5. ” D’ici 10 ans, le nombre de voitures autonomes dépassera celui des voitures classiques “
La voiture électrique a clairement le vent en poupe alors même que la voiture totalement autonome prend toujours davantage forme. Comment seront nos autoroutes d’ici 10 ans ? Comptera-t-on alors davantage de voitures sans chauffeur que de véhicules classiques ou ne faut-il pas exagérer ?
D’ACCORD Jeroen Lissens, porte-parole de BMW Group Belux.
” Aujourd’hui, nous sommes encore loin d’en arriver à 100% de voitures autonomes, mais les recherches suivent leur cours : chacune de nos voitures de test génère déjà 4 To de données. Ces données sont combinées à celles des trajets de test virtuels réalisés par des véhicules exploitant le logiciel Unreal Engine “, explique Jeroen Lissens, porte-parole de BMW Group Belux.
En 2012, BMW lancera sous le nom BMW iNEXT son premier véhicule commercial offrant certaines fonctions autonomes. ” Dans un premier temps, il ne faudra plus faire attention sur des ‘trajets faciles’ comme les autoroutes. Dans une étape suivante, la voiture contrôlera elle-même des trajets plus longs. Le passage à la voiture 100% autonome exigera non seulement pas mal de R&D supplémentaire de la part des constructeurs automobiles, mais nécessitera aussi pas mal d’investissements complémentaires en infrastructures. C’est ainsi que nous considérons une couverture 5G nationale comme une exigence de base pour traiter en continu les informations de navigation HD nécessaires. ”
Selon Lissens, la voiture autonome sera néanmoins largement disponible d’ici 10 ans et pourrait peut-être même être plus populaire que la voiture classique en fonction des pays, régions ou villes. ” Ce faisant, nos clients professionnels pourront mieux exploiter leurs temps de déplacement. A l’avenir, le gain de temps constituera le principal argument de vente. Cela étant dit, précisons que nos véhicules continueront à disposer d’un volant même à l’heure de la voiture autonome car il sera toujours amusant de conduire soi-même sa BMW. ”
PLUTÔT PAS D’ACCORD Sven Heyndrickx, porte-parole du Service Public Fédéral Mobilité et Transport
Le Service public fédéral Mobilité et Transport assure dans notre pays la préparation, l’exécution et le suivi de la politique de mobilité et de transport. En l’occurrence, il s’intéresse notamment à l’équilibre entre développement économique, sécurité, environnement, intérêts sociaux et intégration des différents modes de transport. Selon son porte-parole, Sven Heyndrickx, il est important de faire la distinction entre les différents types de voitures autonomes. ” Aujourd’hui déjà, on trouve sur nos routes de très nombreuses voitures disposant de fonctions d’aide à la conduite, indique-t-il. Songez aux véhicules possédant des options comme le régulateur de vitesse adaptatif (où la voiture adapte automatiquement sa vitesse en fonction du véhicule qui la précède), l’assistant de voie (qui permet à la voiture de rester sur sa bande de circulation de manière active ou passive via un signal au conducteur), la détection de piétons ou la détection de panneaux de signalisation. ”
” Mais la voiture 100% autonome sans chauffeur n’est pas encore pour demain. Le problème vient non seulement du véhicule lui-même, mais aussi de la nécessaire adaptation de l’infrastructure routière. Pour l’heure, je suis enclin à estimer que nous n’y arriverons pas. D’un autre côté, les choses auront encore bien changé dans 10 ans… ”
PAS D’ACCORD Alain Devos, rédacteur en chef du magazine AutoWereld
” Nombre de dispositifs de sécurité aident les voitures à rester dans les lignes [entendez à garder sa voie de circulation], à s’arrêter automatiquement lorsqu’un piéton ou un animal surgit ‘du néant’ et à rendre visibles des dangers invisibles. Tout cela existe déjà. Cela fonctionne d’ailleurs assez bien et a déjà manifestement sauvé des vies humaines. Vive le progrès donc !, lance Alain Devos, rédacteur en chef du magazine AutoWereld.
De même, il serait agréable et confortable de supprimer en partie la pénibilité des embouteillages et de faire en sorte que – sans l’intervention du conducteur – la voiture prenne le virage de Forest sur le Ring de Bruxelles.
Mais une voiture qui conduit votre enfant au football sans devoir être au volant, cela est et restera un certain temps encore de la science-fiction. “” Tout finit en effet par tomber en panne, estime Devos. Si votre TV vous lâche, vous jurez un bon coup et en achetez une nouvelle le lendemain. Idem pour un lave-linge ou tout autre appareil domestique. Mais d’une Peugeot, Volvo ou Tesla moderne, vous attendez davantage de garanties en termes de sécurité, surtout si ‘le petit’ est à bord. ”
” Certes, il existe déjà des voitures expérimentales qui montent et descendent un col en lacets. Mais quant à rendre cette technologie disponible à tout moment et partout ? Qui va financer les investissements nécessaires ? Et qui va prendre en charge les adaptations nécessaires à l’infrastructure routière ? Et surtout : qui pourra jamais garantir que le système est fiable à 100% lorsque votre enfant sera à bord ? “
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