De fâcheux documents sur la table dans l’affaire Intel

Stefan Grommen Stefan Grommen est rédacteur de Data News.

Dans l’affaire antitrust qui l’oppose à Intel, la Commission européenne a produit quelques documents défavorables, d’où il appert que le géant des puces a abusé de sa position dominante auprès des fabricants de PC.

Dans l’affaire antitrust qui l’oppose à Intel, la Commission européenne a produit quelques documents défavorables, d’où il appert que le géant des puces a abusé de sa position dominante auprès des fabricants de PC.

En mai de cette année, la Commission européenne avait infligé une amende antitrust d’1,06 milliard d’euros à Intel pour avoir abusé de sa position de force en vue d’évincer ses concurrents. En juillet, l’entreprise décidait d’aller en appel. Elle affirma ensuite que la Commission européenne avait argumenté de manière partiale et que ses preuves s’avéraient insuffisantes.

En réaction, voici que la Commission européenne produit à présent quelques [extraits de documents et mails internes] de clients d’Intel, tels que Dell, HP, Lenovo, NEC et Media Saturn Holding, qui ne laissent planer aucun doute. Il apparaît en effet qu’Intel brandissait la menace de mesures de rétorsion, si un client voulait migre vers AMD et ses puces, et imposait même parfois des exigences à propos de la quantité minimale que le client devait acheter.

Il ressort ainsi d’un mail de Dell qu’en cas d’un éventuel passage d’Intel vers AMD, Dell pouvait s’attendre à des mesures de rétorsion de la part d’Intel “qui pourraient être sérieuses jusqu’à impacter toutes ses lignes d’activités”. De son côté, HP était tenue d’acheter au moins 95 pour cent de ses CPU pour ordinateurs professionnels chez Intel. Les PC équipés de puces AMD chez HP ne pouvaient en aucun cas être vendus par le canal, de crainte de perdre des ristournes chez Intel. Acer a été payée par Intel pour retarder des lancements de PC avec puce AMD. Les extraits prouvent aussi que les négociations se déroulaient de la même manière avec Lenovo.

Intel réagit comme précédemment, en déclarant que l’argumentation de la Commission européenne est unilatérale et partiale. Selon Intel, la Commission a ignoré des documents et témoignages d’un niveau nettement plus élevé. Une partie de la défense d’Intel repose également sur ‘la violation des droits de l’homme’, comprenez: un problème de séparation des pouvoirs. La commissaire européenne Neelie Kroes a, selon Intel, été nommée politiquement, mais porte à la fois les casquettes de plaignant, de juge et de jury dans les affaires antitrust à grande échelle.

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