Détournement du système GPS d’un drone

Guy Kindermans Rédacteur de Data News

Une équipe de l’université d’Austin (Texas) a réussi à détourner un petit avion sans pilote en lui envoyant de faux signaux GPS.

Une équipe de l’université d’Austin (Texas) a réussi à détourner un petit avion sans pilote en lui envoyant de faux signaux GPS.

Dans le cadre d’une recherche sur ce que permet l’exploitation de petits avions sans pilote (‘drones’) à assez grande échelle, les autorités aériennes américaines FAA examinent les problèmes potentiels que cela pose. Une équipe de l’université texane d’Austin vient ainsi de démontrer qu’il est relativement facile et économique de fausser les signaux GPS sur base desquels ce genre d’appareil détermine son vol. Ce faisant, l’équipe a pu amener le drone à changer de direction, ce qui signifie en quelque sorte qu’elle est parvenue à s’en emparer. Ce test a été exécuté à une courte distance (un kilomètre environ). Dans une seconde phase, la distance passera à 10 km. Les tests révèlent donc la vulnérabilité des petits avions sans pilote qui utilisent des signaux GPS non cryptés. Il est donc possible ainsi de les empêcher d’effectuer leur mission (de surveillance par exemple), voire de les utiliser de manière impromptue comme des armes. Mais la plupart des milliers de drones qui seront assurément utilisés dans les années à venir par des services d’ordre et de sauvetage, ainsi que par des entreprises d’utilité publique ou d’autres encore, seront bien entendu trop petits et trop légers que pour constituer une réelle menace.

Le test alimente en tout cas le débat sur l’utilisation de signaux GPS cryptés ou non. Les signaux cryptés sont actuellement réservés aux organisations militaires, mais le système européen Galilleo exploiterait lui aussi ce genre de signaux à des fins commerciales (en plus des services ouverts). Reste à savoir si ces systèmes ne sont pas eux aussi vulnérables, comme il pourrait en ressortir de la revendication faite par l’Iran qui aurait pris le contrôle d’un drone militaire de la CIA américaine et l’aurait forcé à atterrir (ou à s’écraser?).

Le test démontre également que ce qui était jusqu’il y a peu réservé aux seuls experts, est à présent davantage à la portée d’un plus grand nombre de personnes, dont certaines n’ont peut-être pas de bonnes intentions. L’on insistera aussi sur le fait que les signaux GPS se voient attribuer un rôle toujours plus important, comme par exemple dans les systèmes d’atterrissage automatique des avions.

Par ailleurs, il y aurait d’autres formes possibles d’abus de ce genre d’avions sans pilote. C’est ainsi que des rebelles en Irak auraient réussi à intercepter les images vidéo émises par des drones américains.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire