1 Belge sur 5 utilise l’eID au travail

Kristof Van der Stadt
Kristof Van der Stadt Rédacteur en chef chez Data News

Quelque 44 pour cent des travailleurs belges utilisent leur carte d’identité électronique (eID) à la maison, mais seulement 20 pour cent dans leur entreprise. Il y a donc encore du pain sur la planche.

Quelque 44 pour cent des travailleurs belges utilisent leur carte d’identité électronique (eID) à la maison, mais seulement 20 pour cent dans leur entreprise. Il y a donc encore du pain sur la planche.

Voilà ce qui ressort d’une étude réalisée par Indigov, une émanation de KU Leuven, et l’éditeur de logiciels SAP auprès d’un panel représentatif de 1.000 travailleurs belges. Une proportion importante semble posséder notamment un lecteur d’eID. Environ un tiers d’entre eux en dispose en effet d’un lecteur chez eux, mais seulement 18,8 pour cent en ont un au travail. Les principales applications pour lesquelles l’eID est utilisée, sont le renvoi en ligne de la déclaration d’impôts via Tax-on-Web, la demande de documents à la commune ou l’accès à la bibliothèque ou au parc à containers.

L’eID est nettement moins utilisée pour se connecter à des applications d’entreprise (4,7 pour cent), pour accéder à certains fichiers sur le réseau de l’entreprise (5,1 pour cent) ou simplement pour se brancher sur le PC professionnel (7,5 pour cent). Il n’y a que comme moyen d’authentification pour pénétrer dans sa propre entreprise ou dans d’autres sociétés que l’eID est assez souvent utilisée (23,4 pour cent). “Néanmoins, il semble y avoir un contraste entre le désir d’utiliser l’eID au travail et la réalité”, déclare Bart Van der Biest, responsable du secteur public chez SAP. “Les personnes interrogées paraissent toujours davantage intéressées à utiliser l’eID qu’elles ne le font vraiment.”

Chez SAP, on estime que l’eID constitue une opportunité dans l’entreprise. “La sécurité et l’authentification que l’eID offre par exemple dans le cas d’une tendance à la SaaS, nous paraissent sensées”: voilà un exemple cité par Danny Van Heck, managing director de SAP Belgique. “Il y a aussi une tendance à l”accountability’, à savoir le contrôle des étapes effectuées dans les processus business. En outre, le composant environnemental – moins de papier – joue également un rôle important. De plus, l’authentification peut être utile pour le télétravail.” Et SAP de passer en revue trois cas de la manière dont l’eID peut s’avérer pratique en combinaison avec du logiciel SAP propre, notamment via la création rapide d’utilisateurs dans les systèmes SAP propres, via les signatures électroniques pour les commandes clients et via les logins sécurisés des clients sur le portail des clients.

Le fait que SAP mette sa confiance dans l’eID – et veuille aussi vraiment préconiser son application dans son propre écosystème – ne signifie cependant pas que le travailleur belge moyen en soit déjà arrivé à ce point. Les adversaires et les adeptes de la carte s’équilibrent plus ou moins, selon l’enquête. Le principal obstacle à la percée de l’utilisation de l’eID est, selon Van Heck, le manque de connaissance de ses possibilités.

Il existe aussi la crainte du manque de robustesse de la carte même: ne doit-elle pas, comme la carte de banque, être régulièrement remplacée pour éviter les problèmes? Bert Beyl du Fedict répond “que la carte est prévue pour une utilisation très intensive, mais que beaucoup de gens ne le savent tout simplement pas. Il nous appartient de faire passer le message.”

Beaucoup de gens craignent aussi pour la continuité de l’entreprise, s’ils venaient à perdre leur carte, alors qu’ils en ont besoin pour leur business. “Le remplacement de la carte est l’affaire des autorités locales”, ajoute Beyl. “Nous aspirons à une norme fixe pour toutes les communes, comme par exemple le replacement de la carte dans les deux semaines.” Il reste aussi des questions ouvertes à propos d’un cadre juridique suffisamment large pour l’utilisation de la carte dans les entreprises.

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