74 pour cent des employés aspirent au ‘droit à la déconnexion’ (même si ce n’est pas toujours évident dans la pratique)

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Michel van der Ven
Michel van der Ven Rédacteur chez Data News.

Depuis le 1er avril, les employés ont le droit d’être inaccessibles après les heures de travail. Il n’empêche que deux membres du personnel sur trois (65%) pensent que le ‘droit à la déconnexion’ n’est pas toujours possible dans la pratique. Un avis partagé du reste par 75% des managers. Voilà ce qui ressort d’une enquête effectuée par iVOX à la demande de l’entreprise malinoise Protime, un spécialiste dans le domaine de l’enregistrement du temps, du planning du personnel et de la collaboration en ligne.

Votre directeur vous envoie pendant votre temps libre un courriel lié au travail, et vous avez tendance à y répondre dans les plus brefs délais. Vous reconnaissez la situation? Oui pour 31% des employés. Dans le cas d’un SMS ou d’un message WhatsApp, plus de la moitié des employés ​(52%) se sentent obligés de répondre. La proportion atteint même 69% dans le cas d’un appel téléphonique. Pourtant, il ne s’agit souvent pas de choses urgentes, selon la moitié des répondants à l’enquête.

Plus obligé

Le ‘droit à la déconnexion’ qui s’applique depuis le 1er avril à tout membre du personnel d’une entreprise occupant plus de vingt salariés, doit en principe changer cette situation. En effet, les collaborateurs ne peuvent plus être obligés de répondre le soir ou le week-end à des messages WhatsApp, coups de fil ou courriels liés au travail. Une bonne chose, selon trois employés sur quatre (74%). Un tiers d’entre eux environ (34%) s’attend ce que le stress au travail diminue donc. Plus ils sont jeunes, plus ils apprécient la mesure. Alors que 80% des personnes de la génération Z jugent que le droit à la déconnexion est une bonne idée, la proportion retombe à 77% chez les ‘millennials’ et à 69% chez les cinquante ans et plus.

Dans la pratique, cela ne se passe cependant pas encore partout – et de loin – comme cela devrait se faire avec le droit à la déconnexion, comme l’ont constaté les enquêteurs. C’est ainsi que les entreprises n’ont en moyenne conclu des accords qu’avec 33% de leurs employés à propos de leur disponibilité après les heures de travail. Tel n’est pas le cas pour 51% des répondants, alors que 16% ont laissé la question en suspens.

Crainte d’une perte d’autonomie

Il semble en outre y avoir de fortes différences en fonction de la taille de l’entreprise. Dans celles qui occupent moins de vingt personnes, des accords concrets sont conclus avec un quart d’entre elles. Les entreprises comptant plus de vingt collaborateurs font un peu mieux, puisqu’elles ont conclu des accords avec 35% de leurs employés à propos de leur disponibilité en dehors des heures de service.

Par ailleurs, tout le monde ne voit pas que des avantages dans le droit à la déconnexion. C’est ainsi que 28% des employés craignent une perte d’autonomie lorsqu’il s’agit de remplir leur temps de travail. D’un autre côté, quasiment un employé sur trois (30%) estime que le mesure aura un effet positif sur son bien-être. ‘Plus de la moitié du personnel (57%) subit en général une forte pression au travail, et quatre collaborateurs sur dix éprouvent des difficultés à décompresser après les heures de travail’, selon l’enquête.

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