
Amazon renonce (partiellement) à Oracle

Au terme d’années de chamailleries entre Oracle et Amazon, la division à la consommation de la dernière citée a finalement désactivé la toute dernière base de données d’Oracle. L’énorme projet migratoire s’avère surtout une affaire de prestige pour Amazon.
Amazon annonce fièrement que sa division à la consommation a désactivé sa dernière base de données d’Oracle. Le projet migratoire a duré quelques années, durant lesquelles 75 péta-octets de données internes, en provenance de quasiment 7.500 bases de données d’Oracle, ont migré vers les services database d’AWS.
Par souci de clarté, il ne s’agit en l’occurrence que des services à la consommation d’Amazon, tels Alexa, Amazon Prime, Prime Video, Kindle, Twitch et Zappos. On y trouve aussi la plate-forme de paiements pour les consommateurs et les systèmes de vente au détail internes, exception faite de certaines applications externes, du fait qu’elles ne sont que peu liées à Oracle.
Cette migration est d’une part particulière, parce qu’Amazon, de par sa taille, est/était un important client d’Oracle. Mais d’autre part, il est question ici surtout d’une affaire d’honneur entre deux concurrents, Oracle étant depuis longtemps le principal fournisseur de bases de données au monde. AWS possède pour sa part une position ultra-dominante dans le nuage, où Oracle ne peut rivaliser.
Le CEO d’Oracle, Larry Ellison, se moque depuis des années déjà d’AWS. Chaque fois qu’il prend la parole sur scène à propos des bases de données de son entreprise dans le nuage, il insiste sur le fait qu’elles sont bien plus rapides et plus économiques que celles d’AWS. Il ne manque par contre jamais non plus l’occasion d’affirmer qu’AWS est l’un des principaux clients d’Oracle, parce qu’elle en a besoin.
C’est ce genre de déclarations qui a motivé Amazon ces dernières années à faire grand cas de la migration. A présent qu’elle est terminée, Amazon insiste sur le fait qu’elle a réduit de soixante pour cent ses coûts en bases de données, qu’elle a diminué de quarante pour cent la latence de ses applis, et qu’elle a décru de septante pour cent ses frais généraux administratifs en bases de données. Tout cela avec peu ou pas de temps d’arrêt.
Il nous faut faire observer ici qu’Oracle possède depuis quelque temps des bases de données autonomes, qui réduisent radicalement les frais généraux par exemple. Mais cet argument n’aura sans doute que peu d’écho chez Amazon, qui peut à présent encore utiliser la migration pour démontrer aux clients qu’ils peuvent échanger leur infrastructure Oracle contre une petite place sur les serveurs de Jeff Bezos.
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