Intel dément les allégations chinoises à propos des portes dérobées

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Pieterjan Van Leemputten

En Chine, Intel est accusée d’intégrer des portes dérobées dans ses puces depuis des années. L’entreprise le dément formellement.

La Cybersecurity Association of China (CSAC), une association sectorielle ayant des liens étroits avec le gouvernement chinois, a déclaré mercredi que les produits d’Intel méritaient un examen approfondi. L’association affirme en effet que presque tous les CPU de l’entreprise intègrent des portes dérobées depuis 2008, avec des vulnérabilités exploitables et des taux de défaillance élevés.

Intel réagit à présent, via son compte WeChat, aux accusations et les nie formellement. Selon The Register, l’entreprise souligne qu’elle est active en Chine depuis quarante ans, qu’elle en respecte les lois et donne la priorité à la sécurité et à la qualité. Et d’ajouter qu’elle continuera à communiquer avec les départements chinois concernés pour répondre aux questions concernant la sécurité.

Ces accusations interviennent à un moment où les relations entre la Chine et les Etats-Unis, où se trouve le siège d’Intel, sont tendues. Les Etats-Unis tentent, par le biais de restrictions commerciales, d’empêcher la Chine d’acquérir des puces sophistiquées ou d’en fabriquer elle-même (par exemple en utilisant des machines de la firme néerlandaise ASML). Parallèlement, la Chine est régulièrement accusée d’espionnage aux Etats-Unis ou en Europe.

Pas impensable

La CSAC ne fournit aucune preuve pour étayer son accusation, et il n’existe actuellement aucun indice (de notoriété publique) que les puces Intel présentent de telles portes dérobées. Encore moins qu’il en serait ainsi depuis plus de quinze ans. Ceci dit, un tel scénario n’est pas totalement impensable. Une porte dérobée délibérément installée, dans la pratique souvent un élément technologique mal sécurisé ou pouvant être manipulé, a déjà été découverte dans les pare-feu de Juniper Networks au début de l’année 2015. En l’occurrence, le pare-feu NetScreen contenait un algorithme créé par la NSA incorporant une vulnérabilité délibérément conservée. Cela permettait aux espions américains d’écouter les communications à l’étranger.

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