Des sénateurs américains convoquent les patrons de Facebook, Google et Twitter

Mark Zuckerberg, Facebook. © Getty Images

Une commission du Sénat américain a décidé unanimement de convoquer les patrons de Facebook, Google et Twitter pour répondre à ses questions sur la désinformation, les données, les fraudes en ligne et d’autres sujets liés aux plateformes internet, régulièrement accusées par les autorités de ne pas lutter suffisamment contre divers maux numériques et réels.

Les membres de la commission du Commerce ont voté jeudi en faveur d’une convocation obligatoire de Jack Dorsey (Twitter), Mark Zuckerberg (Facebook) et Sundar Pichai (Alphabet, maison mère de Google). “Nous avons invité ces dirigeants, mais je regrette qu’ils aient de nouveau décliné de répondre publiquement à des questions sur des sujets aussi présents et urgents pour le peuple américain”, a déclaré le sénateur républicain Roger Wicker, président de la commission.

Les trois sociétés californiennes ont toutes des réseaux sociaux (YouTube pour Google). Avec Amazon et Apple, elles sont sous le coup de différentes enquêtes au niveau fédéral et des Etats américains, qui leur reprochent notamment de ne pas modérer les contenus problématiques (propagande mensongère, incitation à la haine, pédophilie, etc) et d’avoir des pratiques anti-concurrentielles.

“Nous étudions comment elles protègent et garantissent la sécurité des données de millions d’Américains, comment elles combattent la désinformation et les autres arnaques, et nous nous demandons si elles assurent la sécurité des enfants et des adolescents sur internet”, a fait savoir M. Wicker.

La commission veut aussi comprendre “comment elles retirent les contenus qui encouragent à l’extrémisme et la violence” et se pencher sur l’utilisation d’algorithmes secrets qui peuvent manipuler les utilisateurs et entraîner des usages compulsifs sur internet, notamment chez les jeunes”. Fin juillet, les patrons des GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon) ont été interrogés et sermonnés pendant des heures par une commission de la Chambre des représentants.

Les élus démocrates les ont accusés d’écraser leurs concurrents et la démocratie, tandis que les républicains se sont estimés censurés par les réseaux sociaux, malgré leur présence et leurs millions de fans sur ces plateformes. Des membres des deux partis appellent à réformer la Section 230 du “Communications Decency Act”, considérée comme la pierre angulaire de la liberté d’expression en ligne par certains, mais comme un moyen trop facile pour les plateformes de ne pas prendre leurs responsabilités par d’autres.

Promulguée en 1996, elle préserve les services en ligne d’éventuels problèmes juridiques causés par des contenus publiés par d’autres personnes ou entreprises.

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