari, le navigateur d’Apple, ouvrait automatiquement tous les liens web. À l’avenir, cette tâche pourra également être assumée par des navigateurs tels que Google Chrome, Firefox, Microsoft Edge, Brave, Opera ou DuckDuckGo. 

Apple va en outre mettre fin à son monopole sur les paiements sans contact avec l’iPhone en Europe. Jusqu’à présent, seul le service de paiement maison Apple Pay pouvait utiliser la fonction NFC (“Near Field Communication”) du smartphone pour effectuer un paiement à la caisse d’un supermarché ou à un autre terminal de paiement. À l’avenir, les utilisateurs pourront déterminer eux-mêmes quelle application de paiement doit être lancée par défaut. Le géant technologique s’est aussi montré un peu conciliant sur la question controversée de la participation au chiffre d’affaires pour les applications payantes ou les achats effectués au sein d’une application. Jusqu’à présent, Apple exigeait des petits développeurs et des abonnements à long terme une commission de 15%. Les fournisseurs réalisant un chiffre d’affaires de plus d’un million de dollars par an doivent même verser 30% de commissions. Celles-ci sont désormais réduites à 10% et 17%.

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