Kristof Van der Stadt
Adapt, evolve and thrive: sur mesure pour le nouveau CIO of the Year
« Tant les informaticiens que les gens du métier doivent s’impliquer, car leur support est indispensable. » Telle est la remarque qui m’a sans doute le plus frappé lors d’une interview de notre toute nouvelle CIO of the Year. Non qu’Antonietta Mastroianni fasse ainsi une déclaration fracassante, mais il s’agit là de l’une des causes majeures d’échec des initiatives IT. Et cette problématique était, outre l’IA – alors que je m’étais juré de ne pas aborder le sujet – l’un des thèmes de discussion centraux du toujours très attendu Gartner Symposium de Barcelone. En effet, le cabinet a estimé que près de la moitié des initiatives numériques n’atteignaient pas les objectifs d’entreprise fixés. Voilà qui constitue un bulletin particulièrement décevant pour les dirigeants IT. Car depuis combien de décennies ( !) n’évoque-t-on pas dans notre revue la nécessité d’un alignement entre l’IT et le métier ? Et pourtant, pourtant, le risque d’échec reste toujours aussi élevé.
« Tout le monde doit plonger dans le grand bain numérique », pourrait-on paraphraser le message de Gartner en quête de réponses pertinentes. Voilà qui est vite dit, surtout qu’il faut d’abord commencer par bénéficier du soutien du CEO ainsi que du reste de la direction et du ‘middle management’. Un soutien qui n’est pas forcément spontané dans la mesure où le risque de devoir batailler ferme pour obtenir ou se voir refuser ce soutien est bien plus grand. Dès lors, force est de constater que deux types de CIO émergent : ceux qui y croient à fond et commencent déjà à remplir le bassin numérique et ceux qui se recentrent sur le volet technologique et opérationnel de l’IT interne essentiellement, soit l’indispensable plomberie.
La CIO de Proximus n’appartient clairement pas à cette seconde catégorie et entend aller de l’avant. Ceux qui la connaissent un peu ou qui l’ont rencontrée lors de la cérémonie de remise des prix du CIO of the Year savent ou sentiront d’une part qu’elle sait ce que la technologie peut faire, mais surtout qu’elle a conscience et comprend d’autre part ce que la technologie peut représenter pour les objectifs d’entreprise. Mieux encore, elle participe à la réflexion globale sur la stratégie et contribue à définir la manière dont ses départements IT peuvent y contribuer et, si nécessaire, définir elle-même les lignes d’action. « La technologie évolue désormais à un rythme tel que l’on peut très rapidement être dépassé si l’on n’adopte pas cette attitude du métier qui vise à tout comprendre »,a encore confié Antonietta Mastroianni qui ambitionne de continuer à transformer Proximus d’un ‘telco’ en un ‘techco’. Un message fort qu’elle cherche à concrétiser au quotidien. Adapt, evolve and thrive: le thème de l’édition 2024 du CIO of the Year semble avoir été choisi sur mesure pour Mastroianni.
Dans le magazine Data News 06/24, les analystes de Gartner parlent de ‘digital vanguard’, l’avant-garde du CIO et du directeur IT qui semble connaître davantage de succès dans ses initiatives numériques. L’une des raisons principales de ce meilleur taux de réussite ? Le partage des responsabilités entre les CIO et les autres CxO et cela, de bout en bout pour l’ensemble des projets numériques – de la cuisine interne aux plats externes succulents. Ces CIO à succès semblent par ailleurs dialoguer quatre fois plus que la moyenne avec leur CEO et parviennent à inciter l’ensemble des collaborateurs – et pas seulement les informaticiens – à plonger dans le grand bain numérique, en y associant des formations et du recyclage, qu’il s’agisse de perfectionnement ou de remise à niveau. « Vous ne pouvez plus vous permettre d’avoir une seule personne qui dispose de l’ensemble du savoir et prend les décisions pour tout le monde. Ce pouvoir décisionnel doit être réparti. À mon sens, le CIO moderne doit avoir une vue claire de la stratégie et les compétences nécessaires pour communiquer de manière compréhensible pour chacun », dit encore notre toute nouvelle CIO of the Year. Un point de vue que je partage entièrement : S’adapter, évoluer et prospérer. Et elle est à mes yeux un ‘digital vanguard’. Mais aussi la CIO of the Year 2024.
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