Bruxelles examine l’impact des véhicules autonomes: ‘Nous préparons l’avenir’
Le ministre bruxellois de la mobilité, Pascal Smet, a demandé à la STIB et au SPF Mobilité d’étudier de près l’impact des véhicules autonomes sur la mobilité et l’emploi. Parallèlement à cette étude technique, la STIB testera l’année prochaine deux navettes autonomes dans la pratique.
“D’une étude précédente, il apparaissait que le nombre de véhicules circulant à Bruxelles pourrait être limité à 25.000 par jour, si l’on pouvait automatiser tous les flux de trafic. Cela nous a incité à demander un examen de la manière dont les véhicules autonomes pourraient être intégrés au tissu urbain et quel rôle pourrait y jouer une société de transports publics. Aura-t-on dans le futur une STIB utilisant des navettes autonomes, laissera-t-on le marché entièrement ouvert aux entreprises privées ou sera-ce un mix des deux formules?”, nous dit-on au cabinet du ministre de la mobilité, Pascal Smet. Les premiers résultats de l’étude sont attendus pour le début de l’année prochaine.
Test de minibus autonomes
Actuellement, la STIB est occupée à migrer vers les autobus électriques. La prochaine étape pourrait donc être leur automatisation. En prélude, la société bruxelloise de transports publics va l’an prochain tester deux minibus autonomes. “Nous préparons l’avenir. L’objectif est d’utiliser ces navettes en complément de l’offre classique. Nous pensons par exemple aux parcs industriels ou aux centres hospitaliers. Le but premier n’est pas de remplacer les longues lignes par des minibus sans chauffeur. Les tests nous montreront comment ce type de véhicule se comporte, comment il peut rencontrer les besoins des voyageurs et où il est préférable de l’utiliser”, explique le porte-parole de la STIB.
La STIB collabore avec la société parisienne de transports publics RATP. Celle-ci a déjà effectué des tests avec des navettes autonomes. “La RATP a déjà accumulé pas mal d’expérience sur ce plan, dont nous pouvons nous inspirer. Par ailleurs, chaque ville est agencée différemment, ce qui fait qu’un test dans une ville n’est pas comparable à cent pour cent avec un test dans une autre ville. C’est ainsi qu’à Bruxelles, il y a par exemple beaucoup de dénivelé.”
A Paris, la RATP a utilisé les navettes EZ-10 fournies par EasyMile, une co-entreprise entre la marque automobile française Ligier et l’entreprise de robotique française Robosoft. Sur base de la technologie lidar, ces navettes sont à même d’identifier les cyclistes et les piétons. Lorsque le ministre de la mobilité François Bellot (MR) fit l’année dernière un premier déplacement en Belgique à bord d’une navette sans chauffeur, c’est ce même type de véhicule qui était utilisé.
A Bruxelles, il s’agira également de bus semblables, mais le fournisseur doit encore être sélectionné. La STIB a élaboré une adjudication pour des véhicules autonomes pouvant accueillir six à dix passagers. “Nous espérons pouvoir passer commande d’ici la fin de cette année et pouvoir démarrer les tests au milieu de 2019”, y déclare-t-on. Le prix de revient du projet oscillera entre 500.000 et 700.000 euros.
Le lieu précis des premiers tests n’a pas encore été fixé. La Belgique est l’un des rares pays européens à effectuer depuis peu des tests de véhicules autonomes sur la voie publique. Quant à savoir si les navettes de la STIB rouleront également sur la voie publique, c’est encore à l’étude.
Espace public libéré
“Avec l’arrivée des voitures autonomes, il devrait y avoir à Bruxelles une libération d’espaces de parking aussi vastes que la superficie de Central Park à New York”, affirmait Miel Horsten, CEO d’ALD Automotive, en avril lors de Ted X Brussels.
C’est là un élément dont le gouvernement bruxellois tient déjà compte. “Une voiture est à l’arrêt pendant 97 pour cent du temps. Une voiture autonome ne doit en principe s’arrêter que pour se recharger. Un vaste espace public se libérera donc, qui est actuellement occupé par des parkings. Cet espace pourrait être rendu aux habitants sous forme de mini-parcs, de pistes cyclables, d’espaces de jeux, etc.”, dit-on encore au cabinet du ministre Smet.
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