‘Nombre d’entreprises recherchent leur salut dans le nearshore, mais celui-ci affiche complet’

© Getty Images/iStockphoto
Kristof Van der Stadt
Kristof Van der Stadt Rédacteur en chef chez Data News

Les entreprises veulent externaliser davantage de services dans le nearshoring, et les prestataires de services ne font à présent plus exception. ‘Pourtant, on trouve à peine encore des services nearshore’, affirme Jef Loos de Whitelane Research.

En marge des résultats de l’étude annuelle de satisfaction des fournisseurs de services ICT, Jef Loos, Head of Research chez Whitelane, propose traditionnellement aussi une vue générale du marché. ‘Le vaste marché ICT est encore et toujours en train de dépérir. Il existe cependant légèrement plus d’entreprises (38 pour cent contre 36 pour cent en 2023, ndlr) qui envisagent de consacrer cette année un budget supérieur à des firmes IT externes. Il n’empêche que 15 pour cent veulent dépenser moins, contre 14 pour cent l’année précédente’, explique Loos: ‘De nombreux projets ICT sont pourtant en attente. Consolidation, transformation d’activités et réduction des coûts: tels sont cependant encore les mots-clés.’ Pour rappel, l’enquête cible les 300 principaux clients ICT en Belgique.

Les clients belges de l’externalisation IT attribuent leurs points: Computacenter de nouveau en tête

Glissement dans le mix fourni

Quand on pose la question aux clients de savoir comment ils vont ajuster le mix de leur modèle de livraison (delivery model), ils sont nombreux à prévoir un glissement vers le nearshore: 38 pour cent vont héberger plus de services dans le nearshoring, alors que 55 pour cent n’attendent aucun changement et que 7 pour cent envisagent une réduction. En nearshoring, les services sont externalisés à des entreprises ou à des fournisseurs situés dans des pays ou régions proches: généralement dans le même fuseau horaire que le pays du commanditaire. Parmi les destinations nearshore, citons par exemple des pays de l’Europe de l’est, comme la Roumanie, la Pologne et, traditionnellement, aussi l’Ukraine pour l’informatique. Logiquement, c’est alors principalement de l’onshore (des services au sein d’un même pays) et de l’offshore (plus loin sur le plan géographique et souvent dans un autre fuseau horaire, par exemple l’Inde) que provient l’afflux vers le nearshore.

Complet

‘Mais ce qui s’avère intéressant, c’est quand on entend la réponse à la question suivante posée aux prestataires de services: comment leurs clients ajustent-ils le mix dans le modèle de livraison. On constate alors que pas moins de 83 pour cent voient davantage de nearshoring chez leurs clients’, prétend Loos. Cela se traduit toutefois par un solide problème. ‘En fonction de ce que nous voyons, les marchés nearshore affichent complet. Il n’y a tout simplement plus assez de ressources disponibles, ce qui entraîne également une crise des prix’, ajoute Jef Loos, qui enregistre toutes sortes de récits à propos du fait que les ressources en Pologne sont aujourd’hui plus chères que dans les structures ‘onshore’ locales. ‘Si vous recherchez trente personnes en nearshore, vous allez éprouver des difficultés. Souhaitez-vous trouver rapidement 100 personnes pour un projet à brève échéance? Il est devenu impossible à présent d’encore les trouver en nearshoring’, conclut-il catégoriquement.

Les entreprises belges plus prudentes à l’idée de passer au cloud public

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire