Meta s’enfonce virtuellement
Voici un peu plus d’un an, Facebook changeait de nom pour devenir Meta. Une tentative de faire oublier une accumulation de scandales et de se concentrer pleinement sur le métavers. Un an plus tard, ce changement de nom s’accompagne d’une baisse de la valorisation boursière.
Meta Platforms est le nom complet de l’entreprise qui contrôle Facebook, WhatsApp, Instagram et Oculus. Mais au-delà du changement de nom et de cotation boursière, Facebook… pardon Meta a profité de l’occasion pour souligner qu’elle entendait investir massivement dans le métavers. Le monde deviendra totalement virtuel, et Mark Zuckerberg préférerait que tout se passe dans son propre monde virtuel.
Reste que pour l’instant, ces ambitions dans le monde virtuel restent surtout… virtuelles. Les développements dans Horizon Worlds (le monde virtuel ouvert de Meta) ne sont pas, et de loin, susceptibles d’inciter les milliards d’utilisateurs de Meta à y entrer, et encore moins d’acheter un casque de RV. Visuellement, cet environnement ressemble surtout à un jeu sur la Nintendo Wii (de 2006) et lorsque Meta a présenté récemment une démo où des avatars avaient des jambes, il est apparu par la suite qu’il s’agissait d’une image truquée à des fins de marketing.
Entre-temps, ce monde virtuel a englouti des sommes importantes, ce qui n’a pas échappé aux actionnaires. Le cours de Bourse de Meta Platforms atteignait au moment d’écrire ces lignes un peu plus de 117 $ (avec un creux à 89 $ début novembre). Or le 1er novembre, ce cours se situait encore à 324 $. A l’époque, le cours était déjà à la baisse, provenant d’un pic à 379 $ le 1er août 2021. Le cours de Bourse se situe donc au niveau de celui de fin 2015, début 2016, sachant que le changement de nom ou le recentrage de la stratégie n’a pas freiné la poursuite de la baisse.
La situation a été mise en lumière fin octobre par Altimeter Capital qui possède 0,1% du capital de Meta Platforms, dans un courrier particulièrement agressif. Celle-ci insiste pour que Meta réduise ses investissements (capex) de pas moins de 5 milliards $ par an et licencie 20% de son personnel. Et ceci, indépendamment des investissements réalisés dans le métavers, soit de 10 à 15 milliards $ par an. Le fonds souligne par ailleurs que Meta avait averti qu’il faudrait 10 ans avant que les investissements ne se révèlent rentables. “Nous estimons qu’investir 100 milliards $ dans un avenir incertain est exagéré et anxiogène, même selon les normes en vigueur dans la Silicon Valley”, ajoute Altimer.
Meta n’a pas réagi, mais a entre-temps réduit la voilure. Début novembre, l’entreprise a procédé à une vague de licenciements de 11.000 personnes, soit 13% de ses effectifs. De même, la société a sabré dans ses dépenses. Depuis lors, le cours de Bourse de l’entreprise s’est quelque peu redressé.
Entre-temps, vous n’aurez pas pu échapper aux annonces publicitaires où Meta présente ‘Le métavers est certes virtuel, mais l’impact sera réel’. Il n’empêche qu’à ce jour, le véritable impact reste limité au cours de Bourse et aux (ex-)collaborateurs.
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