Avec Private AI, VMware veut proposer aux entreprises une IA de niveau vraiment professionnel

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Kristof Van der Stadt
Kristof Van der Stadt Rédacteur en chef chez Data News

Les entreprises recherchent activement des manières d’utiliser l’IA générative, mais la confidentialité s’avère souvent être un frein. Le fournisseur de logiciels VMware y voit un nouveau marché.

Pour répondre aux préoccupations des entreprises en matière de confidentialité concernant l’utilisation de l’IA, VMware mise sur une approche architecturale. Celle-ci devrait garantir que les entreprises puissent toujours utiliser des applications professionnelles basées sur l’IA générative sans craindre que des données confidentielles ne soient divulguées. Ou que les concurrents forment leurs propres modèles et algorithmes d’IA sur la base des données de votre entreprise.

Equilibre entre les avantages de l’IA générative et la confidentialité

Private AI: telle est l’appellation de cette architecture qui recherche un juste équilibre entre les avantages professionnels de l’IA et les exigences de confidentialité et de conformité d’une organisation. VMware avait présenté Private AI lors de la conférence américaine Explore en août, en collaboration avec NVIDIA. Conjointement, elles ont créé une architecture de référence basée sur VMware Cloud Foundation et des GPU de NVIDIA. L’objectif? Fournir aux clients un moyen d’utiliser leurs propres données dans des modèles d’IA générative tels que MPT ou NeMO de NVIDIA, et de créer des applications d’IA intelligentes en fonction de leurs propres besoins. Au cœur de la pile il y aura la possibilité de virtualiser plusieurs GPU. ‘Une pile complexe est quelque chose sur lequel des centaines d’ingénieurs ont travaillé pendant des années’, avait à l’époque déclaré le CEO de NVIDIA, Jensen Huang, sur scène à Las Vegas, flanqué du CEO de VMware, Raghu Raghuram.

Raghu Raghuram

L’IA dans le multi-cloud

Aujourd’hui, durant la version européenne de la conférence VMware Explore à Barcelone, où Data News est présent, cette annonce a été retransmise sur grand écran lors du discours d’ouverture: un renvoi direct à l’annonce que pour Private AI, une architecture de référence avec le nouveau partenaire Intel est à présent aussi élaborée. ‘Cette annonce est relativement importante, car elle signifie que Private AI ne fonctionnera désormais plus uniquement avec des GPU de NVIDIA, mais également avec des CPU d’Intel. Cela en augmentera énormément le potentiel’, a expliqué un peu plus tard Joe Baguley, CTO EMEA de VMware, lors d’une séance de questions-réponses avec la presse.

‘L’IA évolue clairement trop vite. Nous ne pouvons pas simplement attendre que tout soit et reste parfaitement réglé pour les entreprises. Private AI répondra aux exigences de base des entreprises pour toutes leurs applications. Il faut simplement disposer d’une plate-forme qui allie confidentialité, choix, coûts, performances et conformité’, a déclaré Chris Wolf, vice-président d’AI Labs chez VMware.

Chris Wolf.

Private AI pourrait être une solution de génération de code sécurisée – une IA qui écrit un langage de code – à la mesure d’une entreprise. Les centres de contacts et les environnements informatiques automatisés pourraient également utiliser l’IA générative de manière plus sécurisée. IBM Consulting et Kyndryl rejoindront également l’écosystème ouvert autour Private AI. Mais les principaux hyperscalers du monde informatique ne préparent-ils pas également des clouds d’IA respectueux de la confidentialité? ‘Les hyperscalers représentent principalement une approche unique. Mais Private AI offrira pour sa part des choix et de la flexibilité, et nous pensons que c’est ce que recherchent et ce dont les clients ont besoin’, a précisé Sumit Dhawan, président de VMware. Private AI conviendra également aux environnements multi-cloud: ce n’est pas un hasard si c’est là l’autre point d’ancrage majeur de VMware.

Le CEO de Broadcom tente d’apaiser les clients et partenaires de VMware

Etonnant: dès l’entame de son discours thématique, le CEO de VMware, Raghu Raghuram, a invité son homologue de Broadcom à le rejoindre sur scène. Le CEO de Broadcom, Hock Tan, a esquissé trois promesses en quelques minutes seulement. ‘La machine R&D de VMware ne s’arrêtera pas après le rachat par Broadcom et va même s’accélérer’, a déclaré Tan. Et d’enchaîner aussitôt en promettant des investissements supplémentaires dans l’écosystème autour de VMware et davantage de produits faciles à déployer. Ces quelques minutes ont immédiatement été ressenties par des milliers de spectateurs comme s’il y avait un éléphant présent dans un magasin de porcelaines: en fait, beaucoup de ces spectateurs craignent que Broadcom ne veuille augmenter les marges de VMware après le rachat. Cela pourrait entraîner d’importantes réductions de personnel et des augmentations de prix pour les clients. L’association d’utilisateurs Beltug a également déjà formulé certaines inquiétudes des clients belges.

Mais Raghuram a alors tenté d’écarter très rapidement tout cela d’un revers de la main. ‘Depuis l’annonce du rachat il y a dix-sept mois, je n’ai fait que collaborer plus intensivement avec Hock Tan. Je suis de plus en plus enthousiaste vis-à-vis de l’avenir potentiel de cette entreprise’, a-t-il déclaré.

Et c’est bien de potentiel dont il s’agit, puisque le rachat n’est pas encore finalisé. Les autorités chinoises de la concurrence doivent encore donner leur accord. Le régulateur britannique antitrust CMA l’a déjà fait, et l’Europe a également donné son feu vert. Le temps presse maintenant. S’il n’y a pas de fumée blanche d’ici le 26 novembre, l’opération de rachat de 61 milliards de dollars n’aura pas lieu.

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