L’utilisation de l’Internet explose dans les universités belges
Au cours de l’année académique écoulée, nos universités ont consommé au total 53 Po de données. Soit un triplement par rapport à voici 5 ans.
Durant le 2e semestre de l’année académique 2017-2018, l’utilisation de l’Internet dans les universités belges a augmenté de 21 % par rapport à la période correspondante de l’année précédente. Voici ce qui ressort des chiffres de Belnet, l’organisation publique fédérale qui exploite le réseau de recherche national belge qui relie nos universités, hautes écoles, centres de recherche et services publics. Une augmentation spectaculaire du trafic de données donc, mais un chiffre qui n’a rien de surprenant, estime-t-on. ” Ces 15 dernières années, nous constatons une hausse annuelle de la consommation totale de données de 20 à 25 % sur notre réseau. Les universités, qu’il s’agisse des étudiants, des chercheurs ou des professeurs, ne font donc pas exception à la règle, précise Jan Torreele, directeur de Belnet.
Numérisation de l’enseignement
Cette hausse est proportionnelle à l’augmentation de la numérisation de l’enseignement. Songez aux outils numériques destinés aux leçons, grilles horaires et cours, ” mais certainement aussi à l’émergence de services de streaming et de YouTube, insiste Torreele. ” Dans le contexte de l’enseignement, l’augmentation de la résolution des supports d’images joue certainement aussi un rôle “, ajoute Herman Moons, chef de service de l’infrastructure ICTS centrale de la KU Leuven. Les jeux de données explosent du fait de l’intensification du multimédia. Alors que dans le secteur médical, les scans étaient autrefois en 2D et de faible résolution, presque tout est désormais en 3D et en haute résolution. En outre, ces images sont toujours davantage partagées du fait de l’internationalisation. La collaboration internationale est en effet devenue la norme. ”
Jan Torreele avance une autre explication, à savoir l’offre croissante de MOOC (Massive Open Online Courses, ces cours en ligne auxquels chacun peut désormais participer) et l’émergence de l’IoT au sein des établissements d’enseignement.
Syndrome de la poule et de l’oeuf
Au cours de l’année académique écoulée, les universités ont consommé au total 53,64 Po de données. A titre de comparaison, il s’agit du volume d’un film en full HD d’une durée de 2.616 ans, a calculé Belnet, et d’une multiplication par 3 sur les 5 dernières années. Une telle explosion implique des investissements continus en infrastructure. ” Il s’agit du syndrome de la poule et de l’oeuf, mais dans le sens positif : les étudiants consomment par exemple beaucoup de bande passante précisément parce que celle-ci est disponible, explique toujours Torreele. ” Au sein de nos universités, la vision dans ce domaine est claire : le réseau ne peut jamais constituer une entrave. Nous ne voulons jamais nous heurter aux limites du réseau et misons pleinement sur l’infrastructure. C’est précisément pourquoi nous avons porté à 100 Gbit/s la capacité de notre réseau dorsal ces 2 dernières années “, enchaîne Moons.
Mais qu’en est-il des budgets nécessaires ? Tant chez Belnet qu’à la KU Leuven, les responsables sont catégoriques : le ‘cost rate’ est resté relativement constant ces dernières années. Un investissement en capacité 100 Gbit/s est aujourd’hui comparable à celui de 10 Gbit/s à l’époque. En fait, le coût par Go a diminué alors que les capacités continuaient à augmenter.
” Nous devons certes rester attentifs pour continuer à choisir la technologie adéquate et suffisamment évolutive, tout en maintenant nos niveaux d’investissements. Mais nous y parvenons depuis 25 ans “, se réjouit Torreele qui se fait fort de pouvoir toujours y arriver dans les prochaines années. Car nos deux interlocuteurs ne doutent pas que l’an prochain, la croissance se maintiendra autour des 20 à 25 %…
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