Des projets ICT ratés coûtent des milliards aux Pays-Bas

Pieterjan Van Leemputten

Au sein des pouvoirs publics néerlandais, seuls trente pour cent des projets ICT sont couronnés de succès. Ce pourcentage est même encore inférieur pour les grands projets. Il s’agit surtout d’une question de type de projet et pas de technologie utilisée.

Au sein des pouvoirs publics néerlandais, seuls trente pour cent des projets ICT sont couronnés de succès. Ce pourcentage est même encore inférieur pour les grands projets. Il s’agit surtout d’une question de type de projet et pas de technologie utilisée.

L’échec de projets ICT gouvernementaux coûte quatre à cinq milliards d’euros aux Pays-Bas. Voilà ce qu’a déclaré Hans Mulder lors d’une séance d’audition de la Nederlandse Commissie ICT. Mulder est professeur d’informatique politique à l’université d’Anvers.

L’échec est quasiment toujours au rendez-vous au niveau des projets à partir de 7,5 millions d’euros. Dans 36 pour cent des cas, il s’agit réellement d’un échec et dans 57 autres pour cent des cas, c’est le projet lui-même qui est refusé. Cela signifie qu’il revient encore plus cher, qu’il est fourni en retard ou qu’il débouche sur autre chose que l’objectif prévu au départ.

“Le problème porte sur trois aspects. Des projets sont trop volumineux, il y a trop d’organisations (impliquées, ndlr) et certains sont trop complexes.” Mulder nuance cependant ses affirmations et ses chiffres vis-à-vis des pouvoirs publics: “Une entreprise choisit ses clients, alors qu’un service public dessert tous les citoyens. Il en résulte que les projets gouvernementaux sont par définition volumineux.” Et d’ajouter qu’un service public doit faire preuve de plus de transparence qu’une entreprise.

En général, Mulder prétend que les coûts des projets ratés ne sont pas plus élevés aux Pays-Bas que dans les pays voisins. La Belgique a aussi ses bévues ICT. C’est ainsi que nous sommes parmi les pays les plus à la traîne au niveau de l’informatisation de la Justice, en partie à cause de l’échec du projet Phenix et de son successeur, Cheops. Le dossier électronique du patient (eHR) menace lui aussi de s’avérer inutile à cause du retard qu’il prend.

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