Qui sera le CIO of the Year?

Pour la 15e fois déjà, Data News se met en quête du CIO of the Year. Voici les nommés.

Ces dernières années – et certainement depuis la pandémie -, le rôle du CIO a de plus en plus évolué d’une fonction de partenaire de travail à celle de leader stratégique aux commandes de la numérisation de son entreprise. Dès lors, le CIO moderne n’est plus seulement le porte-parole de la transformation numérique, mais aussi de la transformation métier. Dans le cadre du CIO of the Year 2022 – désormais à sa 15e édition -, la rédaction de Data News vous présente trois CIO qui ont reçu un mandat clair de leur organisation de poursuivre la modernisation, la digitalisation et l’optimisation. L’innovation ne doit certes pas être oubliée, même si au fil des années, nos trois candidats sont parvenus mieux que quiconque à consolider la technologie, les plateformes et les applications, tout en posant des choix d’avenir très forts. Permettez-nous de vous présenter ces trois personnalités.

Chris Borremans Chief Information Officer de Komatsu Europe International

Des CIO qui peuvent faire valoir dix ans, voire vingt ans d’expérience chez le même employeur, ne sont pas légion. Chris Borremans, directeur général de l’organisation IT européenne de Komatsu et CIO de Komatsu Europe, peut même se targuer de faire mieux. En effet, il travaille depuis 31 (! ) ans désormais pour Komatsu Europe, au départ comme ICT infrastructure manager, une fonction qu’il a exercée durant plus de dix ans, avant de devenir directeur général European IT (désormais plus de 22 ans). Depuis 2033, Chris Borremans est CIO de Komatsu Europe International. Avant d’entrer chez Komatsu, il n’a connu qu’un seul autre employeur, à savoir Pauwels Trafo Belgique où il a été analyste système durant une dizaine d’années. Installé à Vilvorde, Komatsu Europe International est le siège central du groupe Komatsu pour l’Europe. Implanté à Tokyo, le groupe japonais est un fabricant et fournisseur de premier plan d’équipements, technologies et services pour la construction, les chariots élévateurs, le secteur minier, l’industrie et la sylviculture. Depuis plus d’un siècle, les machines et services de Komatsu sont utilisés par des entreprises dans le monde entier pour le développement d’infrastructures modernes, l’extraction de minerais, l’entretien de forêts ainsi que la création de technologies et de produits grand public. Le réseau international de distribution et de service de l’entreprise s’appuie sur la puissance des données et de la technologie pour améliorer la sécurité et la productivité ainsi qu’optimiser les prestations.

Chris Borremans est particulièrement spécialisé dans la consolidation, la simplification et la réduction des coûts. En tant que CIO, il vise constamment l’amélioration et l’automatisation des processus métier du groupe. Mais dans le même temps, il analyse toujours d’abord le pour et le contre d’une nouvelle technologie émergente avant de la déployer à grande échelle.

Au fil des années, il a assisté à l’apparition de nombreuses technologies nouvelles et les a mises en oeuvre au sein de Komatsu s’il les jugeait opportunes. C’est ainsi que tous les outils du constructeur sont suivis à l’aide de capteurs, qu’il s’agisse de l’emplacement ou encore du niveau d’huile, de même que le conducteur de l’engin en question. Toutes ces données sont ensuite destinées à enrichir les chantiers d’informations pertinentes, voire de les automatiser autant que possible (même partiellement). Par ailleurs, Komatsu a notamment investi dans les drones pour générer des images 3D de même que dans des logiciels. L’idée sous-jacente? Permettre aux clients de déterminer, sur la base d’informations de qualité, comment, combien et jusqu’à quel niveau les machines doivent par exemple creuser le sol. Et comme il se doit, la cybersécurité fait partie intégrante de l’équation, avec notamment un Security Operations Center (SOC) en interne pour assurer la sécurité en 24/7. Ou pour reprendre les termes de Chris Borremans: la qualité prime sur le coût, mais la cybersécurité est plus importante encore.

Philippe Van Belle Chief Information & Technology Officer d’AG Insurance

La mission personnelle de Philippe Van Belle? Rendre les gens heureux, relier les points entre eux et finalement atteindre de nouveaux objectifs en mettant en oeuvre la technologie. Voilà en tout cas ce qu’il ambitionne depuis près de 14 ans déjà chez l’assureur AG Insurance en qualité de CIO et, depuis avril 2021, Chief Information & Technology Officer. Philippe Van Belle envisage l’IT comme un travail de longue haleine, avec du personnel de qualité et une architecture de pointe comme leviers principaux.

Le programme de ‘replatforming’ à grande échelle mené ces 3 à 4 dernières années est la fameuse cerise sur le gâteau et constitue au sein d’AG le programme de transformation le plus important de ces 30 dernières années. Les fondations technologiques d’AG Insurance ont été repensées en profondeur ces 4 dernières années, tandis que ces 3 dernières années ont été placées sous le signe de la migration complète du bon vieux mainframe vers des serveurs Windows dotés des API nécessaires, le tout offrant un TCO particulièrement compétitif. Plus de 80 millions de lignes de code – quelque 100 téra-octets de données – ont été portées sur la nouvelle infrastructure qui supporte plus de 14 millions de transactions et 50.000 batches… par jour. Il s’agit là d’un chantier jusqu’ici assez peu courant dans notre pays et dont Philippe Van Belle peut être particulièrement fier, et surtout grâce à l’appui de ses équipes. A présent que ce replatforming est terminé, Philippe Van Belle peut ouvrir un nouveau chapitre, à savoir le déploiement de technologies pérennes et la transformation complète du business existant. La combinaison d’une nouvelle infrastructure et d’une nouvelle plateforme d’analyse de données dans le cloud apparaît en tout cas à ses yeux comme particulièrement prometteuse. AG Insurance devient ainsi une organisation pilotée par les données avec un écart le plus réduit possible entre l’analytique de données et les données opérationnelles. Soit autant d’arguments qui justifient de positionner Philippe Van Belle dans notre top 3, d’autant que le Covid-19 n’a pratiquement induit aucun retard dans les projets. Ces nouveaux fondements ont permis de dégager des économies de coûts substantielles et permettent de garder les coûts futurs sous contrôle. C’est ainsi que des moyens supplémentaires ne seront dégagés que si l’accélération de la numérisation et le recours à de nouvelles données le requièrent. Ce faisant, le CIO espère répondre aux attentes d’un nombre toujours plus grand de clients numériques.

Nicolas Van Kerschaver Chief Information & Digital Officer de Liantis

Agé de 47 ans, Nicolas Van Kerschaver est actif depuis 2000 chez Liantis, groupe issu en 2018 de la fusion entre ADMB, Provikmo et Zenito. Au départ comme consultant, puis comme directeur financier et commercial et comme chef de projet, avant de devenir enfin CIO. Aujourd’hui, il est responsable de 270 collaborateurs au sein du département Solution/IT de Liantis, un groupe de services RH intégré comptant quelque 1.900 personnes qui desservent plus de 22.000 entrepreneurs indépendants et 67.500 employeurs. Cette année, l’entreprise devrait franchir le cap des 200 millions ? de chiffre d’affaires.

Lors du processus de fusion, Nicolas Van Kerschaver a veillé à regrouper trois cultures, plateformes et systèmes IT en une seule et même entité, avec My Liantis comme porte-drapeau numérique à destination des clients, à savoir une plateforme qui rassemble les outils numériques destinés aux entrepreneurs, aux employeurs et à un nombre croissant d’employés. Dans le cadre de ce méga-projet, Nicolas Van Kerschaver a fait migrer l’essentiel de Liantis vers le cloud, dans le cadre d’un co-développement avec Microsoft. Ces fondations solides ont été nécessaires pour construire une plateforme numérique solide.

Sous la direction de Nicolas, Liantis s’est transformée d’une organisation IT classique vers une structure de développement de produits. Une gestion de produits numériques a permis non seulement d’améliorer sensiblement le déploiement des initiatives numériques, mais aussi d’en augmenter les résultats dans le cadre d’une approche de développement ‘lean’ de nouvelles solutions (sur la base de la méthodologie SAFe ou ‘scaled agile framework for enterprises’). La mise en production des solutions numériques a ainsi été réduite de 40%, ce qui a permis aux clients de la plateforme numérique My Liantis de voir s’ajouter presque quotidiennement de nouvelles applications et fonctionnalités. C’est ainsi que cette approche a permis à Liantis, en pleine pandémie de Covid-19, de réagir à l’évolution rapide de la législation et de continuer à soutenir les indépendants et les entreprises. Nicolas Van Kerschaver a contribué à la numérisation de Liantis tout en ouvrant les solutions sur l’avenir afin de toujours mieux encadrer ses clients. Car telle est finalement sa dynamique: permettre aux entrepreneurs de se concentrer sur l’entreprenariat.