Combien de temps encore Belgacom ne laissera-t-elle que des miettes?

C’était par une belle journée de décembre 1997, vers midi, dans un petit restaurant sympa le long de la chaussée de Charleroi à Bruxelles, j’étais aux prises avec quelques succulents scampis, lorsque la porte-parole de Belgacom hurla de colère dans mon GSM: comment avions-nous osé publier une telle enquête? Quel culot d’avoir publié des chiffres totalement incorrects et ne reposant absolument sur rien! La coupe était pleine, il fallait arrêter le massacre, haro sur Data News!

C’était par une belle journée de décembre 1997, vers midi, dans un petit restaurant sympa le long de la chaussée de Charleroi à Bruxelles, j’étais aux prises avec quelques succulents scampis, lorsque la porte-parole de Belgacom hurla de colère dans mon GSM: comment avions-nous osé publier une telle enquête? Quel culot d’avoir publié des chiffres totalement incorrects et ne reposant absolument sur rien! La coupe était pleine, il fallait arrêter le massacre, haro sur Data News!

Du premier sondage d’opinions suite à la libéralisation des télécoms, il s’est avéré que quasiment la moitié des managers ICT belges voulait mettre Belgacom à la porte au profit d’un opérateur télécom concurrent. Or aujourd’hui, une décennie plus tard, Belgacom apparaît plus puissante que jamais et est encore et toujours l’acteur dominant. Durant ces dix années, rien n’a-t-il donc changé? Et peut-on s’attendre à l’avenir à une quelconque modification? Les cartes, du moins sur le marché professionnel, sont-elles déjà distribuées une fois pour toutes?

Les tarifs ont diminué, nettement même. C’est juste. Mais la facture n’en est pas pour autant allégée. Ce qui a été perdu en téléphonie classique a été soigneusement ajouté, et même avec un surplus non négligeable, sur la facture GSM. Le protocole internet a engendré surtout des problèmes d’intégration et de sécurité. Mais ce qui me contrarie surtout, c’est que les concurrents, à l’exception de Mobistar, n’ont jamais réussi à s’emparer de plus de 10% de part de marché. Début 2000, un appel avait été lancé pour constituer un grand opérateur alternatif destiné à tenir la dragée haute à Belgacom. Il brille toujours par son absence. Le marché est aussi émietté qu’un bout de fromage parmesan moulu, le tout étant submergé par Belgacom. Celle-ci joue sur la qualité et une forte présence: ‘du bleu et encore du bleu en rue’, ce n’était pas nouveau pour Belgacom. Aussi longtemps que la concurrence se satisfera des miettes, l’opérateur dominant se réservera le plat principal. Et cela peut encore durer dix ans de plus. Avec ou sans régulateur.

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