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Le méga-procès Encro en appel débutera le 15 septembre
La cour d’appel de Bruxelles a fixé les débats dans le méga-procès Encro, relatif à un vaste trafic de drogue international, à la rentrée judiciaire prochaine. Ils débuteront le 15 septembre 2025 pour quatre journées d’audience complètes par semaine. Ils devraient s’étendre sur onze semaines, soit jusqu’à fin novembre. Ce long procès se tiendra, comme en première instance, sous haute sécurité dans le bâtiment Justitia à Haren.
Le dossier Encro a été introduit mercredi devant la cour d’appel de Bruxelles. Celle-ci a fixé les débats au fond à septembre prochain. En première instance, le procès dans ce dossier a écumé pendant près de six mois les dessous d’un vaste réseau de narcotrafic entre la Belgique et l’Amérique latine. Cent-vingt-huit personnes étaient prévenues, dont 119 ont été condamnées.
En appel, le volumineux dossier s’amincit légèrement. Cinquante-huit condamnés seront rejugés. Néanmoins, il s’agira à nouveau d’un très long procès, aux mesures de sécurité importantes en raison de la dangerosité de certains prévenus.
Le dossier Encro s’est construit à la suite du décryptage par la police belge, avec la coopération des services de police d’autres pays européens, des réseaux de communication sécurisés Encrochat en 2020, puis Sky ECC en 2021. Ces messageries étaient utilisées par des criminels en tout genre, en particulier les trafiquants de drogue, soucieux de rester discrets sur leurs activités.
Grâce aux informations récupérées sur ces réseaux cryptés, et après des mois d’enquête, la police judiciaire fédérale de Bruxelles est parvenue fin 2021 à démanteler un vaste réseau de vendeurs de cocaïne et de cannabis. Ceux-ci opéraient entre l’Amérique latine et l’Europe, via le port d’Anvers.
Au total, 124 individus de diverses nationalités et quatre entreprises sont entrés dans le viseur des enquêteurs. Le dossier, gigantesque avec ses 220.000 pages, a été introduit devant le tribunal correctionnel de Bruxelles le 30 juin 2023. L’examen au fond de l’affaire a ensuite débuté le 18 décembre 2023 au Justitia, l’ancien siège de l’Otan, à Haren. Les débats se sont étalés sur près de six mois, jusqu’au 7 mai 2024.
Le 29 octobre suivant, après une longue délibération, le tribunal a tranché. Dans un jugement long de 1.400 pages, il a condamné 115 individus et les quatre entreprises pour des préventions telles que participation à une organisation criminelle, détention et vente de stupéfiants, détention illicite d’armes, séquestration, tentative d’extorsion, recel et blanchiment. Neuf personnes ont par ailleurs été acquittées.
Parmi les trois principaux prévenus, l’Algérien Abdelwahab G. a obtenu la peine de prison la plus lourde, soit 17 ans. Le Bruxellois Bilal I. a quant à lui écopé de 15 ans d’emprisonnement. Et l’Albanais Eridan M.G., cerveau repenti, a été condamné à 14 ans de prison. Le tribunal a également prononcé des confiscations avoisinant les 60 millions d’euros.