Bruxelles fait la paix avec Microsoft sur les navigateurs internet

Stefan Grommen Stefan Grommen est rédacteur de Data News.

La Commission européenne a mis fin à une enquête majeure contre le géant américain du logiciel Microsoft, qu’elle accusait d’abuser de sa position dominante dans les navigateurs internet. Microsoft a échappé à une amende car il a fait d’importantes concessions, en acceptant de proposer un choix entre plusieurs navigateurs internet sur son système d’exploitation Windows.

La Commission européenne a mis fin à une enquête majeure contre le géant américain du logiciel Microsoft, qu’elle accusait d’abuser de sa position dominante dans les navigateurs internet. Microsoft a échappé à une amende car il a fait d’importantes concessions, en acceptant de proposer un choix entre plusieurs navigateurs internet sur son système d’exploitation Windows.

La Commission, gardienne de la concurrence dans l’UE, avait ouvert une enquête sur le navigateur de Microsoft, Internet Explorer, en janvier 2008. Elle accusait Microsoft de lui donner un avantage concurrentiel illégal en l’incorporant systématiquement à Windows, qui équipe 90% des PC dans le monde.

Le principal concurrent d’Internet Explorer aujourd’hui en Europe est Firefox (développé par la fondation Mozilla). Les autres logiciels sont Chrome, lancé récemment par Google ou Opera du norvégien Opera Software, dont une plainte a motivé l’enquête de Bruxelles. Apple propose aussi une version de son navigateur Safari qui est compatible avec Windows.

Concrètement, Microsoft a accepté, pendant les cinq années à venir, de proposer à tous les utilisateurs de Windows dans les versions XP, Vista et 7 de choisir leur navigateur. Par le biais des mises à jour automatiques de Windows, ils recevront un écran de choix leur proposant une liste de navigateurs pouvant être utilisés en plus ou à la place d’Internet Explorer.

Les fabricants d’ordinateurs équipés avec Windows en usine pourront également désactiver complètement Internet Explorer et installer un navigateur concurrent. La Commission a adopté mercredi une décision rendant ces dispositions obligatoires sous peine d’amende pour Microsoft. Le groupe devra lui faire régulièrement des rapports et Bruxelles réexaminera le cas dans deux ans.

“Des millions de consommateurs européens vont profiter de cette décision en ayant le libre choix du navigateur internet qu’ils utilisent”, s’est félicitée la Commissaire à la Concurrence Neelie Kroes.

Microsoft risquait une amende susceptible d’atteindre 10% de son chiffre d’affaire annuel mondial (qui avait atteint 58,44 milliards EUR sur le dernier exercice clos fin juin) et qui aurait été d’autant plus lourde qu’il est récidiviste. Bruxelles, en guerre depuis des années contre le groupe américain, lui a déjà infligé au total 1,676 milliard EUR d’amendes.

Elle lui reproche toujours de ne pas publier suffisamment d’informations techniques sur ses logiciels afin de leur permettre de fonctionner avec ceux développés par des concurrents (“interopérabilité”). Microsoft, longtemps réputé pour sa culture du secret, a toutefois pris une série d’engagements pour améliorer la situation. “La Commission va soigneusement examiner l’impact de ces propositions sur le marché, et prendra les résultats en compte dans son enquête en cours sur l’interopérabilité”, a-t-elle promis dans son communiqué.

Source: AFP/Belga

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