La moitié des informaticiens ouverts à un nouvel emploi
1 informaticien sur 2 se déclare ouvert face à un nouvel emploi. Pourtant, le nombre de chercheurs d’emploi latents n’a pas augmenté significativement durant la crise du coronavirus. Voilà ce qui ressort de l’enquête Salaires annuelle de Data News.
53% de l’ensemble des répondants à notre enquête Salaires annuelle de Data News répondent positivement à la question ‘Etes-vous ouvert à un nouvel emploi? ‘ Par ailleurs, 8,5% se déclarent ‘Activement en recherche d’un nouvel emploi’. Ce sont des chiffres comparables à ceux de l’enquête de 2020 organisée juste avant l’éclatement de la crise du coronavirus et le premier confinement du 18 mars 2020 dans notre pays. L’explosion du télétravail, les confinements, l’évolution de la nature du travail – et dans certains cas également le chômage technique – ne se sont donc pas traduits par une augmentation significative du nombre de personnes envisageant un changement d’emploi dans le secteur ICT.
35% de l’ensemble des répondants ont cherché un (nouvel) emploi au cours des 12 derniers mois. Que ce soit en sollicitant de manière spontanée (9%), en répondant à une offre d’emploi (8,5%) ou après avoir été contacté par un bureau de sélection ou de recrutement (3%). A noter qu’à peine 1% a recherché un emploi à la suite d’un licenciement. Le coronavirus ne s’est donc manifestement pas traduit par une vague de licenciements, comme d’aucuns l’avaient craint. Cette conclusion s’inscrit d’ailleurs dans la droite ligne d’un test de stress mené par Trends Business Information auprès des entreprises ICT belges sous la forme d’un algorithme reprenant différents critères financiers compte tenu des mesures de soutien gouvernemental en matière de coronavirus. Globalement, 10% de l’ensemble des entreprises ICT enregistraient une solvabilité négative sur l’exercice 2019. Sur la base des bilans disponibles de 2020, il apparaît que ce chiffre n’a pratiquement pas augmenté. En d’autres termes, l’impact du Covid-19 a presque été nul sur le secteur ICT belge.
Mais pour en revenir aux chercheurs d’emploi, précisons que de très nombreux informaticiens en recherche d’emploi durant l’année écoulée ont été contactées par un chasseur de têtes, un bureau de sélection ou un bureau de recrutement (25%). Force est donc de constater qu’un peu plus de la moitié est ouvert à un nouvel emploi et que bon nombre d’entre ceux-ci ont été contactés par quelqu’un susceptible de leur proposer un emploi. Soit un dangereux cocktail pour les entreprises qui désirent conserver leurs meilleurs éléments. Et cela illustre que la guerre des talents fait à nouveau rage après ne jamais avoir vraiment cessé et que les bons informaticiens auront toujours leur place sur le marché.
Pourquoi ont-ils des fourmis dans les jambes?
Mais quelles sont les raisons précises pour lesquelles un informaticien – dont le taux de satisfaction en matière d’emploi et de salaire est en moyenne plus élevé que celui de nombreux autres secteurs – envisage quand même de changer d’emploi? La motivation première n’est nullement le manque de satisfaction vis-à-vis du salaire, un argument qui ne vient qu’en 4e position. Cela n’étonnera personne puisque cette année encore, l’informaticien belge est globalement satisfait de son enveloppe salariale globale. D’ailleurs, pas moins de 27% sont ‘très satisfaits’ et 58% se disent ‘assez satisfaits’. Des résultats très comparables à ceux de l’an dernier d’ailleurs. Alors que 10% sont ‘peu satisfaits’ et 4% ‘pas satisfaits’.
Bref, le salaire n’est donc pas la raison principale du ‘job hopping’. De loin la raison première est la mauvaise ambiance au sein de l’entreprise. En effet, pas moins de 46% envisagent de changer d’emploi en raison d’un climat défavorable: les cadres et directeurs RH auraient intérêt à prendre d’emblée plus au sérieux les signaux d’un environnement de travail toxique avant qu’un chasseur de têtes ne tire profit de la situation. En n° 2 dans les motivations qui poussent à (vouloir) changer d’emploi, on trouve un ‘manque de vision de l’entreprise’. La 3e raison la plus fréquemment citée est ‘aucun défi ou travail intéressant’. Pourtant, il convient de noter que ‘l’opportunité que l’on ne peut refuser’ est évoquée par 36% comme une raison de départ. Soit le même pourcentage que celui des informaticiens qui veulent changer en raison de ‘compétences en gestion humaine’ défaillantes des dirigeants.
La porte n’est pas fermée pour tous
Nous avons également demandé aux informaticiens si un retour chez un employeur précédent était envisageable. Environ 5% affirment ‘apprécier un retour’, tandis que 39% l’envisageraient si les conditions étaient favorables. Lisez: si l’ambiance toxique avait disparu, si le responsable avait été remplacé ou si la vision de l’entreprise correspondait désormais mieux à celle de l’employé. Pour les 56% restants, la porte de l’employeur précédent est définitivement fermée, par principe et/ou indépendamment de ce que l’employeur précédent peut offrir.
Mais quid à plus long terme? Quelle est l’ambition de l’informaticien belge dans les 5 prochaines années? Pour 29%, il s’agit de rester dans la fonction ou l’emploi actuel. Pour leur part, 20% veulent se hisser à une fonction supérieure dans l’entreprise, alors que 18% veulent changer d’emploi et que 14% voudraient continuer à se spécialiser dans leur fonction ou leur domaine. Les autres options (comme notamment partir à la pension, changer de fonction au sein de l’entreprise, démarrer ou continuer à développer une activité d’indépendant ou assumer une fonction dirigeante) se situent plus bas dans le classement. Et pour celui qui s’interrogerait: 5% veulent ‘faire quelque chose de totalement différent’. Quoi que ce soit…
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