Des drones bientôt sur l’eau aussi

Rolls-Royce prépare des cargos pouvant se passer d’équipage et qui seront commandés à distance sur le continent. Ces “navires drones” seraient plus économiques, plus sûrs et plus respectueux de l’environnement que les porte-containers conventionnels.

Les navires disposeront encore et toujours d’un pont complet, mais qui sera virtuel et qui pourra se trouver à des milliers de kilomètres. L’on pourra aussi former des convois de bateaux, dont un, celui de tête, aura un équipage et entraînera les navires drones dans son sillage.

“La technologie est arrivée à un stade tel que tout cela est possible”, déclare Oskar Levander, ingénieur chez Rolls-Royce, dans une interview accordée à l’agence de presse financière Bloomberg. “Si nous voulons voir aussi des drones sur l’eau, c’est le moment de le faire.”

A Alesund, en Norvège, une équipe d’ingénieurs est occupée à effectuer des tests sur un prototype virtuel. Tout comme un simulateur d’avion, le pont affiche une vue à 360 degrés autour du bateau.

Rolls-Royce n’est pas la seule à caresser cette idée. Dans le port allemand d’Hambourg, une équipe de scientifiques réalise des tests similaires dans le cadre du projet MUNIN soutenu par l’Union européenne.

Nombreux avantages

Un navire sans équipage présente de nombreux avantages: sans le pont physique, les cabines et toute l’infrastructure pour l’équipage, les bateaux peuvent devenir 5 pour cent plus légers et consommer de 12 à 15 pour cent de combustible en moins. Pour les armateurs, c’est nettement plus économique, du fait que l’équipage représente à présent en moyenne 44 pour cent des couts d’exploitation totaux.

“Le transport maritime au sein de l’UE doit relever différents défis, comme des volumes croissants, des normes environnementales plus strictes et une carence de marins à l’avenir”, peut-on lire sur le site web du projet MUNIN. “Des navires autonomes pourront faire face à ces défis. Ils rendront la gestion des bateaux plus efficiente, plus économique et plus respectueuse de l’environnement. Il y a aussi l’aspect social car les marins pourront passer plus de temps avec leur famille.”

Obstacles

Même si la technologie est progressivement au point, reste encore à savoir quand les premiers navires drones prendront la mer. Il y a en effet pas mal d’obstacles juridiques et financiers à surmonter. C’est ainsi qu’il existe des limites internationales à propos d’un équipage minimum sur les bateaux. De plus, l’on ne sait pas clairement si le secteur des assurances sera prêt à assurer ce genre de bateaux et leur chargement.

Sur le plan de la sécurité aussi, il y a encore pas mal de pain sur la planche. “Il est manifeste qu’un navire télécommandé doit être aussi sûr que les navires traditionnels”, affirme Levander. “Mais nous estimons qu’ils seront à terme même plus sûrs.” (IPS/MI)

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