Dix mythes sur la migration dans le cloud
Un quart de siècle après l’invention du terme ‘cloud computing’, de nombreuses incertitudes subsistent chez les CIO. Le cabinet Gartner énumère 10 mythes qui ont la vie dure.
Erreurs de définition, flou artistique, voire informations totalement fausses continuent à polluer l’informatique en nuage. Ils créent (inutilement) de l’angoisse, entravent la poursuite de l’innovation et peuvent même ralentir la croissance de l’entreprise. Oui, le cloud a connu une percée ces dernières années, mais les anciens mythes restent bien vivants. A moins qu’ils ne prennent une nouvelle forme. David Smith, analyste chez Gartner, liste 10 mythes majeurs.
1 Le cloud est toujours synonyme d’économies
Remplacez le ‘toujours’ par ‘parfois’. Si toutes les décisions stratégiques sont au final basées sur l’argent, l’agilité accrue que peut procurer le cloud a en général des implications financières.
2 Tout tourne dans le cloud
Que non : il s’agit d’une conséquence directe du ‘cloud-washing’, entendez la propension à considérer volontairement ou non certains produits comme du cloud, alors qu’il ne s’agit absolument pas d’un produit cloud. Ceci entretient le mythe que seuls les produits cloud sont ‘bons’.
3 Le cloud doit être utilisé pour tout
Evidemment pas. Pour certaines applications, il s’agit de la logique même – songez au provisionnement flexible–, mais d’autres charges de travail et applications ne tirent pas forcément profit du cloud. Le coût de basculement dans le cloud d’une application héritée constitue un paramètre intéressant.
4 ‘Le CEO l’a dit’ est une stratégie cloud
Une stratégie cloud ne devrait pas se limiter à un mandat du CEO ou du comité de direction. Une véritable approche cloud met en balance les objectifs métier et les avantages potentiels du cloud. Ce que David Smith résume parfaitement : ” Le cloud doit être vu comme un moyen d’atteindre un objectif. Mais il convient de définir d’abord cet objectif. ”
5 Nous avons besoin d’une seule stratégie et d’un seul fournisseur cloud
De nombreuses entreprises recherchent à juste titre la simplicité, mais il ne s’agit pas toujours d’une bonne idée dans le cloud. Le multicloud fait entre-temps une percée, mais implique une stratégie claire d’organisation et de gestion rigoureuses de tous ces services cloud. Tous les oeufs dans un même panier ? Au niveau du cloud, il ne s’agit en général pas d’une bonne idée et ce n’est en tout cas pas réaliste pour la plupart des entreprises.
6 Le cloud est toujours plus sécurisé que le sur-site
Un mythe qui existe également dans sa variante inverse. Le fait est qu’il n’y a eu que peu de problèmes de données dans le cloud public et que la plupart des problèmes sont consécutifs à des erreurs de configuration du service cloud. Aujourd’hui, les fournisseurs cloud investissent énormément dans la sécurité dans la mesure où ils comprennent mieux que personne les risques associés. Reste qu’il ne faudrait pas imaginer que la sécurité dans le cloud est un fait acquis.
7 Le multicloud évite le verrouillage
L’enquête cloud de Data News montre clairement que la crainte de ‘vendor lock-in’ dans le cloud reste bel et bien présente. C’est pourquoi nombre de CIO répartissent leurs charges de travail entre notamment AWS et Google ou Microsoft Azure. Mais le multicloud ne garantit nullement une absence de risque de verrouillage par un fournisseur.
8 Une fois que tout est dans le cloud, c’est fini
Malheureusement le travail ne s’arrête jamais. Le cloud est davantage un modèle de fonctionnement qu’une technologie. Une fois que les charges de travail sont migrées, c’est alors que commence souvent le véritable travail. Songez à la réécriture d’une partie du code, aux activités de post-migration et au monitoring, voire au besoin l’amélioration de la performance..
9 Les entreprises en reviennent du cloud public
Selon Gartner, l’idée selon laquelle des charges de travail sont retirées du cloud est surtout un voeu pieu de fournisseurs classiques. La réalité est que la plupart des entreprises ne rapatrient aucune charge de travail une fois qu’elle tourne dans le cloud. Lorsqu’un rapatriement est envisagé, c’est plutôt pour le SaaS, la colocation ou l’externalisation plutôt que pour changer d’infrastructure cloud (IaaS).
10 Nous avons une stratégie cloud pour l’implémentation et la migration
Désolé, mais un plan de fermeture d’un centre de données n’est pas une stratégie cloud. Il convient au préalable de définir une vision à long terme. Ce n’est qu’ensuite qu’il faut une planification stratégique. ” Au niveau du cloud, on parle de plan d’adoption du cloud, de plan d’implémentation du cloud ou de plan de migration du cloud. Souvent, tous ces éléments sont très facilement regroupés au sein d’une stratégie cloud “, conclut David Smith.
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