CIO: date fraîcheur limitée

Trente-huit mois: telle est la durée de conservation moyenne d’un ‘chief information officer’ (CIO) en Grande-Bretagne. Et aux Etats-Unis, ce délai est même inférieur à 2 ans. Telles sont les conclusions d’une récente étude menée par le fournisseur de services informatiques EDS auprès de 350 multinationales.

Trente-huit mois: telle est la durée de conservation moyenne d’un ‘chief information officer’ (CIO) en Grande-Bretagne. Et aux Etats-Unis, ce délai est même inférieur à 2 ans. Telles sont les conclusions d’une récente étude menée par le fournisseur de services informatiques EDS auprès de 350 multinationales.

En fait, les CIO ne le cèdent pratiquement en rien aux entraîneurs de football qui sont tout autant jugés sur leurs résultats. La grande différence est que les entraîneurs ne se concentrent que sur une seule saison et que leurs objectifs sont plus précis. De leur côté, les CIO de grandes organisations déploient souvent des projets sur plusieurs années. Dans de nombreux cas, ils doivent d’abord prendre en compte le passé avant de pouvoir mettre en place un projet. Le nouveau CIO qui veut s’imposer et désire finaliser une nouvelle solution IT doit donc se fixer une limite de 100 jours, soit environ 3 mois, pour réussir. Pas le temps donc de se lancer dans une réflexion en profondeur.

En outre, la plupart des nouveaux CIO sont recrutés à l’extérieur de l’organisation, ce qui les oblige à une période d’adaptation plus ou moins longue. Car ils sont supposés maîtriser les processus et le métier de leur société, d’autant que le département IT se doit d’être une locomotive du changement dans l’organisation. Pas étonnant dès lors qu’autant de projets échouent. Et que d’autres préfèrent l’externalisation. Une rapide enquête menée auprès des candidats au poste de CIO of the Year de Data news indique que la situation est moins problématique en Belgique. Chez nous, un CIO reste en poste en moyenne de 5 à 6 ans. Certains même 10 ans. Ce qui permet davantage de recul et de profondeur dans la prise en compte de solutions IT, et de mieux aligner l’informatique sur le métier. Ce qui n’est malheureusement pas toujours le cas.

Plus un CIO est remplacé rapidement, plus le risque d’échec augmente. C’est l’évidence même. Or certains projets IT continuent à échouer, comme le prouve notre article de couverture sur le Centrum voor Leerlingenbegeleiding, où la solution IT n’est toujours pas opérationnelle après 5 ans, en dépit d’un investissement de 6 millions EUR.

Dans un récent livre blanc, cette même EDS cite 8 nouvelles significations de l’abréviation CIO. Et notamment celle de ‘chief irritation officer’ dans la mesure où le défi consiste à aller à contre-courant de l’immobilisme ambiant. Encore faut-il lui donner le temps d’imposer ses vues…

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