Test: Nokia 3210 4G – ‘digital detox’ pour… 79 euros

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Prix conseillé - 79,99 euros (tva incl.)

Kristof Van der Stadt
Kristof Van der Stadt Rédacteur en chef chez Data News

Nostalgie d’un téléphone d’il y a 25 ans ? Ce voyage dans le temps s’affiche à 79 euros, le prix d’une digital detox ou désintoxication numérique en français.

À l’époque où les applications n’existaient pas encore, on ne parlait pas encore de smartphone, mais de GSM ou de téléphone mobile. Les GSM dotés de fonctions spéciales étaient appelés feature phones, un terme qui est encore parfois utilisé. Mais, en 2024, le contraire d’un smartphone se voit aussi parfois affubler du surnom dumbphone et c’est exactement le créneau de cette version retravaillée du Nokia 3210.

HMD Global possède la marque Nokia depuis 10 ans – ce fabricant finlandais a racheté la marque à Microsoft en 2014, ndlr – et a déjà sorti en 2017 une version retravaillée de l’emblématique Nokia 3310, souvent qualifié d’indestructible. HMD joue à nouveau la carte de la nostalgie en ressortant le 3210 du placard et en le dotant d’un style ‘plus moderne’.

Un habillage qui lui va comme un gant. Ce téléphone se décline en trois couleurs : Scuba Blue, Grunge Black et Y2K Gold. Nous avons reçu en test cette livrée en or flashy qui suscite des mimiques approbatrices. Mais jouons cartes sur table, ce 3210 ne ressemble pas vraiment au 3210 original de 1999. Les boutons de commande sont différents et l’écran IPS LCD de 2,4 pouces de la version remaniée est également beaucoup plus grand. Le 3210 original était également beaucoup plus lourd – un peu plus de 150 g contre 89 g pour cette version. Si HMD voulait miser sur la nostalgie, elle aurait pu faire un peu mieux.

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Non pas des heures, mais des jours et semaines !

Cependant, la batterie externe que vous devez d’abord insérer dans votre appareil reçoit la mention « Bien » au sens nostalgique du terme. Autre élément qui rappelle cette époque : l’autonomie de la batterie en mode veille, particulièrement longue, qui a toutefois une capacité de ‘seulement’1 450 mAh.

Se comptant en semaines plutôt qu’en jours, cette autonomie exceptionnelle n’est que logique, car le téléphone n’a pratiquement aucun processus énergivore en arrière-plan. Et c’est précisément l’objectif de ce 3210 : une échappatoire pour celles et ceux qui veulent prendre du recul par rapport aux réseaux sociaux, à l’internet et au flot incessant de notifications et d’applications. En toute honnêteté, c’est aussi le seul scénario d’utilisation que nous voyons, car ses fonctions sont à tout le moins limitées : passer des appels, envoyer des SMS et jouer à de vieux jeux comme le légendaire Snake. En théorie, il est possible d’en faire un peu plus, car il dispose d’une radio 4G – eh non, cela n’existait évidemment pas en 1999 – et d’une icône « internet » qui lance un navigateur très limité. Quoi qu’il en soit, ce n’est pas le but de les utiliser : ces fonctions n’en ont pas l’aspect, de nombreux sites ne se chargent pas non plus, et tout est d’une lenteur… affligeante. Il s’agit plutôt d’un navigateur qui permet, ‘en cas d’extrême urgence’, de continuer à chercher quelque chose. Il est équipé d’un appareil photo, mais vous n’aurez pas non plus envie de l’utiliser : 2 mégapixels, c’est vraiment chiche. De plus, il n’est que peu exploitable à l’extérieur ou avec une lumière artificielle plus que suffisante. Par contre, si vous souhaitez prendre des photos dans le style des années 2000, vous avez tout bon.

Pas de wifi, mais double SIM

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Quid de la mémoire de stockage ? Vous vous contenterez de 128 Mo et de 64 Mo de mémoire de travail. L’emplacement MicroSD permet d’ajouter jusqu’à 32 Go de fichiers. Le wifi n’est pas au programme, d’ailleurs pourquoi le devrait-il si vous avez décidé de faire une cure de désintoxication numérique ? En revanche, vous disposez de la connexion Bluetooth 5.0 : vous pouvez donc téléphoner avec des écouteurs sans fil sans le moindre problème. Les écouteurs filaires sont utiles si vous souhaitez écouter la radio FM intégrée – oui, vous lisez bien, il en est doté, car le câble fait également office d’antenne, le tout permettant de réduire considérablement le bruit de la réception. Par défaut, la radio FM est diffusée via le haut-parleur intégré. Désolé de taper sur le même clou, mais, une fois encore, ne vous attendez pas à une qualité audio de haut vol… Tous les sons sont stridents, les aigus sont omniprésents et les basses brillent par leur absence. La radio peut fonctionner en arrière-plan pendant vous utilisez d’autres applications sur votre téléphone : ce dumbphone vous donne là un petit goût du multitâche.

En revanche, nous avons aussi eu une bonne surprise, car le Nokia 3210 peut accueillir deux cartes SIM pour ses 79 euros. Replaçons-nous un moment dans le contexte de la désintoxication numérique de ces vacances. Il est alors très agréable d’utiliser sa propre carte SIM d’une part, et celle de son partenaire de voyage, d’autre part – ou, le cas échéant, une carte SIM d’un opérateur local pour éviter les frais de roaming. Ainsi, vous restez joignable par téléphone ou par SMS, mais vous pouvez oublier les applications sociales – si tant est que vous le souhaitiez.

Conclusion

Avez-vous besoin d’une digital detox ? Si oui, vous pouvez envisager le Nokia 3210. Si votre achat est motivé par la nostalgie, c’est toutefois un coup dans l’eau, car le ‘nouveau’ Nokia 3210 ne ressemble guère à l’ancien. Petit parfum de tromperie sur la marchandise, qui donne l’impression que HMD en veut surtout à votre argent en invoquant des arguments de nostalgie fallacieux. En résumé : échec pour la nostalgie, mais réussite comme partenaire de désintoxication numérique.

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