Capital-risque en Wallonie: besoins et offre ne sont pas synchrones

L’Union wallonne des entreprises s’est penchée sur la problématique du capital à risque et de l’usage qui en est fait en région wallonne. Objectif: se faire une idée précise des facteurs bloquants, de l’efficience ou non efficience des procédures de financement… L’étude, réalisée par deux professeurs de la Louvain School of Management (UCL Louvain-la-Neuve), a aujourd’hui rendu ses conclusions.

L’Union wallonne des entreprises s’est penchée sur la problématique du capital à risque et de l’usage qui en est fait en région wallonne. Objectif: se faire une idée précise des facteurs bloquants, de l’efficience ou non efficience des procédures de financement… L’étude, réalisée par deux professeurs de la Louvain School of Management (UCL Louvain-la-Neuve), a aujourd’hui rendu ses conclusions.

– forte présence des acteurs publics mais qui pèchent souvent par sous-régionalisme et sous-spécialisation, “avec le risque d’engendrer une mauvaise allocation des ressources dans la mesure où les objectifs définis sont très spécifiques et manquent donc de flexibilité”- fonds privés pas toujours localisés en Wallonie, ce qui pose un problème puisque “la proximité géographique est un facteur essentiel pour la réussite de tout investissement en capital-risque”- manque d’une masse critique de professionnels et de fonds capital-risque en Wallonie qui serviraient de levier et de pôle d’attraction pour d’autres investisseurs, belges ou étrangers- peu de fonds (privés ou publics) spécialisés dans des secteurs à forte croissance (biotechnologie, sciences de la vie, ICT…) pouvant investir plus de 1,5 million. Or, les chiffres dégagés par les responsables de l’étude sont éloquents: en moyenne, les spin-offs universitaires auront besoin de près de 5 millions au cours des 3 prochaines années. Peu de fonds peuvent satisfaire ce besoin. 54% des spin-offs auront besoin de plus d’un million; 32% de plus de 3 millions. Les besoins des sociétés innovantes se chiffrent, eux, entre 1 et 1,7 million, toujours dans un horizon à 3 ans.- le moment le plus critique est souvent le 2nd tour de table, lorsque les sociétés ont besoin de plus de 1,5 million et ne trouvent personne qui puisse les aider- les fonds qui placent 3 millions ou plus s’adressent généralement à des entreprises plus matures

Les auteurs de l’étude, relayés par l’UWE, estiment que “les entreprises n’ont nul besoin de voir se créer de nouveaux fonds capital-risque gérés par le secteur public, déjà suffisamment présents ou de nouveaux fonds capital-risque orientés vers les PME traditionnelles”, puisque la carence se situe surtout au niveau des projets innovants et des spin-offs universitaires.

Ils préconisent par contre de mettre en place “un ‘fonds de fonds’, c’est-à-dire un fonds jouant les intermédiaires entre des investisseurs tels que banques, fonds de pension… et les fonds de capital-risque. Il ferait office de réservoir et devrait être suffisamment important pour attirer tout à la fois des personnes compétentes pour juger les dossiers et des investissements venus d’acteurs privés ou publics, tant régionaux, nationaux qu’européens. Le Fonds Européen d’Investissement (FEI) pourrait alors enfin s’intéresser aux investissements en capital-risque en Wallonie, ce qui n’est pas le cas actuellement dans la mesure où le FEI conditionne souvent ses interventions à la présence active d’investisseurs privés compétents. Justement une des lacunes du paysage capital-risque, côté wallon.

Quelle envergure devrait avoir un tel fonds-réservoir? “Pour être crédible, il faut tabler sur 100 millions d’euros. Sans cela, on passe à côté de l’effet catalyseur propre à alimenter les fonds sous-jacents et à mobiliser l’argent qui dort”. Les responsables de l’étude et de l’UWE font notamment référence au cash non utilisé à des fins de capital-risque que détient la SRIW ou aux fonds de la FEI qui ne prennent pas la direction de la Belgique.Ce fonds-réservoir pourrait donc “permettre aux fonds sous-jacents d’atteindre plus rapidement une taille critique” et donc d’aider plus rapidement et utilement- en capitaux et accompagnement- les entreprises demandeuses.

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