L’IA renforce les soins à domicile
Les capteurs discrets, l’intelligence artificielle et les prestataires de soins collaborent pour permettre aux personnes âgées de rester plus longtemps à domicile en toute autonomie. Tel est le défi que relève Jane avec Z-plus.
Jane est une start-up belge qui s’appuie sur son actionnariat principal Belfius Insurance et Boston Consulting. L’entreprise emploie 16 collaborateurs et a développé l’application éponyme entièrement en interne. De son côté, Z-plus propose depuis 4 ans des soins à distance, du télémonitoring et des alarmes pour personnes, le tout associé à des services de soins et d’aide à domicile. Cette centrale de soins a été fondée par i-mens, Mederi et Familiehulp.
En pratique, Jane – la solution – est constituée d’un module vocal à deux voies et d’un kit de capteurs (un concentrateur central qui communique avec une plateforme cloud d’AWS, quatre à six capteurs de mouvements et de température et trois boutons d’alarme) installés au domicile de la personne âgée. Vérifier comment se porte bon-papa ou bonne-maman est un jeu d’enfant grâce à l’appli mobile sur smartphone. ” On constitue ainsi un cercle de soins spécifique, explique Christophe Moortgat, CEO de Jane, constitué non seulement des prestataires de soins professionnels, mais aussi de membres de la famille, amis ou voisins. ”
Comportement analysé par l’IA
Jane se distingue des systèmes d’alarme traditionnels par son recours à l’intelligence artificielle. ” Les capteurs de mouvements transmettent leurs données au système, poursuit Christophe Moortgat, ce qui permet d’analyser les schémas de comportement. ” Si la personne âgée enfreint une règle de soin spécifique ou si le système constate une anomalie dans le comportement, le cercle de soins reçoit une alerte.
De même, la personne qui doit souvent se lever la nuit souffre peut-être d’une infection, mais peut-être aussi d’un stade précoce de diabète. Quoi qu’il en soit, il s’agit d’une information susceptible de permettre au prestataire de soins ou à la famille d’intervenir concrètement.
” La force de l’IA réside dans le caractère prédictif, souligne Christophe Moortgat. En permettant d’avoir une vue d’ensemble de l’évolution du comportement, les prestataires de soins peuvent adapter proactivement leur schéma de soins. ”
Veille permanente
” Notre ambition est de permettre à toute personne nécessitant des soins de continuer le plus longtemps possible à vivre de manière autonome à la maison, souligne Julie Wyffels, directrice générale de Z-plus. Nous disposons en 24/7 d’une salle de contrôle avec des opérateurs infirmiers. Le cas échéant, nous pouvons ainsi avertir un membre de la famille, par exemple si nous constatons qu’une personne ne reste pas dans son lit la nuit. ” C’est ainsi que Jane analyse des signaux qui passeraient sans doute inaperçus autrement. Ainsi, un comportement d’errance peut être un indicateur de début de démence. Jane propose ainsi des informations pour adapter les soins, mais permet aussi de rassurer la famille qui sait que le système veille en permanence.
” Grâce à Jane, nous proposons une facette de soins à distance, complémentaire du travail réalisé par les prestataires de soins “, note encore Julie Wyffels. Cette approche offre une plus grande efficacité des soins, jusqu’au niveau de la mutuelle. ” Ainsi, un passage nocturne fréquent aux toilettes peut être le signe d’un début d’incontinence, poursuit Julie Wyffels. Sur la base de nos informations, la mutuelle peut lancer l’intervention forfaitaire pour le matériel d’incontinence. ” Cela évite à la personne âgée de devoir se déplacer au guichet, ce qu’elle aurait peut-être retardé.
L’IA sauve des vies
Actuellement, Jane est utilisé par un millier de personnes âgées nécessitant des soins. D’ici la fin de l’année, il est prévu que Z-plus compte 20.000 utilisateurs finaux connectés, notamment de l’ensemble des mutuelles, sauf la MC. D’ailleurs, Jane est utile même sans bouton d’alarme. Ainsi, lorsque le système constate une situation anormale – par exemple une trop longue période d’inactivité en journée, un réveil tardif ou un refus de prendre son petit-déjeuner, Jane communique l’information et un responsable peut analyser la situation. ” Pour autant que l’on sache, Jane a sauvé au moins sept vies l’année dernière “, conclut Christophe Moortgat.
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