Bosch fait accéder l’IoT à maturité

Voici quelques années déjà que Bosch a pris le virage de l’IoT afin de déployer ses appareils connectés dans un large éventail de domaines, tout en misant toujours plus sur le logiciel sous-jacent. En mettant en oeuvre l’IA et l’apprentissage machine pour améliorer ses solutions. Dans le même temps, Bosch mise sur l’écosystème pour offrir de la valeur ajoutée.

Aujourd’hui, Bosch compte plus de 200 chercheurs spécialisés en intelligence autour de l’IoT. Ces dernières années, elle en- vissageait cette transition en 3 étapes : maîtrise de la technologie, suivi d’un banc d’essai (2014) et de projets pilotes (2015). Puis numérisation de l’écosystème existant. ” C’est la meilleure manière de faire grandir les produits, estime le CEO, Volkmar Denner. Nous disposons déjà d’une base installée que nous souhaitons enrichir d’un volet numérique et de services à base IoT. ”

Il s’agit là de l”étape n° 3, à savoir offrir de la valeur ajoutée. ” Pour ce faire, nous utilisons les données des appareils pour construire un ‘data lake’ qui peut alimenter l’apprentissage machine et l’IA. Dès lors, nous mettons en place un cercle vertueux d’amélioration de nos produits. Les données provenant de nos machines sont traduites en mise à niveau logicielle, ce qui permet de conserver des données ‘actuelles’ pour les utilisateurs. ”

Cela fait plusieurs années maintenant que Bosch a annoncé son intention de rendre tous ses appareils connectés pour mieux analyser leur utilisation, mais aussi pour les intégrer dans des projets IoT. C’est l’objectif visé par la Bosch IoT Suite.

Mais Bosch n’entend pas générer seule cette valeur ajoutée. Le mot clé de la récente conférence Bosch Connected World était d’ailleurs l’écosystème, ou plutôt les écosystèmes. C’est notamment le cas de SAST, une start-up interne spécialisée en caméras de surveillance et qui se présente comme un écosystème où des partenaires peuvent accéder à une place de marché numérique pour publier des applis basées sur le système d’exploitation SAST.

De même, l’entreprise se profile comme une plateforme pour les vélos électriques, dans le cadre de l’écosystème One Bike Cloud. Celui-ci permet de partager des applis mobiles dans le grand public, mais aussi des portails spécialisés et des ‘e-bike displays’. Tandis que sur le plan professionnel, l’entreprise propose des services sur mesure, par exemple sur le plan de l’interaction client où un kit pour développeurs est désormais disponible.

Il va de soi qu’un écosystème représente une stratégie intéressante pour Bosch afin de se positionner au centre de l’innovation. Car l’entreprise qui réussit à mettre en place un écosystème dans un domaine particulier se rend indispensable et est en position de force lorsque de nouvelles innovations apparaissent. Mais l’entreprise s’intéresse aux deux directions et entend également s’ouvrir à de nouveaux écosystèmes. ” Nous voulons être le plus ouvert possible, insiste Denner. Tout dépend du domaine et des partenaires. C’est ainsi que dans l’automobile, nous avons déjà des relations privilégiées avec certains partenaires et nous préférerons nous intégrer à un écosystème existant. Mais dans le vélo électrique, rien n’existait et nous sommes donc des pionniers. Preuve que nous nous situons aux deux extrémités du spectre “, fait encore remarquer le CEO de Bosch.

Nous voulons être le plus ouvert possible. ” Volkmar Denner, CEO de Bosch.

5G

En marge de la conférence Bosch Connected World, l’entreprise a insisté sur la nécessité de déployer la 5G. Pas uniquement comme réseau de télécoms national, mais aussi comme réseau d’entreprise privé. ” Dans les ateliers, la 5G jouera un rôle cru- cial dans les environnements à faible latence. Elle permettra de voir émerger de nouvelles applications qui sont aujourd’hui impossibles “, explique Michael Bolle, CTO et CDO de Bosch.

En Allemagne, où Bosch possède son siège social, le processus d’enchères a été lancé en mars dernier. Et durant le second semestre de cette année, suivront les fréquences pour les réseaux 5G locaux dans la bande de fréquence 3,7/3,8 GHz. Des groupes comme BASF, Siemens et Daimler ont émis le désir de déployer leur propre réseau 5G, notamment pour les applications à faible latence dans les environnements de production.

Quant à la Belgique, il n’est pas encore possible de savoir si des réseaux 5G locaux ou privés verront le jour. Interrogée sur ce point, l’IBPT précise que la bande de fréquence 3,4/3,8 GHz est réservée pour l’instant aux réseaux nationaux des opérateurs. Mais cela n’exclut pas selon le régulateur que cette fréquence puisse être utilisée si l’ensemble du spectre n’est pas vendu. En outre, un tel réseau pourrait opérer dans la bande au-dessus de 3,4/3,8 GHz, une solution pour l’instant examinée en Grande-Bretagne. Au niveau de l’affectation proprement dite, le régulateur renvoie au prochain gouvernement qui devra se prononcer.

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