Code soure ouvert: des choix pragmatiques

En guise de thèse de doctorat, Kris Ven, chercheur au département Informatique de gestion de la faculté Sciences économiques appliquées de l’Université d’Anvers, a réalisé une étude sur les motivations qui poussent – ou découragent – les organisations à opter pour des solutions ‘open source’ (Linux, Apache, Bind, …) pour leur infrastructure IT.

En guise de thèse de doctorat, Kris Ven, chercheur au département Informatique de gestion de la faculté Sciences économiques appliquées de l’Université d’Anvers, a réalisé une étude sur les motivations qui poussent – ou découragent – les organisations à opter pour des solutions ‘open source’ (Linux, Apache, Bind, …) pour leur infrastructure IT.

Le secteur privé (environ 32% de grandes entreprises, 40% de moyennes et 28% de petites sociétés) a représenté environ 3/4 des 320 organisations flamandes sondées.

Premier constat: les idées reçues ne trouvent pas réellement d’écho dans la réalité. “Le coût et la disponibilité du code source ne sont pas déterminants dans la décision finale. Le pragmatisme l’emporte. Les facteurs qui pèsent le plus dans le choix sont la qualité et la fiabilité du logiciel, l’existence de connaissances en interne, plus importantes même que la disponibilité de compétences externes. Souvent, en effet, l’introduction de l”open source’ est une affaire ‘bottom up’, initiée par quelqu’un qui s’y est déjà familiarisé en privé. Cela a pour effet de voir les collaborateurs donner leur avis, évaluer le produit en phase d’installation, prendre en charge une partie de l’implémentation et du support, …”

Les coûts ne viennent qu’en 3e position dans la liste des facteurs décisifs. “Le TCO n’est pas encore réellement identifié ou calculé, pour l’instant. Notamment parce que certains coûts sont difficilement quantifiables, du genre formations par des collaborateurs internes, développement de documents explicatifs, de FAQ, période d’adaptation des utilisateurs, recours au ‘helpdesk’, etc.”

La possibilité d’utiliser le code source, elle, n’a pas été mentionnée par les participants à l’étude. 7 sur 10 disent avoir jeté un oeil à ce code mais sans vouloir y toucher. “De telles interventions ont peu de sens au niveau de l’infrastructure. Les organisations ne disposent d’ailleurs pas de programmeurs assez pointus pour modifier du code Linux ou Apache. Et puis, il y a les risques: difficultés de mises à jour, cohérence des correctifs, nécessité de nouveaux développements si on modifie ou customise, de devoir se tourner vers une communauté encore méconnue…”

La conclusion sans doute la plus étonnante tirée par Kris Ven est que les facteurs décisifs dans le choix de l”open source’ ne sont pas spécifiques à cet environnement. “On aurait pu penser au prix de la licence, à l’accès au code source, à un attachement quasi-religieux au concept, à la faculté d’essayer la solution sans engagement. Aucun de ces facteurs n’est en fait décisif. Ceux qui reviennent sont aussi ceux qu’on retrouve du côté des logiciels propriétaires.”

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