Le mariage entre métier et intelligence artificielle
Trop souvent, les projets d’IA échouent entre la phase pilote et l’implémentation. En abordant le projet non seulement sous l’angle technique, mais aussi en impliquant le métier, la start-up bruxelloise Reimagine entend remédier à cette situation.
B audouin Thomas sait de quoi il parle. Il peut en effet faire valoir de nombreuses années à la tête des Financial Services d’Accenture et a assisté à l’éclosion de l’intelligence artificielle dans les entreprises. Et il a constaté que ces projets étaient souvent voués à l’échec. ” Les entreprises n’ont souvent aucune idée de la manière d’implémenter l’IA et de la valeur ajoutée qu’elle permet, explique-t-il. C’est pourquoi de nombreux projets ne franchissent pas l’étape du pilote et ne sont jamais vraiment mis en production. C’est ainsi que l’on voit de nombreux tests avec des ‘chatbots’, alors qu’il y a très peu d’agents conversationnels qui fonctionnent vraiment en réalité. C’est alors que l’on constate que les entreprises n’ont que très peu tenu compte de leur stratégie métier. On veut implémenter l’IA pour l’IA, et de manière la plus large possible. ”
Il faut parfois oser franchir le pas.
Erreur, affirme Thomas qui s’est dès lors associé à Denis Berckmans et Toon Lybaert pour fonder Reimagine, une start-up qui entend réconcilier le monde de l’IA et le business. En accompagnant leurs clients sur une base de projet dans leurs initiatives IA, depuis la stratégie jusqu’à l’implémentation, il entend améliorer sensiblement le taux de réussite de tels projets. ” Il est important de prendre en compte dès l’entame les objectifs commerciaux de l’entreprise, estime-t-il. Et de bien définir le périmètre du projet. Lequel doit de préférence être aussi limité que possible. C’est ainsi qu’il vaut mieux construire un ‘chatbot’ qui n’est capable de ne répondre correctement qu’à un nombre limité de questions plutôt qu’un système qui couvre l’ensemble des processus et des questions. Car dans ce dernier cas, on n’en finit jamais. Il est préférable de se concentrer sur quelques questions fréquemment posées et qui génèrent donc du volume. Ce faisant, la solution peut être plus rapidement mise en production. ”
Oser se lancer
Un autre problème régulièrement constaté par Thomas est qu’un POC ne répond jamais suffisamment aux besoins de l’entreprise, et ne franchit donc pas l’étape finale. ” Alors qu’il faut parfois oser franchir le pas, considère-t-il. A ce niveau également, nous intervenons en se concentrant au maximum sur la dimension pratique et en expliquant lorsque quelque chose est prêt. Il est important de s’intéresser non seulement à l’aspect pratique, mais aussi de comprendre le côté métier du projet. ”
Reimagine a été lancée en septembre 2018 et compte désormais 2 clients payants, dont la commune de Woluwé-Saint-Pierre. ” Par ailleurs, plusieurs projets pilotes sont en cours, de même que des négociations avec d’autres prospects. Pour l’instant, je m’intéresse surtout aux personnes de mon entourage ou qui s’intéressent à l’IA. Nous travaillons aussi régulièrement avec d’autres start-up comme Chatlayer.ai, Macty, Radix, Robovision ou le moteur de recherche d’Alexandria.Works. Ils apprécient notre approche du volet métier. ”
Baudouin et ses 2 cofondateurs ont fondé Reimagine avec 70.000 ? de fonds propres, tandis qu’un 4e associé les a ensuite rejoints. ” Désormais, nous attendons un financement supplémentaire pour passer d’une approche de projet à une société basée sur un produit, conclut-il. Pour ce faire, nous aimerions récolter 300.000 ?. “
Reimagine
Siège social: Bruxelles
Nombre d’associés: 4
En quête de capital social?: Oui, recherche 300.000 euros pour la poursuite du développement de son produit.
Site Web: www.reimagine.be
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