Agoria guère nuancée vis-à-vis de la SNCB

Luc Blyaert était rédacteur en chef de Data News

‘Une politique à court terme imprévoyante’, voilà comment Agoria qualifie le projet du département des relations humaines de la société des chemins de fer belges d’inciter au moyen de primes ses collaborateurs à lui trouver des informaticiens.

‘Une politique à court terme imprévoyante’, voilà comment Agoria qualifie le projet du département des relations humaines de la société des chemins de fer belges d’inciter au moyen de primes ses collaborateurs à lui trouver des informaticiens.

Ces déclarations de Paul Soete, administrateur délégué d’Agoria, ne sont pas dirigées contre la solide augmentation des salaires des trois chefs de la SNCB. Il n’y a eu du reste étonnamment guère de protestation politique contre leur rémunération commune d’1,46 million d’euros bruts en croissance de 4,6 pour cent, ceci dit en passant.

Paul Soete défend ici les intérêts des fournisseurs de technologies et craint que la SNCB aille pêcher les 1.800 informaticiens et techniciens qu’elle recherche dans l’étang des membres d’Agora. Voilà raison de la ‘politique à court terme imprévoyante’. Chaque employeur offre en effet lui-même et librement un environnement de travail, un espace de développement et des opportunités de progression à ses employés. Si ces derniers voient et obtiennent davantage de possibilités et de meilleures conditions de travail ailleurs, ils s’en vont tout simplement. Qu’il y ait un système de primes ou non. Vous avez les collaborateurs que vous méritez.

L’attribution d’une prime pour quiconque propose des profils valables, n’est du reste pas neuve. Elle a déjà été de mise fin des années ’90 pendant les années de vaches grasses. Tout qui pouvait compter jusqu’à dix, était à l’époque recruté au sein du département IT, recevait une BMW et un solide salaire. Les entreprises IT ont souffert des années durant de cette approche RH ridicule.

L’on peut aussi se poser des questions sur le montant de la prime, 500 euros, accordée sur le thème ‘deviens mon collègue et par ici la caisse’. Ne serait-ce pas tout autant possible avec la moitié de cette somme? Ou en la scindant entre l’entremetteur et le nouveau venu?

Le fait que la SNCB doit engager dans l’urgence de nouveaux informaticiens, c’est une évidence. Rien que pour lancer le projet SAP en 2007, il avait fallu 250 consultants à temps plein. “Si l’on comptabilise le nombre de consultants SAP à la SNCB, l’on pourrait penser qu’il s’agit d’un programme de la NASA qui prévoit de lancer un train vers la lune”, déclarait récemment un lecteur dans La Libre Belgique.

En outre, l’ICT dans le secteur du transport, comme dans tous les segments de la société, gagne toujours plus en importance. Pensez à la catastrophe ferroviaire de Halle à la mi-février, où le système de sécurité TBL+ quasi inexistant n’avait pas fonctionné, ce qui fit 19 victimes. Que la SNCB engage des informaticiens et des techniciens dans les plus brefs délais. S’il le faut avec une prime à la clé. Cela ne pourra que profiter au transport et, donc, en fin de compte aussi à nos trajets domicile-travail et vice-versa.

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