“La meilleure montre connectée du moment”, voilà comment Samsung qualifiait la Gear S3 lors de sa présentation à IFA. Au bout de deux semaines d’utilisation du gadget, l’expression garde certes encore et toujours son sens, mais votre serviteur a quand même quelques remarques à formuler.
Test: la Gear S3 de Samsung est-elle la montre connectée à acheter?
Une élégante montre connectée, voilà le descriptif qui sied le mieux à la Gear S3. Au niveau du design, on la distingue à peine d’une montre classique. Sa recharge s’effectue via un chargeur sans fil, et sa commande au moyen de deux boutons et d’un anneau rotatif s’avère très aisée.
Comme la plupart des montres connectées, la S3 dispose d’un compteur de pas et d’indicateurs de sommeil et de mouvements. Il en résulte qu’on la consulte plus rapidement que le smartphone lors de ses activités physiques. L’altimètre incorporé est agréable, mais s’apparente à un gadget dans la pratique, à moins que vous ne soyez pilote ou parachutiste. Pouvoir rechercher la S3 via son smartphone s’avère très pratique pour celui/celle qui l’égarerait facilement.
En fait, on ne peut pas dire de la S3 que ce soit un piètre appareil, au contraire. Sa batterie tient sans problème le coup trois à quatre jours, et la placer sur le chargeur, le temps d’une longue douche, suffit déjà pour lui offrir une autonomie d’une journée minimum.
J’ai pu appeler rapidement mes contacts à partir de ma montre et recevoir les notifications de Whatsapp, et lire des SMS, messages Twitter et d’autres applis encore sans problème. Il est aussi possible de saisir du texte via l’écran mais comme il est petit, cela ne s’avère guère pratique. J’apprécié par contre la possibilité de répondre rapidement avec des modèles tout faits.
Peu de nouveautés pour un prix élevé
Je reste cependant sur ma faim. Cette remarque vaut tant pour la Gear S3 que pour la plupart des autres montres connectées sur le marché. Pour 399 euros (le prix conseillé de la S3), l’on dispose néanmoins d’une jolie montre dont la principale propriété est que l’on doive moins souvent retirer le smartphone de sa poche.
C’est ainsi que la Gear S3 vous révèle combien de temps vous avez dormi et si votre sommeil a été efficient sur base de vos mouvements. En deux semaines, votre serviteur a ainsi surtout obtenu la confirmation de ce qu’il savait en réalité déjà: je vais me coucher trop tard et je me lève en moyenne une fois par nuit pour une visite aux toilettes…
Quiconque dépense quasiment 400 euros pour une montre, mérite de ne devoir installer au grand maximum qu’une seule appli pour la commander entièrement, sans login supplémentaire.
Facile à tromper
J’ai cependant des objections à formuler à propos de la qualité du capteur de mouvements. C’est ainsi que la S3 prévient quand on est resté immobilisé une heure durant, mais elle vous considère comme de nouveau en pleine activité dès que vous avez secoué votre poignet. Le fait que le capteur soit si facile à tromper, nous fait supposer que d’autres activités du poignet comme hacher menu des légumes par exemple soient aisément comptabilisées comme intensives, ce qui rend le compteur de calories moins pratique.
Il y a cependant des points d’amélioration. La S3 peut être utilisée sans smartphone, mais si vous voulez l’utiliser en combinaison avec lui, vous devrez télécharger l’appli Samsung Gear. Si vous voulez avoir une meilleure vision de vos mouvements, vous devrez y ajouter l’appli S Health. Et si vous souhaitez utiliser des applis externes telles Spotify, vous aurez besoin, pour une raison qui m’échappe, d’un compte Samsung. Et si vous désirez acquérir des cadrans supplémentaires, vous devrez passer par votre smartphone.
Quiconque dépense quasiment 400 euros pour une montre, mérite de ne devoir installer au grand maximum qu’une seule appli pour la commander entièrement, sans login supplémentaire.
La Belgique zéro point
De plus, nous avons le sentiment que Samsung n’a pas encore vraiment préparé la S3 pour le marché belge. D’origine, la montre est fournie avec l’appli News Briefing (Flipboard). C’est pratique pour recevoir en catimini des infos durant une ennuyeuse réunion, mais pour lire des articles complets, il convient de passer au smartphone, ce qui réduit d’autan l’utilité d’une montre connectée.
Qui plus est, aucune actualité belge n’est supportée. L’on est orienté vers des sites français, néerlandais, britanniques ou américains en fonction de la langue du pays. Point de lesoir.be, dh.be, levif.be, lavenir.be, Lalibre.be ou… Datanews.be dans l’offre, et l’on ne peut pas les ajouter soi-même. Et pour actualiser l’appli, il faut se connecter avec un compte Samsung, dont je ne vois toujours pas la nécessité.
Après avoir testé la Gear S3 pendant deux semaines, je ne peux pas dire que ce soit une montre de piètre qualité, mais sa valeur ajoutée, tout comme celle d’autres montres connectées du reste, est si limitée qu’elle ne me manquera pas ou qu’elle ne m’incitera pas à débourser 399 euros pour l’acquérir vraiment.
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