Apple a-t-elle injecté 2 milliards dans Sharp?

Guy Kindermans Rédacteur de Data News

Tout semble indiquer qu’Apple a investi deux milliards de dollars dans son fournisseur en difficultés Sharp au cours du précédent exercice.

Tout semble indiquer qu’Apple a investi deux milliards de dollars dans son fournisseur en difficultés Sharp au cours du précédent exercice.

Selon Horace Dediu, analyste chez Asymco, l’on peut conclure sur base du rapport annuel d’Apple que l’entreprise américaine a injecté deux milliards de dollars dans son fournisseur japonais d’écrans pour l’iPhone5. Ce faisant, Apple se serait assuré que les livraisons de Sharp ne s’interrompraient pas brusquement en raison d’une faillite. Dans ce cas, les unités de production auraient en effet pu être vendues, sans respecter les contrats en cours avec Apple. Or dès à présent, Apple éprouve des difficultés à maintenir à niveau ou à stimuler le flux de composants, en vue de répondre à la demande du nouvel iPhone.

Dediu indique que les investissements en capital d’Apple au cours de son exercice précédent (qui s’est clôturé fin septembre 2012) étaient avec 10,3 milliards de dollars finalement 2,3 milliards de dollars supérieurs à ce qui avait été prévu dans le rapport annuel précédent. Et cela sans la moindre trace correspondante dans les dépenses en espèces. Selon Dediu, cela signifie qu’Apple a inscrit dans ses propres livres, tardivement durant son exercice (quatrième trimestre) une ligne de production d’écrans pour un montant de quelque deux milliards de dollars et l’a acquittée par le biais d’un paiement anticipé de composants. L’année dernière, la position financière de Sharp s’est fortement aggravée, tellement même que l’on a eu des craintes pour la pérennité de l’entreprise.

Apple s’est assuré ainsi non seulement un flux ininterrompu d’écrans, mais conserve aussi une palette de fournisseurs, à présent qu’elle a coupé les liens avec Samsung devenue entretemps un rival.

Par ailleurs, Apple a encore pas mal d’autres chats à fouetter au niveau de la production de l’iPhone, car ce dernier semble difficile à assembler. Il est malaisé de faire face à la demande, car “il n’est pas aisé de fabriquer les iPhone”, a déclaré Terry Gou, le président du fournisseur Foxconn. Pour rendre l’appareil aussi mince que possible, ses concepteurs ont manifestement choisi avec beaucoup de circonspection les composants avant de les assembler. Le résultat est certes étonnant, mais ce n’est donc pas un parfait exemple de ‘design for manufacturability’.

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