‘Les gens veulent croire en quelque chose, surtout dans une période de transition’
Erwin Verstraelen est élu CIO of the Year 2018. Le CDIO de Port of Antwerp – ” Officiellement, je suis ‘chief digital information & innovation officer’, mais je préfère laisser tomber le ‘i’ pour faciliter la prononciation ” – n’est en fonction que depuis un an, mais a déjà accompli un parcours remarquable et déploie une stratégie ambitieuse. ” J’ai désormais une idée précise de vers où nous allons et pourquoi. Cela donne confiance. “
Vous avez été CIO d’Aveve durant 6 ans avant d’arriver au port d’Anvers. L’adaptation a-t-elle été difficile ?
ERWIN VERSTRAELEN : En termes de secteur, c’est évidemment tout à fait différent, mais j’ai toujours eu le sentiment que je travaillerais pour le port. En effet, j’ai une formation d’économiste en transport maritime, j’ai grandi à Anvers et j’ai passé toute ma jeunesse chez les scouts marins. Je connais donc bien le port et la langue que l’on y parle. De plus, mon grand-père était mécanicien de navires et mes arrière-grands-parents étaient bateliers. Ma femme a été durant 20 ans expéditeur maritime et ma soeur est professeur à l’Ecole supérieure de Marine.
C’est dans la famille ?
VERSTRAELEN : (rire) C’est même génétique. Je suis également marin et je n’ai encore jamais eu le mal de mer.
La nature de votre travail est-elle différente ?
VERSTRAELEN : Il s’agit d’un secteur totalement différent, mais la problématique demeure similaire. Chez Aveve, j’ai mené en tant que CIO une transformation de grande ampleur, mais j’ai également été le catalyseur de la transformation de l’entreprise. C’est ce qui a séduit la direction du Port of Antwerp. Celle-ci cherchait quelqu’un capable de faciliter ces transformations, en combinaison avec l’IT. Mais au départ, elle ne savait pas que j’entretenais des liens privilégiés avec le port.
Votre mission principale est d’accompagner la transformation de l’entreprise ?
VERSTRAELEN : Celle-ci est en effet pleinement en cours. Voici 2 ans, Jacques Vandermeiren est devenu le nouveau CEO et a pas mal fait changer les choses. Il a nommé un nouveau comité de direction et nous avons initié une nouvelle stratégie, baptisée Plan d’entreprise pour 2020. En soi, c’est déjà remarquable qu’un port élabore une stratégie à 3 ans, sachant que notre infrastructure est en place pour 50, voire 100 ans. Mais force est de constater qu’en 2018, nous vivons dans un monde volatil, ce que l’on ressent également au niveau du port. C’est ainsi que nos principaux partenaires commerciaux en termes de tonnage sont les Etats-Unis, la Russie et le Royaume-Uni. Dans le contexte géopolitique actuel, il est important d’en tenir compte.
Il faut disposer de personnes qui ont une mentalité de ‘que se passe-t-il si j’essaie ceci ?
En quoi consiste ce plan d’entreprise ?
VERSTRAELEN : Il s’articule autour de 5 axes stratégiques : croissance durable, mobilité, transition, sécurité et protection et efficience opérationnelle. En termes de mobilité, nous planchons par exemple au niveau du transport de passagers sur des alternatives à la voiture. 90 % des 60.000 travailleurs du port viennent pour l’instant en voiture. Dès lors, nous avons investi dans des bateaux-bus et des vélos-bus. Nous allons aussi mettre en place un système de vélos électriques dans le port. Ce faisant, nous contribuons à une évolution des mentalités en proposant des alternatives à part entière. Pour le transport de marchandises, nous voulons stimuler le transport de cargos par chemin de fer. Le transport via la navigation intérieure est déjà très important, surtout en comparaison d’autres ports, et nos liaisons avec les canaux sont également très bonnes. Nous entendons bien conserver ces atouts et continuer à évoluer grâce à l’innovation. L’objectif final est d’éliminer le trafic de fret routier et de miser sur une mobilité durable.
La transformation numérique est-elle impliquée à ce niveau ?
VERSTRAELEN : Dans le cadre de l’objectif stratégique de transition, le programme est ‘déploiement d’un écosystème numérique’. Le numérique doit se voir ici comme un moyen, pas une fin en soi. La technologie nous offre de nouvelles possibilités et nous incite à remettre en question l’organisation : que faisons-nous et comment nous positionnons-nous face au marché ? Il s’agit là de la question classique de l’entreprise et la numérisation y ajoute une nouvelle dimension. En d’autres termes, il est possible d’envisager les choses autrement, par exemple en passant d’un produit à un service.
Comment cela s’applique-t-il au port d’Anvers ?
VERSTRAELEN : En tant qu’autorité portuaire, nous remplissons 4 rôles, la boussole sur le plan de la finalité de la numérisation. Nous sommes ‘propriétaire terrien’ : nous donnons à des entreprises des concessions pour leur permettre de mener à bien leurs activités. Par ailleurs, nous sommes opérateur : nous gérons le port. Nous assurons par exemple la surveillance environnementale, nous commandons les écluses et les ponts. Notre 3e rôle est celui de régulateur : nous édictons la réglementation portuaire qui régit la manière d’agir et nous contrôlons le respect de cette règlementation via les services de capitainerie du port. Pour assumer ces 3 premiers rôles, nous entendons déployer un système nerveux numérique dans le port. Il nous est en effet impossible de surveiller les 120 km carrés de la zone portuaire, mais des outils numériques comme les caméras, capteurs et drones peuvent le faire. A cet égard, nous sommes occupés sur des projets comme rendre intelligentes nos 500 caméras déjà installées dans le port. Nous allons analyser les images de caméra par logiciel et en retirer des informations : combien de camions ? Quelle est la composition des trains qui circulent dans le port ? Peut-on reconnaître les numéros des conteneurs ? La technologie des caméras va également nous permettre de détecter des pollutions aux hydrocarbures afin de pouvoir les combattre au plus vite. De même, les caméras sur les navires d’inspection permettront d’analyser les murs des quais et de réparer plus rapidement les fissures qui se seraient produites. Au niveau de la sécurité, nous sommes en train d’équiper les armoires de nos bouées de sauvetage d’un capteur qui permettra de générer une alarme lorsque la porte s’ouvre. Et dans le futur, nous pourrions même envoyer un drone sur place.
Et le 4e rôle ?
VERSTRAELEN : En tant qu’autorité portuaire, nous entendons nous intéresser non seulement à nous-mêmes, mais aussi à l’ensemble de la plate-forme portuaire. Notre 4e rôle est dès lors celui de ‘community builder’. Au niveau de la numérisation, cela signifie que nous voulons aider les entreprises du port à s’engager dans l’innovation numérique. C’est ainsi que nous souhaitons présenter des start-up spécialisées dans le domaine maritime à la communauté portuaire via PortXL. Par ailleurs, avec la ville, l’université et imec, nous avons mis en place un écosystème IoT, baptisé The Beacon, qui réunit des chercheurs et des entreprises autour de l’IoT. Et troisièmement, nous avons initié Chainport, un partenariat entre une douzaine de ports mondiaux, avec notamment Singapore et Rotterdam. Nous y échangeons des informations sur la mobilité, la durabilité et la sécurité notamment. Récemment d’ailleurs, nous avons organisé ensemble un ‘hackathon’ qui a réuni à Anvers plus de 220 participants et qui a permis de dégager de nombreuses idées pratiques.
C’est également dans cette mission que s’inscrit Nxtport, la plate-forme de données du port dont l’objectif est de bâtir la chaîne d’approvisionnement du futur. Une analyse sommaire du fonctionnement actuel des processus logistiques à l’échelle mondiale montre clairement que des améliorations d’efficacité peuvent être trouvées. Ceci s’explique notamment par l’approche trop fragmentée du processus global et le manque de transparence. D’ailleurs, si l’on se penche sereinement sur le fondement technologique de la chaîne d’approvisionnement globale, force est de constater que la technologie date des années 90 : courriels, EDI, pour ne pas parler de télécopie. Une mise à niveau technologique permettrait de rendre la chaîne plus efficace et plus transparente. Ce qui fait évidemment songer à la chaîne de blocs. Reste qu’à court terme, il est surtout important d’assurer un échange rapide et total des données entre l’ensemble des acteurs de la chaîne logistique. Prenez l’exemple d’un navire qui vient décharger des conteneurs. Nous voulons connaître les prochaines étapes : ces conteneurs seront-ils acheminés par train, par camion ou par péniche ? De telles informations ne sont pas toujours échangées à temps, ce qui entrave l’efficacité du terminal. Autre exemple : les ‘green lights’. Un conteneur doit être inspecté 3 fois : par la douane, par le terminal et par le transporteur maritime. Soit 3 communications distinctes. Si l’on parvient via Nxtport à associer ces 3 flux, il sera possible de savoir qui peut emporter le conteneur et éviter que quelqu’un se déplace pour un fret qui n’a pas encore été inspecté.
Nxtport ambitionne de permettre aux entreprises d’échanger et de combiner des données. Nous y greffons nos propres systèmes de ‘port community’ en tant qu’autorité portuaire. Pensez au système de réservation pour péniches afin de disposer d’un ‘slot’ dans les terminaux de conteneurs, à l’optimisation de la capacité ferroviaire, à l’ensemble du traitement administratif d’un navire entrant : autant de possibilités que nous avons intégrées dans Nxtport sous le label ‘Cpoint, powered by Nxtport’. Ce faisant, nous montrons clairement que la puissance d’une plate-forme de données est également évidente à nous yeux.
Comment un tel projet de numérisation se concrétise-t-il en pratique ?
VERSTRAELEN : Tout d’abord, nous voulons valoriser l’infrastructure existante. Nous possédons 2 datacenters, 170 km de fibres optiques, 500 caméras, des tours-radar, etc. L’objectif est non seulement de les exploiter pour nous, mais de les utiliser comme levier pour des initiatives de numérisation dans le port. C’est ainsi que si nous désirons un réseau 4G professionnel dans le port, nous pourrions mettre notre réseau à fibres optiques à la disposition de l’entreprise qui construirait ce réseau 4G. Par ailleurs, nous développons des solutions numériques professionnelles. En tant qu’autorité portuaire, nous concevons des applications qui peuvent également être utilisées par la communauté, via Nxtport. En outre, nous proposons des données : c’est ainsi que nous offrons une API qui donne des informations sur l’heure d’arrivée d’un navire et la durée où il reste amarré, soit des informations très précieuses pour de nombreux acteurs qui peuvent ainsi mieux planifier et suivre leurs propres activités.
La numérisation est axée sur l’innovation, ce qui est à son tour le résultat d’une culture ‘que se passe-t-il si’. Il faut disposer de personnes qui ont une mentalité de ‘que se passe-t-il si j’essaie ceci ? ‘ ‘Qu’arrive-t-il si l’on fait cela ? ‘ ‘Quel but voulons-nous atteindre ? ‘ Mais un tel état d’esprit n’arrive pas par hasard, il faut le stimuler. J’ai donc une équipe qui travaille à ce niveau, notamment en testant des technologies comme les drones et le navire autonome, puis en revenant interroger l’organisation : qu’en pensez-vous ? que pouvons-nous faire en pratique ? Par ailleurs, il existe aussi des projets qui sont initiés par des personnes de l’ensemble de l’organisation, comme des fermetures de porte intelligentes ou la génération d’hydroélectricité au départ des écluses.
Enfin, les données font partie intégrante de la numérisation : de quelles données disposons-nous et comment sont-elles gérées ? Un exemple : chaque navire envoie un signal pour indiquer son identité, sa destination et sa vitesse. Autrefois, ces données étaient combinées au radar pour vérifier où le navire se trouvait. Mais désormais, nous allons stocker ces données et les analyser pour en retirer des modèles : est-ce plus chargé à certains moments que d’autres et peut-on s’y préparer ? Plus nous pourrons combiner de sources, plus nous pourrons ajouter de la valeur, notamment en termes de prévisions et d’amélioration de l’efficacité opérationnelle du port dans son ensemble.
Si tout est interconnecté numériquement, comment assurer la sécurité de l’ensemble ?
VERSTRAELEN : Nous voulons veiller à être et à continuer à être résilient sur le plan de la cybersécurité. En dépit des efforts menés, on ne peut jamais être sûr à 100 % que l’on ne subira pas une cyberattaque. Il est donc important de se préparer et de savoir ce que l’on fera pour être à nouveau opérationnel le plus rapidement possible. A cet égard, nous ne regardons pas seulement ce que nous faisons en interne, mais aussi la communauté portuaire. Nous nous concertons régulièrement en matière de sécurité avec les grandes et plus petites sociétés du port dans le cadre de notre ISAC ou ‘information sharing and advisory council’, où l’on retrouve notamment aussi des représentants du CERT, le centre de cyber-sécurité fédéral.
Quelle est la taille de votre département ?
VERSTRAELEN : Nous employons 80 collaborateurs internes et 20 externes structurels. Nous faisons beaucoup de développements en interne et avons une préférence pour les logiciels open source. Mais nous nous entourons aussi d’un réseau d’entreprises, d’universités, de l’imec et de collègues de la ville pour échanger nos connaissances et nos expériences ainsi que pour avoir un regard extérieur sur notre organisation. Il s’agit là d’une condition essentielle à l’innovation durable.
Comment impliquez-vous vos collaborateurs dans ces projets ?
VERSTRAELEN : J’explique clairement à mes collaborateurs que le succès dépend d’une stratégie claire, d’une culture et d’un modèle opérationnel bien défini pour le département. Le succès est synonyme de création de valeur pour l’organisation. Il peut s’agir d’amélioration de l’efficacité, de stimulation de l’innovation ou de l’encadrement de nouveaux modèles commerciaux. Par ailleurs, il faut s’appuyer sur la boussole associant stratégie, vision et mission de l’organisation, le tout combiné au plan d’entreprise 2020. Nous avons aligné notre propre vision sur ces éléments. Celle-ci indique clairement où nous nous situons, ce qui explique que l’organisation investisse tant de personnel et de moyens dans le numérique. Par ailleurs, l’organisation doit être structurée pour mener à bien une telle transformation. Cela passe par l’organigramme, les processus, la gouvernance, les PKI, mais aussi certainement la culture. Il faut un état d’esprit capable de traduire les problèmes en opportunités. Et qui permette d’entrevoir les possibilités et de les saisir avec toute l’ambition nécessaire. Finalement, ma mission consiste à expliquer clairement ce qu’est le cadre, le terrain d’action, et motiver les équipes à créer de la valeur sur le terrain en exploitant les compétences existantes, tout en leur permettant de se développer et de grandir. Ce n’est pas parce que j’assume la responsabilité finale que je dois dire ce que chacun doit faire. Je préfère une autre approche : c’est à chacun de m’inspirer à franchir de nouvelles étapes avec le département dans l’intérêt de la société.
Voici un an que vous êtes en fonction. De quoi êtes-vous le plus fier pour l’instant ?
VERSTRAELEN : Des fondements que nous avons posés en un an. J’ai mis en place une équipe qui, au départ de son rôle classique, à l’époque davantage orienté sur l’interne, s’ouvre pour s’interroger sur le point de savoir ‘que pouvons-nous signifier pour ce port et cette plate-forme portuaire ? ‘, et pour prendre en compte l’innovation. Par ailleurs, je suis également fier des bases que nous avons jetées en tant que ‘community builder’. Il s’agit là d’autant d’initiatives que nous avons lancées et dont je ressens qu’elles vont réussir. Mais il s’agit de projets qui, pris séparément, n’ont pas été faciles et qui ont nécessité une parfaite coordination entre de nombreuses personnes.
L’une des raisons de votre nomination est le fait que vous aviez le projet le plus ambitieux et que vous faisiez preuve d’une grande confiance en vous. Est-ce aussi ce que vous ressentez ?
VERSTRAELEN : Je ne suis en tout cas pas né ainsi. J’ai évolué d’une personnalité introvertie vers quelqu’un qui connaît ses forces et ses faiblesses. A mon avis, les gens confondent souvent la passion et dynamisme avec un excès de confiance. Je ne suis pas à ce point sûr de moi que j’en devienne arrogant. Je ne peux pas tout faire. Mon succès a toujours été celui de mon équipe. Mais je ne suis pas non plus un général de pacotille : quand il faut aller au combat, je suis en première ligne. Depuis que je suis arrivé voici un an, je me suis fait une idée plus claire de vers où nous allons et pourquoi. Cela donne certes confiance et m’a permis de disposer d’une boussole. Et si ces idées sont en outre validées par des interlocuteurs extérieurs, on se rend compte que l’on est sur la bonne voie. Je ne pense d’ailleurs pas que ce soit une mauvaise chose que de faire preuve d’assurance. Depuis que je suis devenu responsable final, à savoir pour la première fois voici 7 ans chez Arvesta, j’ai appris que cette passion et cet enthousiasme faisaient bouger les gens. Les gens veulent croire en quelque chose. Surtout dans une période de transition. Celle-ci les rend nerveux. Mais les gens peuvent croire en quelqu’un qui les inspire, qui peut les convaincre.
Vous êtes désormais CIO of the Year. Qu’est-ce que ce titre va vous apporter ? Quels sont vos projets à ce niveau ?
VERSTRAELEN : (rire) Faire de la place dans mon agenda. Je pense que ce supplément de visibilité doit me permettre de contribuer plus encore à la numérisation. De nombreuses organisations y sont encore confrontées : de quoi s’agit-il ? comment l’aborder ? Je crois que ce titre m’apportera un levier supplémentaire pour dire : ‘calmons-nous, le monde ne va pas basculer d’ici 2 ans, même s’il faut certes se poser certaines questions stratégiques. A cet égard, je compte surtout m’adresser à un public de non-informaticiens. J’aimerais avoir l’occasion l’année prochaine de rencontrer d’autres cadres de niveau C pour leur expliquer ce que signifie la numérisation et le rôle que peut jouer un CIO ou un CDIO. Qu’il s’agit d’une mission commune qui touche le coeur de l’entreprise : qui sommes-nous ? Pourquoi existons-nous ? Comment nous distinguer des autres ? Autant de questions fondamentales. Il reste beaucoup de travail d’évangélisation et je compte bien apporter ma pierre à l’édifice grâce à ce titre.
L’ivresse du coureur
” L’an dernier, j’ai couru 2 marathons. Cela nécessite une préparation d’au moins 6 h de course par semaine, mais l’essentiel d’un marathon était à mes yeux de relever un défi, ce que je pouvais théoriquement faire. Tel est donc mon objectif. Et cela permet d’en apprendre beaucoup sur soi-même. Il faut s’imposer une hygiène de vie et une alimentation spécifiques. Depuis lors, j’ai moins couru, même si j’entends conserver cette prise de conscience et ce style de vie saine. ”
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