L’IA va-t-elle coûter des emplois ? Ou va-t-elle surtout créer des emplois plus intéressants ? Et si c’est le cas, à quoi faut-il s’attendre ? Trop souvent, lorsqu’on pense à l’IA, on pense technologie et processus, mais on oublie le troisième élément : les gens. Or, ceux-ci doivent être préparés à apporter leur contribution.
L’IA suscite beaucoup d’inquiétude et cela peut se comprendre. Les gens sont souvent réticents à l’égard de nouvelles technologies et cela, pour diverses raisons. Parfois, ils ont tout simplement peur du changement et préfèrent que tout reste comme avant. D’autres se sentent menacés dans leur rôle de spécialiste. Si la technologie résout la complexité de leur travail, un profil plus jeune et moins expérimenté pourrait facilement prendre leur place pour un salaire inférieur.
Il arrive aussi que les gens ne s’intéressent tout simplement pas aux nouvelles technologies. Soit parce qu’ils font la même chose depuis des années et qu’ils n’ont pas envie de se former en permanence. Soit parce qu’ils ne veulent pas prendre de risque en se lançant dans un projet impliquant une nouvelle technologie. Ils ont peur d’être déclassés – avec la technologie – si celle-ci ne répond pas aux attentes.
La technologie a besoin d’un objectif
Une partie du problème réside dans le fait que les gens ne savent pas quoi faire de cette nouvelle technologie. C’est un peu comme le cours de mathématiques à l’école. Si le professeur annonce aux élèves qu’ils vont apprendre aujourd’hui à calculer des intégrales et des dérivées, personne ne bondira de joie ! Mais si la consigne est de fabriquer un cylindre avec le moins de matériel possible et qu’il faut, pour cela, faire des calculs avec des intégrales et des dérivées, c’est tout autre chose. Ces intégrales et dérivées ne sont plus une théorie, mais un moyen d’atteindre un objectif.
Ce n’est pas un hasard si de plus en plus d’organisations confient le rôle de directeur informatique à une personne dotée de compétences commerciales.
S’agissant de l’IA en particulier, les entreprises doivent faire le lien entre la technologie en tant qu’outil et ce qu’elle permet d’accomplir. Le secteur informatique a donc besoin de personnes qui soient à la fois des techniciens et capables de comprendre comment un outil peut étayer une activité. Ce n’est pas un hasard si de plus en plus d’organisations confient le rôle de directeur informatique à une personne dotée de compétences commerciales. On ne se lance pas dans de nouvelles technologies juste pour le plaisir. Il faut d’abord en comprendre la valeur ajoutée.
La créativité, cela s’apprend
Comment convaincre les gens d’adhérer au changement induit par les nouvelles technologies ? La première chose à faire est de stimuler la créativité. On peut y parvenir par la formation, à condition qu’elle soit constructive. On peut dire aux gens que leur vision d’une situation donnée est trop étroite, mais cela ne leur apprendra pas à faire quelque chose de nouveau. À cela s’ajoute un autre problème : on attend des gens qu’ils soient créatifs, mais ils ne peuvent pas utiliser les outils de manière créative pour des raisons de sécurité.
Cela peut créer des tensions entre l’entreprise et l’informatique. C’est pourquoi il faut aussi renforcer le lien entre les deux. D’une part, en invitant les informaticiens à réfléchir aux objectifs de l’entreprise, et d’autre part en encourageant les utilisateurs à se concerter avec les informaticiens avant de se lancer dans l’utilisation d’un nouvel outil.
On ne se lance pas dans de nouvelles technologies juste pour le plaisir. Il faut d’abord en comprendre la valeur ajoutée.
Une équipe pluridisciplinaire
Si l’on veut utiliser l’IA de manière judicieuse, on a tout intérêt à constituer une équipe pluridisciplinaire autour de cette technologie. Comme dans un hôpital, où différentes personnes se rassemblent autour du lit d’un patient : le médecin-chef, un chirurgien, un anesthésiste, un psychologue, des infirmières, etc. De la même manière, les entreprises peuvent constituer une équipe chargée de l’IA. Une équipe où l’on trouvera un stratège qui veillera sur la direction de l’entreprise, un créatif qui osera proposer des idées folles et un exécutant qui pourra travailler à partir de l’informatique.
Lorsque les équipes commerciales et informatiques se réunissent autour d’une table, elles peuvent examiner les défis sous différents angles et déterminer comment la technologie peut les aider à les relever. On ajoute alors une couche de qualité et on utile les bons outils pour atteindre les objectifs fixés. Au lieu d’utiliser la technologie sans réfléchir, on y ajoute une touche créative. Les gens aimeront travailler dans un tel environnement et ils seront plus enclins à adopter le changement ainsi que de nouvelles technologies.
Au final, cela signifie que nous devrons tous devenir plus intelligents. Les nouvelles technologies permettent de contribuer à des objectifs commerciaux plus élevés, tels que la réduction des coûts, la diminution des risques et l’augmentation des revenus. Avec une telle vision, rien à craindre de l’IA. La technologie vous permettra d’être à nouveau fier de votre travail.