Les Pays-Bas suspendent leur prise de contrôle de Nexperia

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Les Pays-Bas ont annoncé mercredi la suspension de leur prise de contrôle de Nexperia, fournisseur chinois mondial de composants électroniques basé aux Pays-Bas et au cœur d’un bras de fer entre La Haye et Pékin.

“Au vu des récents développements, j’estime que le moment est venu de prendre une mesure constructive en suspendant mon ordre au titre de la loi sur la disponibilité des marchandises concernant Nexperia”, a déclaré le ministre néerlandais de l’Économie, Vincent Karremans, dans un communiqué.

Il a ajouté que cette décision avait été prise “en étroite concertation avec nos partenaires européens et internationaux” et que des “réunions constructives” avaient eu lieu ces derniers jours avec les autorités chinoises.

“Nous nous félicitons des mesures déjà prises par ces dernières pour garantir l’approvisionnement en puces électroniques de l’Europe et du reste du monde”, a ajouté M. Karremans. “Nous y voyons un signe de bonne volonté. Nous poursuivrons un dialogue constructif avec les autorités chinoises dans les prochains mois”, a-t-il poursuivi.

La Commission européenne avait salué samedi “des progrès encourageants” dans le différend avec la Chine sur l’exportation vers l’Europe de composants électroniques Nexperia, jugés cruciaux par l’industrie automobile.

Le fournisseur mondial de composants électroniques est au cœur d’un bras de fer entre la Chine et les Pays-Bas, qui a fait craindre au secteur automobile européen un arrêt de leur production. L’entreprise, basée à Nimègue aux Pays-Bas, a été acquise en 2018 par une société chinoise. Mais fin septembre, invoquant des raisons de sécurité nationale, le gouvernement néerlandais a pris de facto le contrôle de Nexperia. Il a notamment interdit temporairement toute modification dans la gestion de l’entreprise ou le transfert de brevets. Le ministre affirme avoir ainsi empêché le propriétaire chinois de “vider” Nexperia de sa substance.

Pékin a alors interdit les réexportations des produits de l’entreprise de la Chine vers l’Europe, faisant rapidement monter les tensions géopolitiques et les inquiétudes des constructeurs automobiles occidentaux. Ces derniers utilisent massivement les puces Nexperia dans leurs systèmes électroniques embarqués. Depuis lors, la Chine a assoupli ses règles en matière d’exportation.

“La Chine se félicite de l’initiative prise par les Pays-Bas de suspendre l’arrêté (visant Nexperia, NDLR), y voyant un premier pas dans la bonne direction d’un règlement approprié du différend”, a indiqué un porte-parole du ministère chinois du Commerce dans un communiqué.

“Cependant, il reste du chemin à parcourir pour résoudre la cause profonde des perturbations et du désordre dans la chaîne d’approvisionnement mondiale des semi-conducteurs, qui réside dans l’abrogation de l’arrêté”, a-t-il souligné, évoquant des discussions bilatérales à Pékin mardi et mercredi.

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