Luc Blyaert

A peine quelques directrices dans le top 100

Luc Blyaert était rédacteur en chef de Data News

Les chiffres sont suffisamment parlants: dans le top 100 des entreprises ICT belges, il n’y en a que 5 (!) qui sont dirigées par une femme. Et dans le top 250 des entreprises réalisant un chiffre d’affaires supérieur à 15 millions €, l’on en recense un peu plus de 10. Récemment, Dominique Leroy a été nommée à la tête d’une entreprise du Bel 20. Un travailleur sur 5 seulement dans le secteur ICT a une femme comme patronne. Seuls 19 % des entrepreneurs sont des femmes. Bref, le chemin à parcourir est encore long…

Les chiffres sont suffisamment parlants: dans le top 100 des entreprises ICT belges, il n’y en a que 5 (!) qui sont dirigées par une femme. Et dans le top 250 des entreprises réalisant un chiffre d’affaires supérieur à 15 millions €, l’on en recense un peu plus de 10. Récemment, Dominique Leroy a été nommée à la tête d’une entreprise du Bel 20. Un travailleur sur 5 seulement dans le secteur ICT a une femme comme patronne. Seuls 19 % des entrepreneurs sont des femmes. Bref, le chemin à parcourir est encore long…

Voici 6 ans, Data News organisait son premier événement Shegoesict. Et un an plus tard, nous élisions la première ICT Woman of the Year. A l’époque, en 2009, il régnait un grand scepticisme. Ce genre de récompense était-il bien nécessaire? Les femmes ne devaient-elles pas elles-mêmes tracer et déterminer complètement leur carrière? Gravir les échelons en ne comptant que sur leurs propres forces? Un tel prix ne constituait-il pas une sorte de stigmatisation? Des questions qui reviennent encore aujourd’hui sur le tapis. Mais le récent Corporate Gender Gap Report présenté lors du sommet économique de Davos montre que les modèles à suivre constituent encore et toujours les obstacles majeurs pour les jeunes femmes dans le choix de leur carrière. Avec à peine 5 directrices dans le top 100 des entreprises ICT belges, l’on peut difficilement parler d’une profusion de modèles à suivre. Nombre de femmes refusent du reste encore de prendre part à la compétition ICT Woman of the Year, préférant souvent rester discrètes . Elles se sont battues pour arriver où elles sont et elles en sont fières, sans plus.

Entre-temps, nous avons quand même pu récompenser plusieurs de ces femmes de valeur. Pensons à Ingrid De Latte (NextiraOne), Saskia Van Uffelen (Bull), Martine Tempels (Telenet), Ada Sekirin (Business&Decision) et à présent donc Pascale Van Damme (Dell). Toutes des femmes de qualité qui sont, chacune à sa façon, des modèles à suivre pour les jeunes filles . En 2009, la Belgique se classait encore à la 33e place du Global Gender Gap Index. Aujourd’hui, elle est remontée au 12e rang. C’est là une belle progression, mais une place dans le top 10 est le minimum que l’on puisse ambitionner pour un pays dit développé .

Nous n’aborderons pas ici le débat sur les quotas relatifs au nombre minimum de femmes dans les conseils d’administration. La commissaire de l’UE Viviane Reding l’a résumé par ces mots: ‘I don’t like quota, but I like wat quota do’. Nombre de dirigeants d’entreprise nous ont du reste demandé notre avis ces derniers mois. Pour savoir quelles femmes du secteur ICT ils devraient pouvoir intégrer à leur conseil d’administration. Cela en dit déjà long sur leur connaissance du sujet. Mais les femmes doivent aussi se “montrer” en dehors de leurs murs et débattre de l’avenir.

La commissaire Neelie Kroes affirmait récemment que davantage de femmes dans le secteur technologique générerait une croissance annuelle du PNB européen de 9 milliards €. Si la pertinence de tels chiffres peut être remise en question, il est clair qu’il y a trop peu de jeunes femmes dans l’ ICT. A peine 10 % des étudiants ICT sont des étudiantes. L’ambition d’en arriver à 25 % dans les années à venir, serait un beau résultat. Voilà pourquoi nous avons créé depuis 3 ans aussi l’événement Young ICT Lady of the Year. L’enthousiasme et l’approche mature de ces jeunes femmes nous surprennent à chaque fois. Sans parler d’initiatives telles Coderdojo qui peuvent attirer les jeunes vers le biotope ICT. C’est sans aucun doute réjouissant et prometteur pour l’avenir.

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