Valérie Tanghe, ICT Woman of the Year 2023: ” Il faut veiller à être d’emblée partie intégrante du jeu “
Adolescente, elle rêvait de voler à bord de la navette spatiale et s’intéressait aux satellites en orbite autour de la Terre. Et sur Terre, elle a participé à différents projets de télécoms. Telle est Valérie Tanghe, directrice générale d’Accenture, ingénieure, férue d’espace et ICT Woman of the Year 2023 de Data News!
Cela fait désormais deux ans que vous êtes directrice générale de la branche technologique d’Accenture. La notion d’égalité des genres est-elle différente dans un contexte international et belge?
VALERIE TANGHE: Je n’oserais pas l’affirmer, mais on voit une certaine différence lorsqu’une femme est CEO, surtout si elle n’est pas seule. Chez Accenture, il y a une femme à la tête de l’organisation mondiale et l’ambition est d’avoir la moitié de femmes dans nos équipes. Mais il ne faudrait pas se limiter à une seule position de direction lorsque l’on parle de politique équilibrée des genres. Des études ont déjà prouvé qu’un basculement ne se produit que si deux autres femmes au moins occupent également une position de niveau C.
En regardant votre CV, on voit apparaître de très grands noms du secteur des techs et des télécoms. Vous considérez-vous comme une ‘jobhopper’?
TANGHE: Certainement pas. Je suis même en fait relativement loyale. Ma carrière a débuté dans une start-up qui a déployé les premiers réseaux à fibres optiques en Europe et si l’entreprise n’avait pas fait faillite, j’y travaillais peut-être encore. Mais il y a eu des erreurs de management. À l’époque, j’ai vécu différentes décisions commerciales qui étaient foncièrement mauvaises et qui ont ensuite provoqué la faillite. En tant que femme de principe, je me suis fixé des zones interdites sur le plan professionnel. Dans de telles conditions, il arrive que certaines visions ne coïncident pas et que l’on fasse des choix qui, par la suite, ne se révèlent pas corrects.
Comment combinez-vous un bagage technique à des fonctions plutôt dirigeantes, comme c’est le cas aujourd’hui?
TANGHE: Ce bagage technique se révèle nécessaire. Si l’on regarde par exemple la manière dont nous commercialisons la 5G [Accenture n’a pas d’offre 5G en tant que telle, mais des services et des applications qui utilisent la 5G, NDLR], il est impossible de travailler si l’on ne sait pas ce que c’est ou quels critères il faut appliquer. Mais lorsqu’il s’agit de configuration ou de mise en oeuvre d’outils, je peux heureusement compter sur des équipes formidables. En tant que manager, vous devez avoir une vision technologique large, mais laisser la profondeur aux experts. Surtout si l’on travaille pour le compte d’un client.
Vous avez été diplômée en ingénierie électrique à une époque où il y avait peu de femmes. Les choses ont-elles avancé depuis lors?
TANGHE: La situation s’est certainement améliorée, mais pas suffisamment. Je suis membre depuis 25 ans déjà d’un groupe de réflexion d’ingénieures qui se penche depuis toujours sur les chiffres de pourcentages de femmes pour tenter de lancer des actions de sensibilisation. Il est triste de constater que le pourcentage de femmes ingénieures civils ou industrielles était à l’époque de 2 à 3% supérieur à ce qu’il est aujourd’hui. Lorsque j’étais à la KU Leuven, notre promotion comptait 17% de femmes ingénieures, contre 10 à 15% à l’échelle nationale.
Au niveau des bio-ingénieurs, la situation s’est certes améliorée, étonnamment en raison du fait que le titre a été changé et s’appelait alors ingénieur agronome, l’accent étant désormais mis davantage sur l’humain et les biotechs. Dans cette filière, on compte maintenant 40% de filles. On n’en est pas encore aux 50%, mais au-delà de 30%, le groupe devient beaucoup plus représentatif. Reste qu’au niveau des orientations purement ICT, on en est souvent à moins de 10% et ce pourcentage n’évolue que peu.
Qu’est-ce qui vous a poussé à choisir cette discipline?
TANGHE: Mon père était ingénieur, ce qui a en partie orienté mon choix, mais si je n’ai jamais été poussée. En même temps, j’ai toujours été fascinée par l’espace. Dès l’âge de 16 ans, je lisais EOS Magazine qui évoquait chaque mois les exploits de la navette spatiale et de ses équipes que je connaissais par coeur. Des femmes comme Judy Resnik et Sally Ride étaient des modèles pour moi.
En 4e année de secondaire, j’avais entendu qu’une nuit [le 28 janvier 1986, NDLR], Challenger avait explosé, alors qu’il s’agissait du premier vol avec un civil [l’enseignante Christa McAuliffe, NDLR] dont faisait partie Judy Resnik. Cette nouvelle m’a vraiment marquée.
N’auriez-vous pas préféré apprendre à voler au lieu d’être ingénieure?
TANGHE: Apprendre à piloter est en tout cas très coûteux et ma passion n’était pas tant de voler que d’aller dans l’espace. Et piloter implique également d’autres types d’études, une condition physique solide et des formations lourdes dans un contexte militaire. Or je suis plutôt pacifiste dans l’âme et cela aurait donc été contre ma nature. Reste que l’autre facette de l’astronaute est la recherche, ce qui amène aux études… d’ingénieur et de scientifique. D’ailleurs, Resnik était ingénieure en électricité, comme je le suis devenue!
Mais pas dans l’espace.
TANGHE: À l’université de Louvain, il n’y avait pas de discipline spatiale, mais bien en télécommunications, avec surtout un accent mis sur les satellites et les antennes de réseaux mobiles. À l’époque, dans les années ’80 et ’90, l’astronaute était chargé d’envoyer des satellites dans l’espace, alors qu’aujourd’hui, l’accent est plutôt mis sur la survie dans l’espace.
Revenons sur Terre: arriverons-nous un jour à 30% et plus de femmes dans l’ICT? Et comment y parvenir en dépit de multiples initiatives lancées?
TANGHE: Je pense que la philosophe Griet Vandermassen avait apporté une excellente réponse à cette question dans votre magazine l’année dernière. [Vermassen constatait notamment que dans les pays où l’égalité entre hommes et femmes est faible, les femmes optent plus volontiers pour des disciplines comme l’ICT pour des questions de liberté financière notamment, mais aussi que le ratio ne doit pas forcément être de 50/50, NDLR]
En Espagne, on a eu à un certain moment nettement plus de femmes ingénieures que d’hommes, mais le pays connaissait à l’époque un chômage important, ce qui a rendu certains métiers plus attractifs. Et en Inde, on atteint de 25 à 30% de femmes dans le secteur car celles-ci peuvent ainsi s’élever dans l’échelle économique. Dans les pays où la vie est moins facile, les chiffres sont meilleurs. Mais dans un pays comme la Belgique, les jeunes femmes préfèrent opter pour une discipline qui les intéresse vraiment et non pas par nécessité économique.
Cela dit, il y a également une perception erronée selon laquelle il ne faut rien faire pour les hommes dans le secteur technologique. Celui qui veut sauver des vies et a le choix entre médecin et informaticien optera peut-être davantage pour ce premier métier, alors qu’un ingénieur pourrait très bien mettre au point un nouveau type de pacemaker capable de sauver des vies.
Je suis par ailleurs perturbée par le fait que la sensibilisation pour les STEM cherche surtout à rendre ces professions plus attractives pour les hommes alors même qu’il existe des différences de perception entre les garçons et les filles.
Il n’empêche que les filles sont également impliquées. Regardez les Coderdojo spécifiquement conçus pour les filles.
TANGHE: Il s’agit d’initiatives intéressantes, mais qui ne permettront pas d’atteindre les objectifs fixés. Il faut davantage de concret et de maîtrise des problématiques. J’ai organisé durant 5 ans ‘De wereld aan je voeten’ qui visait à mettre en contact des jeunes de 16 et 17 ans avec des ingénieurs, des informaticiens et des scientifiques travaillant en entreprise. Pas pour les inciter à choisir ces options, mais pour comprendre leurs métiers.
En médecine, tout le monde sait ce que fait un médecin, mais si vous regardez des études d’ingénieur, il est difficile de comprendre ce que le métier implique. Il s’agit d’une discipline très vaste qu’il est complexe d’expliquer. Nous devons mieux cerner cette profession, ce que cette initiative ambitionnait: une visite d’entreprise, non pas avec un responsable de la communication ou des RH, mais avec les ingénieurs qui y travaillaient.
Est-ce que cela fonctionne mieux pour des filles que pour des garçons?
TANGHE: Chez les filles, le processus de choix est différent lorsqu’il s’agit des études. Les filles préfèrent se renseigner auprès des gens et s’inspirent de modèles, ce qui est moins le cas chez les garçons. Bélise Songa [ICT Young Lady of the Year 2022, NDLR] expliquait l’année dernière dans vos colonnes qu’elle avait demandé un entretien à sa manager au moment où elle voulait avoir des enfants. Celle-ci avait réagi avec enthousiasme, mais pensez-vous qu’un homme qui veut des enfants va commencer à en parler à son responsable? Je ne le pense pas. C’est quelque chose de féminin et les choses ne doivent pas forcément changer, c’est un fait.
Vous êtes personnellement l’une des porte-voix du secteur. Est-ce que cela joue pour vous imposer?
TANGHE: Cela aide. Si je n’avais pas imposé ma présence, la reconnaissance n’aurait peut-être pas suivi.
Vos prises de position ne se limitent pas à l’ICT.
TANGHE: Avant cette interview, j’ai demandé à mes fils ce qui me passionnait. “Le droit des femmes, maman!” Et même si ces combats se recoupent parfois, il arrive qu’ils soient indépendants de l’ICT. Ce qui m’inquiète, c’est le recul de ces droits. Même dans un pays comme les États-Unis où le droit constitutionnel sur l’avortement a régressé l’année dernière.
Dans le même temps, il y a certains domaines que l’on peut imposer démocratiquement, même s’il reste un certain climat selon lequel il n’est pas possible de tout réguler et qu’il faut laisser à chacun son libre arbitre. Or c’est parfois délicat, car comment faire évoluer une culture (d’entreprise)? Si l’on constate aujourd’hui certaines discriminations, celles-ci sont souvent implicites ou cachées, et donc difficiles à démontrer.
À cet égard, je m’intéresse de près au nombre de femmes qui évoluent aux différents niveaux de carrière. Ainsi, il existe un équilibre 50/50 au moment de l’engagement, mais on constate qu’à chaque niveau, le nombre de femmes diminue. Il ne s’agit pas d’une discrimination grave ou structurelle, mais qui fait partie du système sans que personne n’intervienne vraiment.
Le problème vient-il des hommes qui activent surtout leur réseau, et donc d’autres hommes?
TANGHE: C’est souvent au niveau de la personne qui fait la sélection et qui introduit inconsciemment un biais psychologique dans de telles situations. Certes, les femmes interagissent plus souvent avec d’autres femmes. J’ai d’ailleurs plus de femmes dans mon réseau direct, et c’est logique. Il n’y a pas non plus, à de rares exceptions près, des hommes qui veulent discriminer ou donner moins de chances aux femmes, mais il s’agit d’un mécanisme implicite dont il faut faire prendre conscience.
Par ailleurs, il faut prendre en compte de multiples petites choses, parfois même isolées. Des biais, des différences qui retiennent les femmes. Pas directement, mais si l’on prend en compte une carrière de plusieurs dizaines d’années pour l’ensemble des femmes, cela peut donner comme résultat que 15% seulement de femmes atteignent un niveau directoral.
Mais comment faire pour inverser la tendance?
TANGHE: J’avoue que cela me tracasse également. C’est pourquoi je trouve qu’il est important de défendre les droits des femmes et d’agir activement en dehors de mon travail, sachant que tout ne peut pas venir de l’intérieur.
Reste que ce que je trouve surtout dérangeant au niveau des structures et des processus d’entreprises, c’est ce besoin d’assertivité: il faut faire la démarche soi-même pour demander une promotion ou une augmentation, ou encore pour changer de fonction ou devenir manager. Alors qu’il serait parfaitement possible d’analyser les talents de chacun et de promouvoir ainsi celui qui a les compétences requises. Et même dans ce cas, vous ne pouvez être certain dans la mesure où l’évaluation est faite par une majorité d’hommes et qu’il y a donc un biais.
A ce niveau, je crois que l’IA dans le recrutement, s’il est bien conçu et peut filtrer les biais, permettrait un meilleur matching entre l’employeur et la personne plutôt qu’avec un recruteur humain qui décide selon ses propres biais.
Avez-vous personnellement dû surmonter de nombreuses barrières? En dépit du fait que vous soyez une porte-voix forte?
TANGHE: J’ai connu un peu tout. Au début de ma carrière, j’étais d’ailleurs traitée différemment par mes collègues masculins. Heureusement, la situation s’est rétablie, mais uniquement grâce au fait que j’ai eu le courage de prendre les choses en main. Mon patron de l’époque a d’emblée eu la bonne attitude. Il avait lui-même une fille et ne voulait sans doute pas qu’elle vive la même situation que moi.
J’ai certes eu la chance que les choses n’aient pas dérapé. Je connais suffisamment de femmes, même des ingénieures, qui ont connu des situations bien pires: discrimination systématique, mise à l’écart, comportements inadmissibles, etc. Cela arrive bien plus souvent que chez les hommes et peut-être n’en parlons-nous pas assez ouvertement en tant que femmes.
Cette liberté de parole a-t-elle toujours joué en votre faveur?
TANGHE: Je suis attachée à mes principes et il m’est donc arrivé d’en subir les conséquences dans la mesure où je reste sur mes positions. Mais cela permet aussi de rester droite. Non qu’il faille exagérer, mais “ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort.” Et c’est à chaque fois une expérience. Certes, il arrive de se dire que l’on aurait mieux fait de se taire, mais on apprend de ces moments difficiles.
Votre situation joue-t-elle un rôle à cet égard? En d’autres termes, la directrice générale d’Accenture est-elle mieux traitée que la consultante junior d’une petite société voici 20 ans?
TANGHE: Un peu mieux en effet. Avec un poste de directeur général, on est évidemment plus vite introduit. Je me souviens du début de ma carrière lorsque nous devions collaborer avec 4 ingénieurs et que le collègue d’un autre service s’était présenté en donnant la main à mes 3 collègues, mais pas à moi. C’est alors que je l’ai interrompu en disant: “Je me présente, je suis Valerie et je suis également ingénieure.” Dans de telles situations, il faut souvent faire preuve d’assertivité, ce que j’ai continué à appliquer. Vous devez veiller à être d’emblée partie intégrante du jeu. Au début, cela coûte de l’énergie, puis cela devient une habitude. C’est un problème de stéréotypes: tant qu’il n’y aura que 10 à 15% de femmes ingénieur, on imaginera moins facilement que la femme dans la salle peut aussi être ingénieur.
Aujourd’hui, dans notre société, d’aucuns remettent en question le fait que les rôles doivent être équilibrés?
TANGHE: On peut se demander si c’est une question de nature ou de culture, mais c’est les deux et les choses peuvent aller en s’améliorant ou en s’aggravant. Dans le monde occidental, ces rôles tendent à converger, mais en Afghanistan, le fossé ne fait que s’agrandir. Dans le même temps, je ne plaide pas en faveur d’une suppression totale des différences entre hommes et femmes. Pas question de ségrégation, mais bien que la société prenne en compte ces aspects.
Regardez les tests sur les médicaments: les hommes et les femmes ont parfois des réactions différentes et ce sont là des éléments dont on n’a commencé à analyser de manière cohérente que ces dernières décennies. Dans les mannequins pour crash tests, on n’utilisait que des modèles de corps d’homme et il a fallu attendre les années 2000 pour que l’on se serve de modèles féminins.
Les femmes et les hommes sont donc simplement différents, mais cet élément doit être pris en compte.
TANGHE: Effectivement. Il faut veiller à ce que dans le travail, il ne soit pas indispensable d’être assertif. Je m’intéresse d’ailleurs à la question de savoir comment bien intégrer les personnes qui sont moins assertives, car ce sont par exemple souvent de meilleures écoutes.
Pour avancer un contre-argument: on trouve toujours plus de femmes CEO, ce qui tendrait à prouver que ce n’est pas impossible.
TANGHE: Exact, mais celles-ci vont être comparées aux modes de travail de l’homme et débutent souvent avec un capital de départ moins important en termes d’assertivité. Nous devons beaucoup plus nous intéresser à la manière dont les femmes travaillent et adapter nos structures et nos processus en conséquence. Il peut même s’agir de structures de base.
Comme?
TANGHE: Je ne sais pas si tel est encore le cas aujourd’hui, mais quand je travaillais pour Proximus, vous pouviez emmener vos enfants avec vous durant les deux mois d’été. On les déposait le matin et l’entreprise les prenait en charge. Cela évitait en tant que femme le stress de risquer d’être en retard à la crèche puisqu’on les emmenait simplement au bureau.
Il ne s’agit là que d’un exemple parmi d’autres. Mais je suis en faveur d’un modèle où l’employeur organise par exemple l’accueil des enfants au lieu de devoir toujours compter sur la crèche.
Jusqu’où cela pourrait-il aller? Y-a-t-il en matière d’égalité des genres des ‘need to have’ et ‘nice to have’?
TANGHE: Il faut promouvoir l’égalité des genres, mais il ne faut évidemment pas en faire trop. Si l’on ne cesse d’enfoncer le clou, cela risque de provoquer une sorte de ‘gender fatigue’ et être contreproductif. La guerre que l’on mène doit être importante. C’est encore toujours un ‘need to have’, mais il ne faut pas en faire forcément un ‘need to communicate’, mais plutôt agir.
Que voulez-vous dire?
TANGHE: Supposez que vous deviez augmenter le nombre de femmes dans votre département. Vous analyserez alors les engagements et les départs, pour ensuite aligner vos besoins de recrutement. Vous pourriez devoir vous contenter temporairement d’un équilibre 40/60 au lieu de 50/50. Si tel est le cas, vous risquez de vous voir accuser de discrimination et d’engager des personnes incompétentes. Personne n’y trouverait son compte et certainement pas la femme qui aura été engagée.
Cela vaut également dans d’autres situations. Je ne voudrais pas que l’on me demande d’être oratrice parce que je suis une femme, mais pour mes compétences. Quoi qu’il en soit, je n’aurai pas ma langue en poche.
Valérie Tanghe
Fonction: directrice générale de l’entité Technology d’Accenture Belgium
A travaillé notamment chez: Cegeka, NRB, Proximus, Telenet, CTG, Altran, Ebone et Xylos
Est aussi connue comme: présidente de l’ASBL Amazone, membre de Vrouw en Ingenieur
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