Aux Pays-Bas, les consommateurs peuvent depuis un an choisir d’utiliser leur propre modem plutôt que le modèle standard de leur opérateur. En Belgique également, l’idée suit son cours. L’occasion de voir outre-Moerdijk la popularité d’une telle initiative.
Le libre choix du modem est surtout intéressant pour le consommateur averti qui dispose d’un réseau domestique performant, même s’il s’agit encore et toujours d’un marché de niche. Dans le même temps, la question mérite d’être posée. En effet, le client qui souhaite avoir plus de contrôle sur son réseau domestique préférera choisir lui-même son modem. Et même si le modem de votre fournisseur d’internet fonctionne purement comme un relais (ou pont), il s’agit d’un appareil qui, sans apporter de véritable valeur ajoutée, consomme de l’énergie 24 h sur 24. Autant d’arguments qui ont incité les régulateurs de plusieurs pays à offrir le libre choix à leurs consommateurs, certes compte tenu d’un certain lobbying de fabricants d’appareils alternatifs.
L’impact du libre choix du modem ne se fera donc sentir que d’ici quelques années.
Pays-Bas
Chez nos voisins néerlandais, la décision est tombée voici un an. Cela dit, les Néerlandais ne se sont pas rués en masse sur les modems et il n’existe encore aucun chiffre précis, tandis que les opérateurs internet sont réticents à communiquer ouvertement sur ce sujet.
De son côté, le régulateur des télécoms ACM a précisé à Data News qu’il ne tenait aucun chiffre précis. Interrogé par nos soins, le câblo-opérateur néerlandais VodafoneZiggo a indiqué ne disposer d’aucune statistique exacte, précisant qu’il s’agissait “de quelques dizaines par mois.” Pour sa part, KPN précise offrir cette option depuis 3 ans déjà, mais que celle-ci n’est que rarement utilisée, sans toutefois avancer de chiffres. Enfin, l’opérateur Delta déclarait en janvier dernier au quotidien De Telegraaf que 0,5% à peine de ses clients optaient pour leur propre modem.
Allemagne
Gerrie Spaansen, porte-parole du régulateur ACM, nuance ces propos selon lesquels les chiffres seraient relativement bas pour l’instant. “La plupart des consommateurs ne décident d’opter pour leur propre modem qu’au moment où ils changent d’opérateur. L’impact du libre choix du modem ne se fera donc sentir que d’ici quelques années.” En Allemagne, le libre choix du modem existe depuis 2015 et les chiffres n’atteignaient qu’environ 10% après 3 ans.
AVM, qui est avec son Fritz! Box le principal fabricant de modems alternatifs en Allemagne, estime qu’aujourd’hui, 20 à 30% des nouveaux clients internet chez les fournisseurs optent pour leur propre appareil. “Nous nous attendons à la même évolution aux Pays-Bas, même s’il faudra encore patienter”, précise Eric Van Uden, responsable chez AVM du marché néerlandais.
Et en Belgique?
Le choix existe aux Pays-Bas depuis 2021 et en Allemagne depuis 2015 donc, contre 2014 pour la Finlande et 2018 pour l’Italie. Et qu’en est-il dans notre pays? Chez nous, l’IBPT a des projets dans ce sens. Fin 2022, un projet d’arrêté a vu le jour, avec consultation publique permettant aux opérateurs et autres intervenants de se positionner. Par ailleurs, l’IBPT s’inspire dans son approche des Pays-Bas où il a fallu un an avant de conclure un accord sur le plan technique avec les fournisseurs. L’objectif est de tirer les leçons de ce projet et d’accélérer les procédures.
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici