Cela se bouscule sur le marché de milieu de gamme: quel téléphone pour moins de 300 euros?

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Pieterjan Van Leemputten

Nous aimons évoquer les produits-phares du secteur des smartphones, mais le vrai combat se déroule actuellement dans le segment inférieur. Alors pour moins de 300 euros, quel genre de téléphone peut-on trouver? Un peu grâce à la concurrence chinoise, les choses s’améliorent sans cesse.

“Tous les mêmes, la différence se fait maintenant au niveau des appareils photo!?” Voilà la réaction que l’on obtient quand on évoque les annonces de nouveaux téléphones premium tels le Galaxy S9. Dans le segment supérieur, tout le monde sait aujourd’hui que pour un solide montant, le client reçoit en retour un magnifique appareil. Ici, les différences entre les divers modèles se font au niveau de la finition, de l’appareil photo et de la configuration exacte des émoticônes animées, ainsi que des fonctionnalités AR et AI. Mais tout un chacun ne dispose pas de mille euros pour acquérir un smartphone. Qu’à cela ne tienne, cela bouge vraiment dans le segment inférieur.

Des finitions premium à des prix plus sages

Revêtements en céramique, coques d’une seule pièce, écrans 2K ou HD, objectifs Carl Zeiss et doubles appareils photo,… Chez Alcatel ou Nokia, on n’appréciera probablement pas trop, mais leurs nouveaux téléphones de milieu de gamme ressemblent particulièrement fortement aux produits-phares Galaxy S et Sony Xperia d’il y a deux, trois ans.

Mais quelque part, c’était quand même l’objectif, entendons-nous du côté d’Alcatel. La nouvelle stratégie de l’entreprise est dès lors bien de sortir des appareils meilleur marché, mais de haute qualité. “Notre nouvelle gamme paraît plus chère qu’elle ne l’est vraiment”, voilà comment Christian Gatti, global president Alcatel Business Division, résume la situation. L’entreprise autrefois française y parvient avec des fonctions et une finition que l’on n’attend pas directement de téléphones plus économiques. “Nous avons évidemment des racines françaises”, déclare Corinne Bourbotte, BeLux country manager d’Alcatel OneTouch. “Et nous voulons aussi les étendre. Nous voulons offrir la ‘french touch’ à des prix chinois.”

Les nouveaux smartphones d'Alcatel
Les nouveaux smartphones d’Alcatel© .

L’entreprise n’a d’autre choix que d’intégrer autant de fonctions et de look possibles dans un boîtier aussi bon marché que possible. La concurrence dans le segment intermédiaire est actuellement féroce en effet.

Quel téléphone pour moins de 300 euros?

Une brève recherche dans les différentes spécifications nous apprend qu’un téléphone bon marché de milieu de gamme offre aujourd’hui déjà les fonctions d’un produit-phare d’il y a quelques années. Un capteur d’empreintes digitales par exemple est devenu la norme dans cette catégorie de prix, tout comme une capacité de stockage minimale de 32 Go et tout comme 3 à 4 Go de RAM. Les différences résident principalement dans la taille de l’écran, les mises à jour d’Android et, comme dans le segment supérieur, dans l’appareil photo.

L’Alcatel 5 coûte par exemple 230 euros et offre pour ce prix un écran LED de 720 x 1.440 pixels, une puce octa-coeur (4×1.5 GHz & 4×1.0 GHz), ainsi qu’un double appareil à selfies. Le nouveau Nokia 6 est lui équipé d’un écran HD classique de 1.080 x 1.920 pixels, d’une puce octa-coeur Qualcomm Snapdragon 630 à 2.2 GHz et d’un appareil photo de 16 MP à objectif Carl Zeiss. Si on se tourne vers Wiko, on trouve sous le capot moteur du tout nouveau View 2 Pro une puce Snapdragon 450 (1.8GHz), un écran de 6 pouces de 1.528×720 pixels, une coque métallique et un double appareil photo de 16 MP + 8 MP à objectif grand angle. Pour 299 euros.

Et ce ne sont là que les téléphones annoncés ces deux derniers jours au MWC. Il convient aussi d’y ajouter des modèles plus anciens tels le P10 Lite d’Huawei: écran de 1.080×1.920 pixels, puce Kirin 658 octa-coeur (4×2.1 GHz & 4×1.7 GHz) et un seul appareil photo de 12 MP à l’arrière pour quelque 280 euros.

Xiaomi Redmi Note 5
Xiaomi Redmi Note 5© .

Soyons clairs: le marché du milieu de gamme n’a encore jamais été aussi dense. Et Vanessa Gohy, en charge du marketing chez Wiko, le reconnaît aussi: “En Belgique, nous sommes le quatrième plus important acteur. Nous observons que la concurrence sur ce marché ne fait que croître avec un acteur comme Nokia par exemple, mais nous nous préparons aussi à l’arrivée possible de firmes telles Xiaomi et OPPO.”

Les prétendants

Selon les chiffres publiés par un analyste de marché, Xiaomi et OPPO sont les numéros quatre et cinq au monde en termes de smartphones vendus. Après Samsung, Apple et Huawei. Tous deux sont des acteurs chinois qui (actuellement) sont encore absents dans notre pays. Nous avons donc profité de l’occasion qui nous était donnée au MWC pour examiner de plus près quelques-uns de leurs téléphones. OPPO n’y dispose pas d’un stand, mais Xiaomi bien. Et tant pis pour les autres acteurs, mais les appareils présentés ici tiennent la route. Le Redmi 5 Note de Xiaomi par exemple est l’un des téléphones les plus populaires de l’entreprise, et ses spécifications sont très correctes: écran de 1.080×2.160 pixels, Android Nougat, puce octa-coeur Qualcomm Snapdragon 636 à 1.8 GHz, double appareil photo de 12 et 5 MP à l’arrière, plus un autre et particulièrement solide appareil de 20 MP en façade. Ajoutez-y 64 Go de capacité de stockage et jusqu’à 6 Go de RAM. Excusez du peu… Cet appareil n’est pas (encore) distribué dans notre pays, mais dans divers autres pays, il revient à quelque 200 euros. Ce qui ne gâche rien, il dégage un aspect très engageant. La philosophie d’Alcatel (des appareils au look plus coûteux qu’ils ne le sont!), semble avoir déjà fait de émules. Les acteurs en place ont donc tout intérêt à s’y préparer…

La Chine est ainsi un peu le nouveau Japon. Alors que les Japonais stimulaient la technologie dans les années quatre-vingts et nonante du siècle dernier en construisant des appareils vidéo et hifi à des prix inférieurs à ceux des Américains et des Européens, il en va de même à présent pour les smartphones, mais cette fois avec les Chinois.

La concurrence est devenue ainsi de plus en plus un défi à relever, mais cela ne freine pas les ardeurs des différents acteurs, même pas des nouveaux venus. Nous avons ainsi rencontré NOA, un fabricant croate qui est actif dans le secteur des smartphones depuis quelques années. “C’est notre deuxième MWC”, nous explique Mario Pintar, CMO de NOA, non sans une certaine fierté. L’entreprise distribue ses appareils surtout en Europe de l’Est et en Russie, mais avec son nouveau produit-phare, le N10, elle entend aussi s’étendre vers Allemagne. Ce fabricant cible également le marché intermédiaire. Le N8 (double appareil photo à l’arrière, 4 Go de RAM, Android 7.0, puce octa-coeur à 1.5 GHz, 64 Go de capacité de stockage et écran HD de 720×1.440 pixels) est vendu 280 euros. Mais chez NOA, on a un plan, selon Pintar: “Nous misons fortement sur le marché business avec notamment une garantie normale de deux ans, mais durant la première année vient s’y ajouter une garantie premium. Nous remplaçons ou réparons l’appareil pour tout problème: panne, dommage dû à l’eau, même le vol.”

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