Apple et Samsung mises à l’amende en Italie pour obsolescence programmée

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L’autorité italienne en charge de la concurrence a infligé hier mercredi une amende de 10 millions d’euros au groupe technologique Apple et une autre de 5 millions d’euros à son concurrent Samsung à cause d’une obsolescence programmée de leurs appareils.

Au niveau mondial, nombre d’enquêtes ont démarré à l’encontre des deux entreprises susmentionnées, mais c’est en Italie que sont tombées les premières sanctions. “Apple et Samsung ont eu recours à des pratiques commerciales déloyales”, conclut l’autorité italienne. Des mises à jour logicielles sur des téléphones d’Apple et de Samsung ont “provoqué de sérieux problèmes et réduit sensiblement leurs performances” et ce, en vue d’inciter les propriétaires à acquérir plus rapidement un nouvel appareil.

C’est ainsi que Samsung a forcé les propriétaires d’un smartphone Note 4 à installer une nouvelle version d’Android prévue pour le nouveau modèle Note 7, ce qui a ralenti fortement les anciens appareils. Il en a été de même chez Apple, qui a amené les propriétaires d’un iPhone 6 à installer le système d’exploitation qui avait été développé pour l’iPhone 7, puis à exécuter une mise à jour qui a causé des problèmes similaires à ceux qu’ont connus les propriétaires d’un appareil Samsung.

Apple en manque d’informations sur les batteries

L’amende infligée à Apple est deux fois plus élevée que celle infligée à Samsung, parce que l’entreprise américaine a négligé d’informer correctement ses clients sur les caractéristiques “essentielles” de ses batteries au lithium, en l’occurrence sur leur autonomie moyenne et sur les modalités de maintenance. L’autorité italienne avait en janvier entamé une enquête suite à des plaintes de consommateurs. “Il s’agit d’une décision historique qui restaure le droit du consommateur de jouir de produits qui fonctionnent bien”, indique l’organisation belge de défense des consommateurs Test Achats dans une réaction. “Désormais, il ne sera plus possible d’alléguer l’excuse, selon laquelle la matériel serait trop vieux pour supporter un logiciel récent.”

En Belgique aussi, Test Achats a pointé du doigt certaines pratiques suite à une enquête datant de janvier 2016 consacrée aux mises à jour de Samsung et d’Apple. “Le consommateur ne peut plus être la victime d’innovations, où il ne peut jouir que pendant une durée limitée de son appareil acheté à prix fort”, y déclare-t-on. L’organisation de défense des consommateurs déclare vouloir étudier les effets de cette “décision historique” durant les prochaines semaines, conjointement avec ses organisations-soeurs en Italie, au Portugal et en Espagne. Elles veulent surtout examiner “dans quelle mesure cette décision pourrait avoir une conséquence sur une demande d’indemnisation de la part de consommateurs éventuellement concernés”.

Une amende limitée

Apple avait reconnu fin de l’année dernière qu’elle ralentissait en effet sciemment les anciens iPhone, tout en citant une raison singulière à cela. A l’entendre, Apple limite la vitesse des appareils équipés d’ancienne batteries, afin d’éviter les plantages en raison d’accus, dont la capacité n’est plus optimale. Ensuite, Apple publia aussi des excuses publiques et réduisit ses frais de remplacement des batteries. Il n’empêche que l’autorité italienne en charge de la concurrence n’a pas jugé ces gestes suffisants et a donc infligé à la marque à la pomme une amende de 10 millions d’euros. Cela peut paraître beaucoup, mais ce n’est finalement pas grand-chose en comparaison avec le ‘trésor de guerre’ accumulé par Apple: au début de cette année, l’entreprise possédait en effet encore plus de 250 milliards de dollars sur ses comptes bancaires. Reste maintenant à savoir si cette amende va modifier les pratiques commerciales des deux entreprises en question.

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