Parce que c’est encore nécessaire
Parfois, on me pose la question de savoir s’il est encore vraiment nécessaire d’élire une ICT Woman of the Year et une Young ICT Lady of the Year. Il ne s’agit pas là de discrimination positive, entend-on parfois. Or ma réponse est claire : parce que (malheureusement), il faut encore attirer l’attention sur les talents féminins dans l’ICT.
Lorsque j’entends les femmes et jeunes filles que nous nominons, je suis conforté dans mon opinion. Il s’agit certes souvent d’anecdotes édifiantes qui peuvent paraître futiles à première vue, mais qui cachent des problèmes bien plus profonds. Car la discrimination sur base du sexe continue d’exister. Et le fameux plafond de verre ne s’abaisse pas vraiment. Tandis que l’écart salarial ne se comble toujours pas. Bref, il y a toujours trop peu de filles/femmes dans l’ICT et les préjugés constituent l’une des explications majeures de cette pénurie. ” Nous ne pouvons commencer car nous attendons Mike “, a notamment entendu Mieke lors d’une réunion, avant d’expliquer qu’elle était ce Mi(e)ke que l’on attendait. Voilà qui peut prêter à sourire, mais qui illustre parfaitement que le secteur ICT croule toujours sous les préjugés. De même, les conversations avec les nominées m’ont montré que les femmes ont encore le sentiment de devoir prouver davantage que les hommes dans leur travail.
Plus l’IT ambitionnera de résoudre les problèmes sociétaux, plus les entreprises ICT ont intérêt à être le reflet de la société.
De telles situations n’existent certes pas uniquement dans l’ICT, mais il est un fait que ce secteur est peuplé en grande majorité d’hommes. Evidemment, d’aucuns pourraient se demander si le faible nombre de femmes dans l’ICT est vraiment un problème. Eh bien oui ! Il existe de multiples raisons economico-opportunistes puisqu’un plus grand nombre de femmes permettrait de réduire plus rapidement la pénurie de talents ICT. Mais le secteur a également besoin d’une approche plus féminine. C’est ainsi que dans la cyber-sécurité, les soft skills sont toujours plus importantes. Par ailleurs, la diversité induit aussi un effet positif sur l’innovation puisqu’elle permet de combiner les compétences des hommes et des femmes. Et c’est pour moi aussi une question de bon sens : plus l’IT ambitionnera de résoudre les problèmes sociétaux, plus les entreprises ICT ont intérêt à être le reflet de la société.
Mais surtout, nous sommes particulièrement fiers chez Data News d’avoir bâti ces 10 dernières années une véritable communauté autour de She Goes ICT. Une communauté composée de gagnantes qui portent fièrement leur titre d’ICT Woman ou de Young ICT Lady. Notre rédaction tire énormément d’énergie et de satisfaction de ces véritables ambassadrices qui n’hésitent pas à afficher leur dynamisme et à montrer la voie aux femmes et filles. En 10 ans, She Goes ICT s’est fait l’écho des nombreux projets menés avec succès par les lauréates et candidates. Le dernier en date est WeGoSTEM, tandis que le plus connu et le plus grand est Coderdojo. Mais soyez assurés que de tels projets restent nécessaires. Selon Eurostat en effet, 85,9 % des informaticiens belges sont des hommes, contre 14,1 % de femmes. Ce faisant, nous sommes moins bons que les Pays-Bas, la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni. L’urgence n’est donc plus à prouver…
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