Dell joue à fond la carte de l’IA et de l’IoT
Dell Technologies affiche une confiance absolue : les entreprises étant en pleine transformation numérique, la société se lance dans la robotisation et l’IA dans des domaines bien spécifiques. Et s’il ne tenait qu’à Michael Dell, tout serait basé sur du matériel et du logiciel.
“La révolution numérique s’est imposée jusque chez le client. Nous constatons comment la technologie peut être mise en oeuvre à chaque niveau de ses activités. Pour croître, pour créer de nouveaux modèles organisationnels et offrir un meilleur service. La technologie figure en première place de l’agenda des cadres C. La stratégie technologique est identique à la stratégie métier. Les nerds, les ingénieurs et les techniciens sont sous les projecteurs. ”
Le CEO Michael Dell sait s’y prendre pour haranguer ses troupes (de technologues) à l’occasion du premier Dell Technologies World où Dell et EMC se présentent comme une seule et même entité.
L’entreprise reste toujours l’un des plus gros vendeurs de PC au monde (et l’un des rares en croissance), mais tel n’était pas le thème central de la conférence. En l’occurrence, l’accent était mis sur l’Internet des objets (IoT), l’apprentissage machine et l’intelligence artificielle (IA). Sans surprise des domaines sur lesquels les entreprises se concentrent désormais et qui nécessitent une infrastructure IT performante. ” Chaque trimestre, notre entité Serveurs progresse et lorsque l’on en cherche l’explication, on constate que l’IA joue un rôle majeur à cet égard. ”
Reste que selon Michael Dell, l’IA n’est pas ce monstre dominateur. ” Nous ne voyons pas d’IA horizontale. L’intelligence artificielle est très verticale. Elle apparaît dans chaque industrie, mais il s’agit à chaque fois d’applications très ciblées associant des données. ” Cela ne signifie pas pour autant que chaque expérience en IA soit par définition une réussite. ” Certains réussiront parfaitement, d’autres pas. Mais il faut se lancer. Il faut aller vite, au risque de disparaître. ”
L’IA reste verticale
La technologie évoluera-t-elle suffisamment pour voir apparaître une IA plus horizontale, couvrant plusieurs domaines, a demandé Data News à Michael Dell ? ” Une sorte de système des systèmes en somme ? Nombre de recherches faites par Pivotal concernent l’avenir des logiciels et des courtiers de systèmes capables d’interconnecter tous ces éléments. D’ailleurs, des serveurs plus performants, des GPU et des processeurs de next gen vont voir le jour. Reste qu’il ne s’agit pas d’une seule solution verticale, mais d’approches sectorielles. Ce que font les entreprises les plus avancées en IA concerne des connaissances très pointues. Mais il existe des solutions d’infrastructure pour supporter ces recherches. En d’autres termes, l’IA capable de réaliser la meilleure opération médicale ne sera pas la meilleure IA pour piloter votre voiture. Je ne pense pas que l’on en arrivera dans un proche avenir à une IA généraliste. La croissance du marché de l’IA sera énorme, mais restera très verticale. ”
Pour mettre en oeuvre l’IA et l’apprentissage machine, des infrastructures puissantes sont nécessaires. Ce qui, sans surprise, est le coeur de métier de Dell. C’est ainsi que l’entreprise a notamment dévoilé les PowerEdge R940xa et PowerEdge R840, deux serveurs de 14e génération pouvant accueillir jusqu’à 11 processeurs EPYC Xeon ou AMD, une mémoire jusqu’à 6 To et des possibilités NVDIMM. La première machine est destinée à accélérer les bases de données dans le cadre d’applications critiques hébergées sur-site, tandis que la seconde cible l’analytique in-memory et une latence faible. Par ailleurs, Dell Technologies a présenté PowerMax, un système de stockage à moteur d’apprentissage machine intégré et destiné essentiellement à l’analytique prédictif et à la reconnaissance de modèles. Selon Dell, le système est capable de prédire 40 millions de jeux de données par array et prendre jusqu’à 6 millions de décisions par jour.
Silence radio sur une introduction en bourse
En février, Dell annonçait qu’elle envisageait un possible retour en Bourse. Mais la décision n’est pas encore arrêtée. ” Nous avons complété un 13D filing renfermant toutes les infos sur ce que nous envisageons ou pas. Comme nous l’envisageons, nous devons le signaler, mais je n’en dirai pas plus “, précise Michael Dell.
Dell s’est retirée de la Bourse en 2013 pour pouvoir, selon ses dires, prendre davantage de risques sans la pression des chiffres trimestriels. Cette introduction en Bourse pourrait lui permettre de réduire plus rapidement cette montagne de dettes. Même si le remboursement de la dette suit son cours, selon Dell. ” Depuis la fusion avec EMC, nous avons remboursé quelque 10 milliards $, ce qui correspond au schéma que nous avions promis aux banques. Nous avons un important cash-flow et nous nous portons bien “, conclut Michael Dell.
Belgique : chiffre d’affaires en hausse, donc recrutements en vue
L’enthousiasme de Dell se retrouve au niveau des activités belges du géant technologique. ” Notre croissance est plus qu’à 2 chiffres et nous cherchons des collaborateurs supplémentaires pour soutenir cette croissance, confie Pascale Van Damme, Vice President et Managing Director Com Belux. La fusion de Dell et EMC était synonyme de 1 + 1 = 3. Nous constatons un impact exponentiel avec beaucoup de ventes croisées. Les 2 entreprises sont extrêmement complémentaires. Les clients auxquels nous ne vendions autrefois que du stockage s’adressent désormais aussi à nous pour de la workforce transformation et inversement. ” Par ailleurs, l’intégration des 2 sociétés est maintenant largement terminée. ” Il existe encore certaines différences de culture, même si nous étions déjà partenaires. Mais je suis surprise de la rapidité de l’intégration. ”
En l’occurrence, très peu de personnes ont dû partir, tandis que les collaborateurs dont la fonction existait en double ont été autant que possible réorientés. Et les résultats positifs permettent désormais à l’entreprise de s’étendre. Au total, quelque 10 % de nouveaux effectifs ont été engagés. ” Nous proposons désormais de la consultance selon 4 axes : transformation IT, transformation numérique, workforce transformation et security transformation. En d’autres termes, nous réfléchissons avec le client sur la manière d’améliorer leur organisation et de rester compétitifs “, précise encore Pascale Van Damme non sans une certaine fierté.
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