Belgacom en route vers le ‘tout-ip’

Ce ne sera pas une révolution, mais plutôt une évolution vers un réseau ‘all-ip’. “Nous ne sommes pas des adeptes d’une migration forcée de nos clients”, explique Scott Alcott, vice président exécutif de Belgacom Service Delivery Engine.

Ce ne sera pas une révolution, mais plutôt une évolution vers un réseau ‘all-ip’. “Nous ne sommes pas des adeptes d’une migration forcée de nos clients”, explique Scott Alcott, vice président exécutif de Belgacom Service Delivery Engine.

“Les anciens réseaux tels PSTN, ISDN et les lignes louées basiques disparaîtront à terme, mais nous n’obligerons pas nos clients à migrer. Nous suivrons le marché à la bonne vitesse. Nous parlons d’une évolution, par laquelle nous modifierons les systèmes IT et le réseau, dans le but d’offrir un réseau d’accès ‘high bit rate’ pour les services de médias, jeux et IT”, ajoute Scott Alcott.

Ce ne sera donc pas une approche à la BT qui applique des dates butoirs strictes pour son réseau du 21ème siècle. “Nous agirons certainement en concertation avec le régulateur qui nous a demandé un ‘blueprint’ et une feuille de route. Les premiers entretiens avec l’IBPT ont par ailleurs déjà commencé, et nous en sommes à mi-chemin. En fin de compte, il s’agira d’une intervention limitée dans une première phase. Nous disposons de plus de 600 emplacements pour nos commutateurs. Nous en remplacerons 50 à 60 par de nouvelles plates-formes et points de connexion. Au moment où nous annoncions ces projets, il y a déjà eu des protestations… que nous avions d’ailleurs anticipées. Nous ne savons vraiment pas que faire sans provoquer aussitôt une levée de boucliers, poursuit Alcott.

Il s’agira d’une mise à niveau pour nos clients, mais aussi pour les autres opérateurs qui veulent réagir aux nouveaux services. Vous savez, nous investissons 600 millions EUR par an et nous attendons des autres opérateurs qu’ils disposent aussi d’un capital suffisant et soient solides au niveau opérationnel.”

Précédemment, on avait cité la date de 2012. “J’ai dit qu’il faudra quelque 5 ans pour mettre à niveau le réseau et les systèmes IT. Notre stratégie n’est pas de mettre les clients au pied du mur, afin de les forcer à migrer un jour ou l’autre.”

On ne sait pas encore quels seront les 60 emplacements. Scott Alcott ne souhaite pas citer de noms: “Nous n’avons pas encore trouvé d’accord à ce propos avec le régulateur. Il s’agira de sites avec beaucoup de clients, où nous attendons un essor rapide des services IP. Ce ne seront pas forcément des villes. Nombre de facteurs techniques interviendront également. Ce produit ne devrait en fait pas se trouver sur l’écran radar de l’utilisateur final. Nous continuerons à en assurer la continuité. Il ne s’agira pas d’un scénario disruptif, mais d’un ‘inside the house stuff’.” Un contrôle de A à Z

Un contrôle de A à ZBelgacom possède aujourd’hui une couverture VDSL de 62% à des vitesses atteignant 20 Mbit/s et des services TV haute définition sur VDSL2. “Nous investissons chaque année 11% de notre chiffre d’affaires environ. Certains me demandent si ce montant va diminuer, une fois que le projet Broadway sera terminé… Cela fait 20 ans que je suis dans le métier. Nous devrons continuer à investir ces montants pour pouvoir suivre pas à pas la technologie et les services en évolution rapide.”

Scott Alcott s’attend aussi à ce que les données mobiles décollent dans les deux ans à venir: “Il y a aujourd’hui 250.000 appareils 3G en Belgique. Le marché des entreprises utilisera toujours plus les services, et il en ira ensuite de même avec les utilisateurs finaux.” Belgacom possède aujourd’hui 80% de couverture 3G, nettement plus que ses concurrents Mobistar et Base.

“En fin de compte, nous voulons en arriver à 100% de couverture. HSDPA et HSUPA figurent sur notre feuille de route, mais aussi LTE (Long Term Evolution). Ce qui nous distingue des autres opérateurs, c’est que nous prévoyons sur les réseaux fixe et mobile des points de contrôle communs, afin qu’ils soient interopérables. Il s’agira de véritables services de convergence et non pas des services fixes et mobiles en vrac.

Les services seront fournis sur les deux réseaux, avec une facture et un support uniques. Cette convergence se retrouvera aussi au niveau opérationnel: ‘end-to-end’. A cette fin, nous devrons prévoir un ‘converged operation center’ pour y faire tourner et contrôler tous les services. Rayon ‘ordering & provisioning’, il s’agit aujourd’hui encore d’un mix. Nous en sommes seulement à la version 1.0.

Mon travail consistera à regrouper ces plates-formes, afin de proposer des niveaux de service supérieurs. Le ‘move to all-ip’ n’est peut-être pas l’expression ad hoc dans la mesure où il semble qu’il ne s’agisse que du réseau, alors que cela concerne l’ensemble de la plate-forme IT-métier. Nous espérons être prêts à la fin de l’année avec une première version de cette plate-forme pour le contrôle réseau et les services d’arrière-guichet. Ensuite, nous poursuivrons avec les systèmes IT.”Microsoft

MicrosoftScott Alcott admet que les fournisseurs affrontent la tempête. “Les télécoms sont une activité toujours disruptive, où il faut sans cesse se remettre en question. C’est affolant de faire étalage de nouvelles technologies et de nouveaux services tous les deux ou trois ans. Voilà pourquoi nous essayons d’être plus explicites à propos des ‘blueprints’, feuilles de route et autre pistes de réflexion avec nos fournisseurs comme Alcatel-Lucent. Traditionnellement, nous discutions avec des fournisseurs de produits télécoms, alors qu’aujourd’hui, nous parlons toujours plus de services ‘close at the edge’.

Avec Microsoft, avec qui nous parlons constamment de ‘desktop’ et de systèmes d’exploitation, nous visons également davantage d’interaction. Elle est enthousiaste vis-à-vis de notre plate-forme IPTV. Microsoft est le n° 1 en logiciels TV en environnements opérateurs et souhaiterait être impliquée en Belgique.”

Scott Alcott estime que nous n’en sommes encore qu’au début de l’évolution TV avec l’intégration web comme nouvelle application. “Belgacom occupe une excellente position. Nous évoluons vers une convergence opérationnelle entièrement partagée tant sur le plan IT que sur celui des réseaux. Cela nous rend d’autant plus uniques vis-à-vis des concurrents.”

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