” La transformation et l’innovation au coeur de la stratégie “
Comptant 45% de ses quelque 3.800 collaborateurs dans l’IT, Euroclear est à la fois une société informatique et financière. Avec comme défi pour les deux nouveaux co-CIO ad intérim la poursuite de la transformation et l’innovation basée sur les données.
Fournisseur d’infrastructure pour les marchés financiers, Euroclear connecte les émetteurs et investisseurs du marché des valeurs mobilières en assurant le traitement des règlements, la gestion des actifs et la gestion collatérale. Son but est d’aider les marchés globaux à traiter leurs transactions efficacement en améliorant leurs liquidités et en réduisant leurs risques. L’entreprise travaille avec plus de 2.000 institutions financières, gère des actifs de plus de 30.000 milliards ? et règle des transactions pour plus de 837.000 milliards ? par an au départ de son siège central de Bruxelles. “Il n’y a que trois entreprises au monde à proposer les mêmes services”, insiste d’emblée Marc De Rycke, nouveau co-CIO en compagnie de Michal Paprocki. “Nous nous sommes réparti les responsabilités, mais nous entendons fonctionner comme une seule entité de leadership”, tient-il à souligner.
Cette transformation, c’est un peu comme vouloir modifier la structure d’un avion alors qu’il est en plein vol.
Transformation
En tant que société technologique, Euroclear entend poursuivre la transformation numérique des différents aspects de son organisation. Une transformation qui passe d’abord par l’humain. “Nous ne fabriquons pas de la technologie, mais traduisons l’IT en fonction des besoins du métier. L’IT n’est pas donc uniquement une fonction de support, mais apporte de la valeur au business”, fait remarquer Marc De Rycke. Pour ce faire, Euroclear mise sur le recrutement de nouveaux collaborateurs, qu’il s’agisse de jeunes diplômés ou de personnes plus expérimentées avec un profil international (47 informaticiens engagés en 2019 et plus de 70 en 2020, dont 45% de femmes).
Par ailleurs, l’entreprise mène des programmes d’apprentissage en continu, sur place et à distance, ainsi que de stimulation des certifications, que ce soit en Cobit, ITIL, Azure ou en gestion de projet notamment.
“Avec le Covid-19, la transformation s’est accélérée dans certains domaines, notamment le télétravail, le partage d’informations ou encore la numérisation. Mais à d’autres niveaux, la crise du coronavirus a induit de nouveaux défis et a obligé à revoir notre stratégie de gestion du changement, notamment lors du recrutement et de l’intégration de nouveaux collaborateurs ayant des profils différents”, note encore le nouveau co-CIO. “Cette transformation, c’est un peu comme vouloir modifier la structure d’un avion alors qu’il est en plein vol.”
Innovation
Pour attirer et retenir les meilleurs éléments, Euroclear mise sur l’innovation technologique. “L’innovation est étroitement liée à la transformation numérique, l’objectif étant de mettre en place une organisation financière systémique globale qui se veut résiliente, stable, performante et sécurisée. Car l’IT est au coeur du métier de notre société, précise pour sa part Michal Paprocki, co-CIO ad intérim. Euroclear se veut un leader global dans des activités très pointues et exigeantes. Nous sommes à la fois une société d’informatique et financière et l’innovation vise surtout à améliorer la gestion de nos données en développant différents ‘data products’ s’appuyant sur l’innovation.”
En termes de technologies, Euroclear fait figure, en tant que place de marché, de vitrine des dernières innovations, que ce soit en termes d’infrastructures de centres de données et de réseau, avec notamment une architecture hyperconvergée (en prévision du cloud privé, l’ouverture sur le cloud public sécurisé (avec Azure), le développement d’API (application programming interface) ou encore un réseau de données de type SDN (software-defined network). Par ailleurs, le groupe met en oeuvre de nombreuses technologies numériques, comme le NLP (natural language processing), l’OCR (reconnaissance optique de caractères), l’intelligence artificielle et les algorithmes, la robotisation intelligente, la chaîne de blocs (dans le cadre du projet Central Bank Money Currency), etc., etc. “Nous voulons devenir une ‘data-centric organisation’ plutôt que ‘risk’ ou ‘process oriented'”, enchaîne Michal Paprocki.
Parallèlement, Euroclear privilégie les partenariats (essentiellement technologiques avec IBM, Oracle, Microsoft, HP, Dell, Capgemini et TCS) et l’écosystème (notamment en fintech avec un screening systématique des acteurs du marché), sans oublier le SaaS (Software-as-a-Service) avec de récents contrats avec ServiceNow (comme portail pour la gestion des processus), la fintech belge Collibra pour la qualité et la gouvernance des données, ou encore Taskize pour améliorer l’efficacité des processus back-office. De même, Euroclear utilise depuis un certain temps déjà Office 365 (particulièrement utile à cette époque de pandémie Covid-19) et a mis en place un ‘cloud access security broker’ pour assurer la sécurité d’accès au cloud public. “Nous travaillons aussi beaucoup sur des ‘data products’ pour fabriquer des indices qui aident nos clients dans leurs décisions.” A titre d’exemple, Marc De Rycke évoque le lancement récent du produit LiquidityDrive qui propose des données de liquidités quotidiennes générées par un large éventail d’instruments de revenus fixes et peut être utilisé par les clients d’Euroclear pour améliorer des modèles de trading, supporter les analyses et le reporting post-trading ainsi que renforcer l’intelligence d’investissement et de recherche.
“Nous sommes très ouverts et très sélectifs dans nos partenariats. Nous n’investissons pas pour faire des plus-values, mais pour la valeur industrielle qui peut être générée. Afin de renforcer notre écosystème, nous cherchons à chaque fois des technologies complémentaires à notre métier et pas vraiment des ‘pure players'”, confie toujours Marc De Rycke.
Enfin, il va de soi qu’en tant qu’acteur du monde financier, Euroclear a la (cyber-)sécurité dans son ADN. “Nous sommes avec la Commission européenne, l’Otan et quelques opérateurs télécoms et acteurs du conseil, l’un des plus grosses organisations privées en cybersécurité en Belgique. Nos équipes ont beaucoup grossi ces derniers temps et nous continuons à recruter”, fait remarquer Marc De Rycke.
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