ICT/Digital Project of the Year : voici les nommés
En parallèle au CIO of the Year, Data News a également élu les ICT/Digital Projects of the Year. Tels sont les nommés répartis en deux catégories.
Avec ce concours, Data News entend récompenser des projets ICT et des projets numériques (largement) finalisés avec succès et qui se révèlent innovants tant dans l’utilisation de la technologie que dans l’approche métier. Ce concours est ouvert aux secteurs tant privé que public ainsi qu’aux grandes et aux moyennes et petites entreprises. Cette année a d’ailleurs été caractérisée par un apport très important de projets du secteur public, ce qui se traduit d’ailleurs au niveau des nommés finaux.
L’accent est mis sur des projets ‘innovants’ qui offrent une véritable plus-value à l’entreprise ou à l’administration grâce à l’utilisation intelligente de la technologie numérique. L’innovation technologique est certes importante, mais l’impact sur l’organisation joue également un rôle de premier plan.
Sur base de ces critères, la rédaction a filtré les dossiers pour en retirer une liste de 4 nommés dans 2 catégories : grands et petits projets (en termes de budget et de périmètre). Chaque candidat a eu l’opportunité de présenter son projet à un jury professionnel et académique. Les lauréats seront rendus publics et félicités lors de l’événement CIO of the Year organisé à l’Event Lounge de Bruxelles le 21 novembre prochain. Nous vous présentons les 8 projets retenus.
Catégorie ‘Large Projects’ Digital Mobile Radio Project (Ypto)
Ypto est la structure qui fournit des services IT à la SNCB/NMBS. Le projet introduit par Ypto s’inscrit dans le plan de transformation numérique visant à réaliser la communication opérationnelle des trains belges et a été déployé alors même qu’Ypto gérait le programme d’externalisation Sprite avec Tata Consultancy Services. Cette initiative concerne la numérisation et la modernisation des appareils de communication du personnel ferroviaire et n’avait rien d’évident pour Ypto. En effet, celle-ci a repris les responsabilités des télécommunications à Infrabel après la scission de B-Holding, de sorte que cette expertise était totalement nouvelle pour l’entreprise.
Concrètement, il s’agit d’un tout nouveau réseau Digital Mobile Radio qui assure la communication multi-site dans le cadre du remplacement des radios analogiques par des radios numériques. ” Cela signifie que deux personnes peuvent désormais utiliser la même bande passante, alors qu’il ne pouvait y avoir qu’une seule personne à l’époque de l’analogique. Et pourtant, nous devons payer moins de coûts de licences à l’IBPT pour les fréquences nécessaires “, a-t-on expliqué lors de la présentation devant le jury. Plutôt que de travailler avec canaux, la nouvelle solution de communication utilise des ‘talk groups’. Le projet s’inscrit dans une convention-cadre de 6 ans conclue avec TranzCom et portant sur des équipements Motorola. La valeur du projet est estimée à 10,3 millions ?.
Security-as-a-Service (SPF Finances et SPF Justice)
Un cahier des charges de pas moins de 193 pages : preuve que trouver une solution de sécurité n’avait rien d’une évidence, d’autant que le produit devait desservir non seulement les SPF Justice et Finances, mais aussi d’autres organismes fédéraux. Finalement, le contrat a été décroché par Proximus. Proximus a proposé une solution dynamique de Security-as-a-Service (SECaaS) associant un catalogue de services à un modèle de paiement à l’utilisation. L’objectif est de permettre à chaque service public fédéral de disposer d’un service de cybersécurité tout en bénéficiant d’économies d’échelle sans pour autant être lié à d’autres services fédéraux. Le projet s’inscrit également dans l’offre G-Cloud de nos pouvoirs publics, sachant que le CCB et la Cybersecurity Coalition ont donné leur feedback. ” Nous ne voulions surtout plus acheter des boîtes, mais une solution totale ‘by design’ : c’est pourquoi nous avons regroupé nos équipes et les avons impliquées ensemble dans le projet “, a-t-on insisté lors de la présentation devant le jury. Il s’agit d’un contrat sur 7 ans réparti en 3 lots, sachant que Toreon a pris en charge l’audit des services livrés. Durant l’exposé, il a été dit que d’autres services fédéraux envisageaient de participer au projet. Pour l’instant, il s’agit de 2 millions ? par an tant pour le SPF Finances que le SPF Justice, ” mais si d’autres services rejoignent le projet, il pourra s’agir du plus gros contrat de sécurité jamais signé en Belgique “, insiste-t-on encore. L’attribution du marché remonte à mai 2018, tandis que les tests d’acceptation ont été réalisés en janvier de cette année.
KUBE (Groupe Isabel)
Ce projet fait figure d’exception dans ce concours. En effet, les projets doivent être introduits par un client final, alors que dans ce cas particulier, les clients finaux du projet sont également les actionnaires d’Isabel puisqu’il s’agit des 4 grandes banques belges qui exploitent la plateforme développée par Isabel. KUBE est l’acronyme de ‘Know Your Customer Utility for Banks and Enterprises’. Il s’agit d’une plateforme en ligne pour organismes financiers et organisations qui désirent s’échanger des données dans le cadre d’un processus connu par les experts sous le nom ‘Know Your Customer’ (KYC). Il s’agit des données que les banques collectent notamment pour vérifier l’identité de leurs nouveaux clients, entendez le processus de ‘recrutement’. ” Chaque banque pose les mêmes questions, mais sous des formes différentes. Le calcul du score de risque est et reste identique pour toutes les banques : ce projet permet, une fois que vous êtes ‘recruté’ par une banque, de partager les infos avec d’autres banques “, a-t-on expliqué durant la présentation. Aspect innovant et tout à la fois remarquable : la vérification des données est intégrée dans une chaîne de blocs. Même si les données personnelles proprement dites restent dans la banque, insiste-t-on d’emblée.
En 2017, un projet pilote a été lancé pour vérifier si la chaîne de blocs constituait la technologie la plus adaptée. Et en janvier, un premier pilote était lancé. Durant la présentation devant le jury, il est apparu que le projet n’était pas totalement finalisé et ne serait livré qu’en 2020, un élément qui a évidemment eu un impact important sur le critère ‘implémentation et livraison’.
LBLOD (Vlaams Agentschap Binnenlands Bestuur)
Au sein du projet Lokale Besluiten als Gelinkte (Open) Data ou LBLOD – , l’agence flamande des affaires intérieures a créé avec les administrations locales un nouvel écosystème pour partager des données entre administrations et réutilisateurs (privés) de ces données. Chaque jour en Flandre, un bourgmestre, un collège des bourgmestre et échevins ou un conseil communal prend des décisions. Par exemple, sur le montant des taxes à payer, sur la fermeture d’une voirie pour une course cycliste, sur la désignation d’un mandataire ou sur les tarifs et conditions de parking à un endroit donné. Ces décisions sont ensuite actées en décisions authentiques. Pourtant, il n’est pas toujours évident de retrouver ces données et informations ou de les réutiliser pour d’autres applications, bases de données ou sites Web. Dans le cadre de ‘Linked Data’, ce projet entend permettre un échange plus fluide des données sans surcharge pour les administrations locales par le biais d’une méthode de publication des données auxquelles une signification (sémantique) est ajoutée. En pratique, les administrations prennent leurs décisions et publient du même coup un HTML généré automatiquement et enrichi de RDFa. Avec au final rapidité accrue, meilleure réutilisation, efficacité supérieure et standardisation.
Désormais, 130 administrations communales économisent cumulativement 67 jours d’encodage puisque 8.055 mandats sont extraits des procès-verbaux. ” De plus en plus d’administrations communales se convertissent à la publication liée de leurs décisions “, a-t-on précisé durant la présentation. Par ailleurs, l’objectif est de libérer toujours plus de données. Le budget total de ce projet s’élève à 2,5 millions ?. ” Avec un retour sur investissement de 4 ans “, ajoute-t-on.
Catégorie ‘Small Projects’ Hillshades et Skyview (Informatie Vlaanderen)
Le modèle numérique d’élévation est un instantané topographique détaillé de l’ensemble de la Flandre. Il s’appuie sur des mesures réalisées à l’aide de pulsations laser au départ d’un avion. Sur base de ces données, il est possible de créer une grande variété de modèles, produits et images topographiques (DTM) ainsi que des modèles surfaciques de bâtiment, végétation et objets marquants (DSM) notamment. Les données topographiques à haute résolution constituent dès lors une source d’informations importante pour la recherche et la gestion de vestiges et de paysages archéologiques et historico-culturels. Le traitement des données de mesure brutes et leur conversion en images exploitables se révèlent extrêmement chronophages et techniques. C’est pourquoi une collaboration a été mise sur pied entre Informatie Vlaanderen et l’Agentschap Onroerend Erfgoed pour créer deux traitements innovants et prêts à l’emploi. Il s’agit d’une part d’un ‘multidirectionial hillshade’ et, d’autre part, d’un ‘skyview factor’ (SVF). Ces deux cartes, chacune d’une résolution de 0,25 m2, proposent la topographie de l’ensemble de la Flandre avec un très haut degré de précision. Ces jeux de données sont diffusés via des services Web et disponibles en ligne via Geopunt et le géoportail Onroerend Erfgoed pour des usages divers et variés. La Vlaamse Milieumaatschappij teste notamment l’IA sur ces jeux de données pour la gestion des eaux des canaux, tandis que la Vlaams Energieagentschap a mis au point une ‘carte solaire’ qui indique le potentiel solaire du toit de chaque habitation de Flandre.
Appli mobile (TEC)
Une nouvelle appli iOS native, une appli Android native et un ‘back-office’ en PHP/Laravel : tel est la synthèse du projet introduit par la société wallonne des transports TEC. Tappic a pris en charge le développement de l’appli qui s’inscrivait dans un programme plus vaste baptisé ‘Go Digital’ des TEC. Tappic était surtout sollicitée pour apporter une expérience conviviale notamment aux usagers fréquents qui utilisent presque journellement les transports publics. Et pas exclusivement les bus des TEC d’ailleurs puisque les horaires des bus, métros et trains de la STIB (Bruxelles), de De Lijn (Flandre) et de la SNCB ont été intégrés à l’appli. Définir un trajet entre Namur et Ostende par exemple ne doit désormais plus poser problème. L’appli est en outre enrichie de fonctionnalités supplémentaires, mais les données en temps réel et un ingénieux système de notification sont d’ores et déjà disponibles. De même, une recherche détaillée d’une ligne de bus spécifique se fait sans difficulté : pour trouver par exemple où se trouve le prochain bus sur la ligne et combien de temps il faudra attendre pour desservir l’arrêt le plus proche. L’appli mise en outre sur la simplicité avec 3 menus seulement dans la barre d’onglets : un pour la carte et les recherches, un pour l’historique et un pour les réglages. ” Depuis son lancement voici quelques mois, l’appli a été téléchargée plus de 200.000 fois et compte plus de 100.000 utilisateurs mensuels actifs, gage selon nous de succès “, s’est entendu dire le jury.
Automatisation du marketing pour les MuseumPASSmusées (Publiq)
En septembre 2018, le pass Musées était lancé comme outil destiné à stimuler la visite de musées. Ce pass est une formule d’abonnement pour les musées, un seul pass permettant à son possesseur de visiter d’ores et déjà 160 musées belges. Il s’agit d’un premier programme de marketing culturel auquel collaborent des organisations wallonnes, bruxelloises et flamandes, qui propose un nouveau modèle de revenus pour les organismes culturels et qui est basé sur l’ICT. En d’autres termes, des données pertinentes sont générés en continu et permettent, grâce à un marketing intelligent, de stimuler les visites de musées. Un plan d’automation du marketing incite l’activation du pass et sa rétention. Sur l’année durant laquelle l’abonnement est valable, le système génère différents ‘groupes intermédiaires’ ou blocs de construction qui peuvent être exploités grâce à l’automatisation du marketing. Pour chaque bloc de construction, un flux est imaginé qui comprend une série de courriels susceptibles d’être envoyés ou non sur base de données d’utilisateur transactionnelles et de facteurs contextuels. Statik a pris en charge le développement du premier pilote. Le moteur de la solution est Apache Airflow, tandis que Google Cloud, Data Studio et Python sont utilisés pour le scripting. Un petit projet en termes de budget (39.484 a pour être précis, outre 127 a de coûts récurrents par mois), mais pour un résultat remarquable. ” Plus de 2.500 parmi les abonnements renouvelés en septembre sont le résultat direct d’un courriel généré par la solution de marketing automatisé “, a-t-on indiqué au jury.
Route 1700 (DP World Antwerp)
DP World Antwerp est une entreprise de stockage de conteneurs dans le port d’Anvers. En tant que filiale du groupe DP World, DP World Antwerp exploite le terminal Antwerp Gateway dans le dock Durganck. Route 1700 est une appli (tant sous iOS qu’Android) développée par l’entreprise en partenariat avec The Reference, Ferrologic, Software AG et Microsoft (Azure) pour faciliter la communication entre camionneurs et dispatcheurs. L’appli – le 1700 de Route 1700 fait référence au quai 1700 – numérise le flux complet du terminal de conteneurs. Elle indique littéralement au chauffeur la route à suivre dans le terminal et améliore l’efficacité tant des camionneurs que des opérateurs du terminal. L’appli est opérationnelle depuis cet été et est actuellement utilisée par 100 à 150 camionneurs par jour, sachant que le taux d’adoption augmente régulièrement. Des utilisateurs finaux – camionneurs et dispatcheurs – ont été expressément impliqués dans le processus de conception de l’appli. L’appli utilise l’analytique de données en temps réel pour aider les chauffeurs dans les étapes à suivre sur le terminal. ” Sans cette appli, le conducteur doit procéder à des opérations manuelles, ce qui l’oblige à descendre physiquement de son camion pour s’enregistrer par exemple à certains endroits. De même, le contrôle d’accès est désormais nettement plus efficace “, résume-t-on les points forts face au jury. De plus, les instructions de sécurité obligatoires sont ‘poussées via l’appli, ce qui se traduit par une plus grande simplification administrative et une réduction des temps d’attente pour les conducteurs.
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