Bosch: ‘La 5G, cruciale pour les environnements industriels’

Michael Bolle et Volkmar Denner, CTO et CEO de Bosch © PVL
Pieterjan Van Leemputten

Alors qu’en Belgique, la mise aux enchères des licences 5G doit encore débuter, le directeur de Bosch évoque le potentiel des réseaux 5G privés à petite échelle pour les environnements industriels. Ceux-ci opèreront indépendamment des réseaux nationaux que les opérateurs veulent déployer.

Quand on parle de la 5G, on pense avant tout aux réseaux nationaux des trois acteurs de réseaux mobiles. Ce qui est souvent passé sous silence, c’est que la 5G offrira aussi de l’espace à des réseaux à plus petite échelle, pour permettre de proposer une connectivité à faible latence au sein des entreprises (ou spécifiquement dans des environnements industriels).

“Dans les usines, la 5G pourra jouer un rôle crucial pour les environnement à faible latence. Elle offrira de l’espace à de nouvelles applications qui ne sont pas possibles aujourd’hui”, déclare Michael Bolle, CTO et CDO de Bosch, en marge de la conférence Bosch Connected World que l’entreprise organise cette semaine à Berlin.

C’est en mars que l’Allemagne a lancé le processus d’enchères de la 5G, et le gouvernement a décidé à partir de la seconde moitié de l’année de mettre aux enchères aussi des fréquences pour les réseaux 5G locaux, à usage industriel. Il s’agit de la bande de fréquences 3,7-3,8 GHz pour laquelle Siemens, BASF et Daimler notamment ont déjà exprimé leur intérêt. Bolle: “Nous sommes ravis de cette décision, car elle engendrera de nouveaux modèles commerciaux pour le secteur, tels l’infrastructure 5G locale dans les usines.”

Ces dernières années, Bosch mise fortement sur l’IoT et indique qu’un réseau mobile caractérisé par un temps de réaction rapide (faible latence) générera des innovations, ne serait-ce que sur le plan de processus à fonctionnement rapide, où l’échange d’informations en temps réel entre machines pourra par exemple améliorer un processus de production ou son contrôle de qualité.

L’Allemagne n’est pas un leader’

Le fait que l’Allemagne ne lance que maintenant les enchères des licences 5G nationales, est un signe de lenteur, selon Volkmar Denner, CEO de Bosch: “En Allemagne, nous ne sommes pas dans une position de leader dans le domaine. Il y a de plus petits pays qui sont bien plus avancés que nous. En tant que pays à haute valeur technologique, nous nous devons de les rattraper. Non seulement sur le plan de la 5G, mais aussi pour tout ce qui viendra après, nous devons simplement devenir le numéro un en connectivité numérique.”

Denner établit volontiers une comparaison avec la construction d’une maison: “Si vous achetez un terrain, vous vous attendez à ce qu’il y ait un branchement possible à l’eau et à l’électricité. Il en va de même pour la connectivité numérique. Si elle manque, vous n’avez rien pour aller de l’avant.”

Belgique: d’autres fréquences

On ne sait pas encore si en Belgique aussi, des fréquences seront dégagées pour des réseaux 5G locaux ou privés. Après nous être renseignés auprès de l’IBPT, nous apprenons que la bande de fréquences 3,4-3,8 GHz est actuellement réservée aux réseaux nationaux des opérateurs.

Selon le régulateur, cela n’exclut cependant pas que ces fréquences puissent être utilisées, si le spectre complet n’est pas vendu. Ce type de réseau pourrait aussi fonctionner dans la bande supérieure à 3,4-3,8 GHz, comme elle fait actuellement l’objet d’une étude en Grande-Bretagne. Pour l’attribution effective des fréquences, le régulateur renvoie cependant la balle dans le camp du prochain gouvernement à qui reviendra la décision.

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